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Critique


De dumbledore, le 8 février 2005 à 07:13
Note du film : 5/6

SAISON 3

Descriptifs et résumés issus de serietheque

Voici la troisième et dernière écriture d'une des séries les plus noires, les plus pessimistes qu'a connu la télévision américaine. La saison s'arrête par faute d'intérêt des téléspéctateurs guère passionné par sa violence, sa dureté et sa noirceur.

Pourtant cette série comme cette saison est de qualité, une qualité qui n'a jamais baissé mais qui s'est transformé. Humainement noire dans la première saison (montrant la noirceur de l'âme humaine), elle devient mystique dans la seconde (prophétique avec le Groupe annonçant une fin du monde imminente), elle devient dépressive dans la troisième : Franck Black n'a plus sa femme ni le groupe à qui s'accrocher, juste sa fille (et encore). La présence amicale de l'inspecteur Hollis ne réussira pas à le sauver de la noirceur qui le guète. L'ennemi a ici un nouveau nom : le groupe millennium.

Saison très forte, très tendue, avec une fin de saison très belle et douce, qui permet de finir parfaitement la série. Du bon travail !

01. Les innocents/The innocents (2 oct 1998)

Sc: Michael Duggan – Re: Thomas J. Wright – Avec: Maxine Miller (Justine Miller), Ken Pogue (Tom Miller)

Huit mois plus tard, Frank Black semble décidé à réintégrer le FBI. Il se sent attiré par une enquête, qui concerne un avion qui vient de se crasher. Sur place, il fait la connaissance des agents Emma Hollis, et Barry Baldwin…

02. Exégèse/Exegesis (9 oct 1998)

Sc: Chip Johannessen – Re: Ralph Hemecker – Avec: Maxine Miller (Justine Miller), Ken Pogue (Tom Miller)

Suite de l"épisode précédent. L'enquête de Frank et Emma se poursuit, et relance à nouveau Frank sur les traces du groupe Millennium, que Frank tient pour responsable de la mort de sa femme…

On commence la saison par un double épisode qui permet de faire redémarrer Frank qui trouve ici sa place (encore incertaine) dans le FBI et de s'associer à Emma Hollis. Les deux épisodes sont confus, comme souvent, mais comportent de très belles scènes (comme les scènes d'ouvertures des deux épisodes).

03. Ceux qui survivront/Teotwawki (16 oct 1998)

Sc: Chris Carter & Franz Spotnitz – Re: Thomas J. Wright – Avec: Robert Wisden (Chris Carmody)

Frank Black est appelé à la rescousse par Gibelhouse, et se rend sur les lieux d'un drame en compagnie d'Emma et de l'agent Baldwin, après qu'un homme ait fait feu sur les élèves d'un lycée. Ils mettent à jour une secte terrifiée par l'arrivée prochaine du bug de l'an 2000…

L'épisode repose bien évidemment sur les nombreux tueries d'enfants dans les écoles et notamment celle de Columbine. Derrière tout cela, comme explication au geste : la peur inculquée par les adultes. Bien vu et surtout très juste psychologiquement. Episode terrible…

04. Trauma/Closure (23 oct 1998)

Sc: Laurence Andries – Re: Daniel Sackheim – Avec: Michael Sunczyk (Peter), DJ Jackson (Jay Cooper), Don McWilliams (Connor)

A la poursuite de deux maniaques qui semblent décimer sans raison, Emma est amené à revivre de douloureux souvenirs de son passé, lorsque sa soeur fût assassinée. Frank se prend peu à peu d'affection pour la jeune femme…

Episode consacrée à Emma qui reprend un peu les thèmes de la première saison, à savoir la noirceur de l'âme humaine dans ce quelle peut avoir de pire : les tueurs en série. Emma cherche une explication aux tueries sauvages et découvre la pire réponse à ses questions : il n'y en a pas. Tout est bien noir de nouveau.

05. 13 ans plus tard/Thirteen years later (30 oct 1998)

Sc: Michael Perry – Re: Thomas J. Wright – Avec: Donnelly Rhodes (Neuenschwander), Jeff Yagher (Mark Bianco)

Le tournage d'un film d'horreur s'inspirant plus ou moins d'une ancienne enquête de Frank Black est perturbé par plusieurs assassinats successifs, commis par un maniaque qui semble s'inspirer de célèbres films d'horreur…

Episode parodique, virant vers Scream 3. Sans intérêt.

