On doit à Russell Rouse (1913- 1987), metteur en scène peu prolifique mais atypique, des œuvres aussi curieuses que The thief, film d'espionnage totalement dépourvu de dialogues, ou Caravane vers le soleil, western dont les protagonistes sont des basques bondissants… Son titre le plus connu reste La première balle tue, western psychologique des plus originaux.
New York Confidential est un film noir lui aussi atypique si l'on considère sa date de sortie (1955) puisqu'il traite d'une histoire de mafia bien avant que ce thème ne soit à la mode. New York Confidential surprend également par sa noirceur et son pessimisme. Le syndicat du crime est décrit comme une enteprise dans laquelle la violence n'a pas de limite et où le moindre faux pas peut s'avérer fatal. Les personnages peuvent bien avoir des sentiments, comme en témoigne l'ébauche d'idylle entre Nick et la fille de son patron mais au bout du compte c'est la férocité qui l'emporte. Le propos acéré de New York Confidential est servi par l'efficacité du rythme et de la réalisation. Les cadrages et les mouvements de caméra sont particulièrement soignés et montrent que Russell Rouse était non seulement un bon auteur mais aussi un bon réalisateur.Le tout est servi par un casting lui aussi tranchant: Broderick Crawford est un boss de la mafia charismatique et imposant, un authentique précurseur de Don Corleone. Sa fille est incarnée par une jeune actrice prometteuse : Anne Bancroft. Mais c'est surtout le sous-estimé Richard Conte, acteur emblématique du film noir, qui emporte l'adhésion tant il campe de façon convaincante un tueur classieux mais implacable.
L'excellent éditeur Sidonis a eu raison d'exhumer ce méconnu New York Confidential car il s'agit d'un vrai bijou du polar et d'un étonnant précurseur du Parrain de Coppola. La présence de Richard Conte dans les deux films n'est peut-être pas tout à fait un hasard.
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