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Blier, simple flic ...


De Nadine Mouk, le 15 juin 2017 à 19:04
Note du film : 3/6

Gorges Lampin que je prends pour un honnête artisan du cinéma fut assistant-réalisateur de Jacques Feyder, Marcel L'Herbier et surtout René Clair qui lui apprirent le métier de façon scrupuleuse . Pour autant, ça ne fit pas de lui un réalisateur hors-pair qui resta dans les mémoires comme un Clouzot ou un Carné. Néanmoins, il fait cependant preuve d'un bel éclectisme en sachant nous offrir quelques oeuvrettes bien senties. J'évoquerai d'abord Les Anciens de Saint-Loup en 1950 puis le fameux film à sketchs Retour à la vie en 1949 où il chapeaute Le retour d'Antoine, avec François Périer. Plus tard, il permettra à Jean Marais de s'initier aux films de cape et d'épée avec La Tour, prends garde ! dans une mise en scène pas très géniale mais qui restera dans l'histoire du cinéma comme sa dernière signature.

Pour ce Suivez cet homme, Gorges Lampin dirige un Bernard Blier qui baguenaude, assez vivace, dans un scénario policier qui, s'il ne nous réserve que peu de surprises, est quand même assez sympathiquement servi. Le film est prétexte à faire évoluer des personnages trés avérés qui distillent les dialogues du célèbre Alexandre Breffort futur rédacteur du Canard Enchainé et auteur du livret de la célèbre Irma la douce. Hélas, la verve du monsieur n'est pas très flagrante ici . Et si l'action reste correctement amenée, on est un peu déçue des échanges entre les protagonistes. Pour autant, Bernard Blier, moustachu comme rarement, campe un inspecteur de police loquace, qui se révèle fin limier sans pour autant atteindre la partition d'un Sherlock Holmes . Le Commissaire est bon enfant comme aurait dit Courteline . Très humain et surtout bien loin d'un inspecteur-chef adjoint Antoine, a qui il avait eu affaire six ans plus tôt dans le Quai des orfèvres. Très plan-plan, le commissaire François Basquier. Bonhomme. Et le petit monde qu'il a à gérer, trognes bien connues du cinéma de l'époque, est complice de sa débonnaireté. Avec une Suzy Prim, toujours sensuelle malgré l'âge, qui cachetonne en fin de carrière.

Et puis Blier connait bien Lampin et inversement. Ce n'est pas leur premiere galipette ensemble. Celà nous donne un film qui n'est peut-être pas entré dans la mémoire collective mais qui méritait bien une édition Dvd. Un de ces films comme il en fut tant réalisés en cette période d'après guerre. Qui s'en souvient, aujourd'hui, des souvenirs du commissaire Basquier puisqu'il évoque ces premières enquêtes pour ses cinquante ans ? Nous ne sommes pas là devant le chef-d'oeuvre du siècle, loin s'en faut, mais devant une très vieille et avenante récréation. Seul, le titre du film fait légèrement tâche . L'affiche du site aussi, d'ailleurs . Le titre, même si célèbre litanie maintes fois employée dans les polars à poursuites, n'a que peut de rapport avec l'intrigue . Mais je n'ai pas boudé mon plaisir même si je ne pense pas revoir ce petit gâteau plaisant de si tôt. Et comme il est bon de revoir la vie comme elle passait dans ces année reculées . J'emprunte souvent le TGV. Je suis heureuse de savoir que les trains puissent avoir été agencés autrement en cette ère lointaine. On devisait joyeusement dans les trains, en 1950 ? Quel bonheur ! Aujourd'hui, on câline son portable de façon horripilante ! Alors, rien que pour ça, merci Lampin !


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