O6. Ossements/Skulls & bones (6 nov 1998)

Sc: Chip Johannessen & Ken Horton – Re: Paul Shapiro – Avec: CCH Pounder (Cheryl Andrews), Bob Wilde (Mabius)

Ed, un homme un peu bizarre, fait d'étranges révélations à Frank Black, à propos de cadavres découverts dans une fosse commune…

Episode solide mais classique, d'une réalisation un peu molle. On a connu mieux…

07. Recommencement/Through the glass darkly (13 nov 1998)

Sc: Patrick Harbinson – Re: Thomas Wright – Avec: Brittany Tiplady (Jordan Black), Eileen Pedde (Karen Jarret), Shawna Delgaty (Julie Jarret), Michelle Hart (Casey Petersen)

Frank est mécontent d'apprendre qu'un condamné est sur le point d'être libéré, et est convaincu que l'inculpé refautrera rapidement. Celui-ci fût en effet autrefois accusé d'avoir malmené des enfants…

Très bon épisode, aussi bien dans le rythme que dans le fait que pour une fois Frank se trompe dans ses visions, trop convaincu de la noirceur du monde qui l'entoure. De nouveau, une belle analyse psychologique des personnages.

08. Démons intérieurs/Human essence (11 dec 1998)

Sc: Michael Duggan – Re: Thomas J. Wright – Avec: Samaria Graham (Tamra Caffrey), Rick Dobran (Johnny)

Une jeune femme cherche à avertir la population que de l'héroïne, vendue par un dealer, transformerait les toxicomanes en monstres. Tout le monde pense qu'elle a perdu la tête. Toutefois, Frank est d'avis qu'il faudrait vérifier ces allégations…

L'agent Hollis prend de nouveau le devant de la scène en allant aider – contre l'avis de tous – une amie toxicomane. On tourne autour du mythe urbain que la drogue transformerait les camés en monstres. Episode confus et qui manque de suspens.

09. Omerta/Omerta (18 dec 1998)

Sc: Michael Perry – Re: Paul Shapiro – Avec: Bob Morrisey (Earl Parker), Tom McBeath (Polgreen)

Pour les fêtes de Noël, Frank décide d'emmener sa fille dans une petite ville du Vermont. Sur place, un homme est découvert nu dans la forêt, portant simplement une veste tachée du sang d'Eddie Shapiro, un homme disparu depuis plusieurs années…

Episode « conte de noël ». On aurait pu craindre le pire vu l'exercice, mais cela reste plaisant et pas trop ringard.

10. Sursis/Borrowed (15 jan 1999)

Sc: Chip Johannessen – Re: Dwight Little – Avec: Eric Mabius (Samiel), Kim Hawthorne

Durant ses cours, Jordan Black tombe malade, alors que personne n'avait constaté de signes avant-coureurs. Frank s'aperçoit que plusieurs cas similaires se sont produits. Trois personnes ont frôlés la mort, puis ont disparu dans de mystérieuses circonstances…

On va voir ici du côté de Destination Finale. L'épisode est particulièrement bien réalisé, avec plusieurs passages bien angoissant. Un épisode solide même si le personnage de Jordan n'est peut-être pas assez exploité.

11. Lésions de guerre/Collateral damage (22 jan 1999)

Sc: Michael perry – Re: Thomas J. Wright – Avec: James Marsters (Swan), Jessica Schreier (Barbara Watts)

Un vieil homme kidnappe une jeune fille, qui s'avère être celle de Watt. Cet acte a pour but de prouver au monde entier que Millennium est impliqué dans le processus ayant conduit à la guerre du Golfe…

Très bon épisode, avec un James Marsters (qui avait déjà prouvé son grand talent dans la série Buffy contre les vampires. Le combat du personnage, son extrèmisme fait un joli contre-point à la propre quête de Frank. La fin terrible et réussit permet de cloturer cet épisode – un des meilleurs de la série – en toute beauté.

12. Le bruit de la mort/The sound of now (5 fev 1999)

Sc: Patrick Harbinson – Re: Paul Shapiro – Avec: Jessica Tuck (Alice Severin), Deanna Milligan (Carol Wheatlet), Trevor White (Doug Scaife)

Frank reçoit une cassette d'un mystérieux expéditeur, qui ne contient à priori rien de suspect. Mais il sembleraient que des bandes similaires aient déjà causées la mort de deux personnes. Frank doit trouver le lien entre ces décès et les enregistrements…

On est là dans la reprise de The Ring. Bien moins bon que l'original, bien sûr, mais qui permet de faire une fin d'épisode très touchant, puisqu'on retrouve pour la dernière fois un face à face entre Frank et sa femme disparue… Touchant.

