4,5/6. On imagine volontiers que Jacques Tourneur n'était pas une grande gueule, plutôt un être policé et sociable. On en veut pour preuve les personnages de Le juge Thorne fait sa loi (1955) sobres et discrets, pour la plupart. Les thèmes de la loi et l'ordre au sein d'une communauté urbaine de petite taille, sublimement traités dans Wichita et Stars in my crown sont développés dans ce moyen-métrage de 66 minutes en mode mineur. Douze jours de tournage notamment dans les extérieurs ocre et vert de l'Arizona et un budget réduit. Le résultat est néanmoins intéressant, par sa galerie de personnages, son ton original, la qualité de la mise en scène (la séquence d'ouverture par exemple). On apprécie le jeu juste de Joel McCrea dans le rôle du juge intègre et courageux.

« Miroslava Stern est effectivement troublante dans ce film. »

J'en ai appris davantage sur cette jeune diva de légende. Miroslava Stern avait entamé une liaison avec le torero Luis Miguel Dominguin lors de la venue de celui-ci au Mexique, puis avait retrouvé son amant en Italie puis en Espagne après avoir été nommée « ambassadrice du cinéma mexicain » pour un long voyage en Europe. Mais dès son retour au Mexique, elle apprit la nouvelle : Dominguin allait épouser Lucia Bosè. Elle se suicida une semaine plus tard.