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Irregardable


De gilou40, le 6 février 2011 à 18:29
Note du film : 3/6

Ne nous mentons pas, comme diraient les frères Bogdanoff. Jean-Paul Le Chanois a été déjà mieux inspiré, c'est vrai. Mais dire que ce film est "irregardable", comme le prétend notre ami frétyl, quand même pas. Il possède même un charme certain et une poésie incontestable. La rencontre Gabin/Jürgens est une très heureuse surprise empreinte d'une légèreté étonnante vu la personnalité des deux hommes. On a l'impression que Jean-Paul Le Chanois a voulu délibérément "souffler" après nous avoir offert Monsieur, Le Cas du docteur Laurent ou encore les misérables, films lourds de sens et de réflexion même si brillants. Le jardinier d'Argenteuil, c'est une récréation. Comme le fut en son temps Papa, maman, ma femme et moi.

L'idée de faire vivre notre "Père la Tulipe" dans un vieux wagon est déjà une charmante idée. Et le film tout entier est une charmante idée. Je n'ai pas lu le livre de René Jouglet, mais je suppose que Le Chanois, avec l'aide d'Alphonse Boudard, ne s'en est pas trop éloigné. En tous cas pas assez pour nous faire faire la moue devant cette toile pittoresque. Et pour une fois, Gabin n'en rajoute pas. Pas trop… Nous avons bien droit à sa colère rituelle, bien sur. Mais il joue plutôt ''effacé"" dans ce film. On raconte que Gabin exigeait une voire deux grosses colères dans ses scénarios. Ses biographes affirment que c'est faux ! (voilà une heure que je cherche le nom du biographe officiel de Gabin ! Gamelin ? Gramblin ? C'est pénible !!). En tous cas, ici, il reste assez sobre. Je parlais de sa rencontre avec le baron Édouard de Santis, Jürgens, elle est tout le sel du film. On ne peut pas en dire autant de l'apparition de Serge Gainsbourg dont on se demande ce qu'il vient faire sur ce bateau, armé de sa caméra 8mm, qui filme tout et n'importe quoi. On sait l'admiration que le chanteur portait à l'acteur, mais quand même. Une occasion de l'approcher de plus près peut-être. Autrement, je vois pas l'intérêt. Deux ans plus tard, il le recroisera furtivement dans Le Pacha.

L'intrigue du Jardinier d'Argenteuil repose sur une histoire de faux talbins, comme Gabin, Le Dabe aurait dit dans Le cave se rebiffe. Mais là, c'est à une toute autre échelle bien plus confidentielle. Histoire d'arrondir ses fins de mois un peu comme Serrault dans Vieille canaille. Mais c'est sans compter sur son neveu Noël, Pierre Vernier qui est amoureux et a de gros besoins. Gabin est un tonton compréhensif… Et le film a une morale car le neveu sera puni pour sa cupidité et le tonton gagnera le gros lot au casino avec son pote le Baron. S'ensuivra d'ailleurs une ballade en calèche, rêve que notre jardinier n'avait pu s'offrir alors. Balade ou le tandem Gabin/Jürgens philosopherons sur le monde, leurs avenirs, la fin du voyage…Une belle respiration. Et une drôle d'impression qui nous fera presque croire que tout le film est bati autour de cette ballade improbable entre un Baron blasé et un vieux jardinier qui a gardé toute la poésie de ses fleurs dans sa tête… Au milieu de quiproquos alimentés par la clique gabinesque. Matez la distribution. Il était tranquille le père Gabin

Une jolie peinture, une œuvrette tendre sur le hasard et la vertu. Le génie et la vertu ne s'accrochent que par hasard. Ce n'est pas chez les grands hommes qu'il faut aller chercher les modèles pour les ordinaires et nécessaires vertus sociales. écrivait Rémy de Gourmont. Chez les plus humbles non plus. Mais eux, on leur pardonne quand ils ont ce talent..


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De fretyl, le 6 septembre 2010 à 21:59
Note du film : 0/6

C'est sans doute l'un des pires film de Gabin. INREGARDABLE !!!


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Belle illustration de la fin du « cinéma de papa »


De David-H, le 22 janvier 2006 à 12:18
Note du film : 4/6

La Nouvelle Vague ayant raflé tout ou presque sur son passage, « Le jardinier d'Argenteuil » apparaît tel un survivant du type de cinéma des années cinquante. La couleur et une décennie en plus. Victime comme tant d'autres réalisateurs du mouvement artistique révolutionnaire, Jean-Paul Le Chanois (« Les Misérables » version Gabin, « Papa, Maman, la bonne et moi ») tenta tant bien que mal de nous remémorer ce cinéma de papa, ce dernier alors tant décrié, et souvent de manière injuste d'ailleurs.

Inutile de préciser que ce traditionaliste « Jardinier d'Argenteuil » n'obtint pas le succès qu'il aurait probablement rencontré – à peine – 6 ou 7 ans auparavant. Bien que l'histoire de ce Gabin en fabriquant de faux billets tienne honnêtement la route, outre quelques longueurs, elle n'en demeure pas complètement mémorable. A noter la participation de Serge Gainsbourg, également compositeur de la très agréable musique. L'on reste surtout attentif le temps des répliques des acteurs, caractérisant tous la fin d'une époque paisible -, ceux-ci dénonçant les fluctuations des mœurs et de la société française, ainsi que les dérives de la construction moderne (apparition des HLM ici) tel Tati à la même époque. Le malaise est perceptible à plusieurs niveaux du film, la fin de carrière de Le Chanois approchant inexorablement, du moins au cinéma, puisqu'il se tournera quelques années vers la télévision, et paradoxalement, car il la dénonçait également…


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