Il paraît donc qu'Evil dead 2 a bénéficié de beaucoup plus de picaillons que son aîné dont il est une sorte de clone. Est-ce que ça se voit ? Je n'en ai aucune idée. Sans doute des techniciens, des professionnels, des spécialistes peuvent-ils ici et là dégotter des améliorations dans les trucages, les irruptions, les physionomies, les monstruosités. Mais ça ne change rien au fond.
Un fond qui s'appuyait sur de riches terreaux d'angoisse. L'angoisse suscitée par la forêt, obscure, profonde, indifférente à l'homme et en tout cas jamais propice ou souriante ; par la cabane vermoulue située loin de tout, en principe vouée à la tranquillité de ceux qui y viennent, mais aussi tout à fait coupée du monde et de tout secours possible ; par le vieux grimoire qui contient des invocations interdites et qui ne peut être lu qu'au prix des plus grands risques (allusion évidente au Nécronomicon écrit par l'Arabe fou Abdul al-Hazred, extraordinaire création littéraire de Lovecraft, création qui a irrigué un grand courant du fantastique horrifique du 20ème siècle) ; par la disparition graduelle des personnages, tour à tour assassinés, démembrés, pulvérisés, transformés en agents d'épouvante, destinés à se retourner contre ceux avec qui ils étaient juste auparavant, complétement liés. Il est bien certain que si j'avais découvert le cycle d'Evil dead par le second tome, je ne porterais pas un jugement si négatif et je me serais sans doute laissé prendre par cette histoire qui unit grotesque et horreur, épouvante et ridicule, qui dispense des flots de sang (de toutes couleurs, d'ailleurs), découpe, décapite, démembre, démantibule, essorille, perce et tout le tremblement. Et le premier film de Raïmi, avec son culot et son horrible bonne humeur était dans la bonne ligne. Mais avait-on envie de revoir une sorte de remake ? Un remake qui, d'ailleurs, s'achève curieusement de façon identique à celle des Visiteurs : projeté dans le passé Ash Williams (Bruce Campbell) se retrouve à peu près dans la même situation que Jaquart/Christian Clavier, effaré au milieu de très anciens hommes d'armes.Il paraît qu'Evil dead 3 se situe dailleurs dans ce Moyen-Âge de pacotille où Ash Williams retrouve et pourfend les démons. Je ne crois pas que j'irai voir comment il s'en sort.
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