La bande-annonce de ce film (non présente sur le dvd, c'est dommage) est une des plus réussies qu'il m'ait été donné de voir. Quant au film, oui il est curieux. Il refuse le spectaculaire, montre la vie -décrite comme assez minable- des "pistonnés", ou galonnés aigris, repliés à des milliers de kilomètres d'une affreuse boucherie. Cette vie monotone est opposée à la tragédie du front par l'insertion très réussie de reportages télévisuels. Mais cette vie monotone l'est finalement tellement qu'elle ne parvient pas forcément à capter l'attention du spectateur lambda. Coppola n'a sans doute pas réussi à obtenir l'effet recherché (nous intéresser à la vie de ces personnages) d'ou le sentiment d'une histoire en demi-teinte et non mémorable. Coppola a signé ses meilleurs films plutôt par le portrait d'individus décalés par la forme et le fond (Rusty James, L'idéaliste, les parrains, Conversation secrète…).

En 1987, j'ai vu ce film à sa sortie. Je suis ressorti de la salle assez désappointé. Il y avait quelque chose qui m'échappait dans ce film de Francis Ford Coppola.

Semaine suivante, j'ai vu Le sicilien de Cimino et suis ressorti insatisfait.

De fait, Le Sicilien est tiré du roman de Mario Puzo et il représente un des opus de la saga du "Parrain", narrant quelques instants de la vie de Michael Corleone. Dans la mesure du travail de Coppola le parrain, je pense que "Le Sicilien" aurait eu un aspect très différent.

Et je me souviens que ma réflexion, à cette époque, m'avait conduit à trouver en "Jardins de Pierre" un sujet tout à fait pour Michael Cimino, dans la ligne de Deer Hunter.

Je pense que ces deux titres illustrent tout à fait la notion de savoir-faire que l'on peut attribuer à un metteur-en-scène. Il est des sujets où il sera vraiment à l'aise et on obtiendra un très grand film et d'autres sujets qui ne seront que des oeuvres secondaires, vite oubliées du public.