Le film commence sur un séjour en prison pas très clair quant aux motifs (motifs pas indispensables à connaître non plus) de Chopper. Les décors sont sobres, la lumière très poussée et très travaillée, et la mise en scène très alerte. Pendant les 20 minutes de présentation du personnage de Chopper, on évolue dans la pire horreur, avec des mises en situations des plus étranges. La violence est à fleur de peau, et les réactions des personnages toujours surprenantes…

A cet égard ces 20 minutes de Chopper relèvent d'un rare brio et posent la barre très très haut.

Seulement et malheureusement, une fois que le personnage sort de prison, la tension et l'intérêt diminuent. A croire que la liberté ne profite pas au personnage! Il est présenté avec tellement de force et d'originalité qu'on est surpris ensuite de le voir agir avec aussi peu de pêche, aussi peu de folie. L'histoire s'assagit aussi et on a l'impresson d'avoir zappé sur un film de Scorsese. Certaines scènes sont toutefois formidables (la scène du bar et sa jalousie grandissante, le meurtre final, etc), mais le charme s'est brisé.

On retient quand même du film un personnage haut en couleurs, qui plus est juste, passionnant psychologiquement, des scènes très fortes qui prouvent que le metteur en scène est talentueux et prometteur. Eric Bana qui interprête le "bad guy" est impressionnant avec une palette de jeu étendue. Il ressemble d'ailleurs à Brendan Gleeson dans Le Général de John Boorman: ignoble mais sympathique…