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Critique


De dumbledore

Jennifer 8 est ce que l'on pourrait appeler un classique du film policier des années 90. Non pas un chef d'oeuvre, ni un clone, mais un classique. On trouve rien qui transcende ou révolutionne le genre. Il s'agit seulement d'un film qui reprend, réorganise les codes d'une manière très efficace, réussissant à générer suspense et tension. Bref, tout ce qu'on lui demande!

On a ainsi le couple classique des deux flics complémentaires: Lance Henriksen, le vieux rangé, avec sa vie de famille, et son bâteau de pêche et le jeune déraciné, qui souffre d'avoir perdu sa femme, casse cou et névrotique, Andy Garcia. (Bref, exactement le couple de L'arme fatale). On retrouve un méchant serial killer. On retrouve le patron-commissaire tout à la fois autoritaire et copain, etc…

Seulement, le film est doté de deux forces: la mise en scène et les comédiens. Les acteurs sont d'une efficacité redoutable. Que ce soit Andy Garcia formidable de nuances, que Lance Henriksen ou bien encore John Malkowich sublime dans un rôle très court mais puissant. On regrettera dans tout cela le personnage incarné par Uma Thurman. Celle-ci est totalement crédible dans le rôle de l'aveugle, mais son personnage est un peu trop simpliste. Il aurait mérité d'être développé, notamment dans les doutes qu'elle aurait pu avoir envers Andy Garcia.

Mais le plus surprenant réside dans la mise en scène. Rien de spectaculaire comme dans le cinéma d'un Michael Mann, un David Fincher ou bien un Paul Thomas Anderson, seulement, Bruce Robinson fait preuve d'une mise en scène discrète mais foncièrement efficace. Le rythme globale du film est très intéressant, tout en finesse, avec une certaine lenteur, privilégiant les scènes de personnages que les scènes d'actions. Quant aux scènes d'actions, elles sont jamais tape à l'oeil, toujours en nuances. Deux scènes sortent du lot. Celle du bain de Uma Thurman, non pas dramatisée, mais filmée avec grâce et presque romantisme (sic!), et la scène de la poursuite dans l'hospice pour aveugle. Le travail de la lumière, très sombre, les perspectives bouchés, les angles de dos, tout cela fait étrangement penser à plusieurs scènes de Seven avant l'heure!

Si le film est classique dans le scénario, la fin brise toutefois les codes du genre, dans la manière dont le méchant est stoppé…


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