13. Antipas/Antipas (12 fev 1999)

Sc: Chris Carter & Frank Spotnitz – Re: Thomas J. Wright – Avec: Art Hindle (John Saxum), Susan Hogan (Una Saxum)

Frank enquête sur Lucy Butler, une étrange baby-sitter, qui s'occupe de Divina, la fille d'un futur gouverneur. Lucy semble être mêlée à une affaire de meurtre. Frank craint pour la vie de Divina…

Lucy Butler (Lucy Fair pourrait-on dire) revient une nouvelle fois (c'est un rituel : une fois par saison) pour un dernier affrontement avec Frank. On est ici du côté de The Omen. La fin est un peu confuse et ne tient pas les promesses du début d'épisode. Dommage.

14. Matriochka/Matryoshka (19 fev 1999)

Sc: Erin Maher & Kay Reindl – Re: Arthur Forney – Avec: Wally Dalton (Michael Lanyard – vieux), Dean Winters (Michael Lanyard – jeune)

Frank et Emma ont du pain sur la planche: ils viennent d'apprendre qu'un agent du FBI s'est suicidé. Celui-ci enquête sur la mort d'un physicien nucléaire, survenue en 1945. Pour eux, la thèse du suicide est douteuse…

On aurait pu craindre le pire avec un épisode anachronique. Il n'en est rien. On remonte à quelques heures sombres du groupe Millennium pour finir sur un agissement étonnant de la part de Watt qui opère une lègère – mais existante – remise en question du « groupe ».

15. Forcer le destin/Forcing the end (19 mars 1999)

Sc: Marjorie David – Re: Thomas J. Wright – Avec: Andreas Katsulas (Moses Gourevitch), Juliet Landau (Jeanie Borenstine)

Un groupe de fanatiques religieux kidnappent une jeune femme juive enceinte, en vue de s'emparer de son enfant à venir, pour en faire un enfant "pur", et le préparer au second avênement du Messie sur Terre…

L'épisode est cliché, prévisible sur tous les retournements et son évolution. Les enjeux psychologiques sont moindres et au bout du compte on finit les 52mn avec un peu l'impression d'avoir perdu son temps. On a connu mieux.

16. Jordan et Lucas/Saturn dreaming of Mercury (9 avr 1999)

Sc: Chip Johannessen & Jordan Hawley – Re: Paul Shapiro – Avec: Colleen Winton (Jean Sheldon)

Une nouvelle famille s'installe dans le voisinnage. Jordan commence bientôt à être prise d'étranges visions, qui inquiètent Frank. Elle affirme que le père de ces nouveaux venus serait un démon…

Tous les épisodes qui mettent en avant Jordan sont généralement passionnant. C'est le cas ici avec cette confrontation Jordan/Lucas. Malheureusement le dernier quart d'heure est un peu brouillon, manquant d'explications (quel rapport avec les faux yeux, etc). Ça sent un peu trop l'arnaque scénaristique.

17. L'oeil de Darwin/Darwin's eye (16 avr 1999)

Sc: Patrick Harbinson – Re: Ken Fink – Avec: Tracy Middendorf (Cass), Peter Simmons (Joe Doherty)

Suite à une évasion d'un établissement psychiatrique, une chasse à l'homme se prépare. L'évadée, qui passe pour avoir décapité deux personnes, prend la fuite en compagnie d'un officier…

Tout l'épisode (classique sinon) tient sur la performance de la comédienne fort douée pour jouer la pauvre martyre sur laquelle repose tous les malheurs du monde. La fin est particulièrement forte et osée. Rien que pour cela, il s'agit d'un des meilleurs épisodes de la saison.

18. Bardo Thodol/Bardo Thodol 23 avr 1999)

Sc: Virginia Stock & Chip Johannessen – Re: Thomas J. Wright – Avec: James Hong (Monk), Trevor White (Doug Scaife)

Emma effectue une perquisition sur un bateau en provenance d'Asie, à bord duquel elle fait bientôt la découverte d'une malle, remplie de mains coupées, et d'une mystérieuse coupelle rouge…

Nous voilà embarqué dans un épisode X-files. C'est poussif, excessif et même si quelques tentatives sont faites pour mettre un peu d'humour ou de spiritualité, ça ne marche pas vraiment.

19. Sept ans de malheurs/Seven & one (30 avr 1999)

Sc: Chris Carter & Frank Spotnitz – Re: Peter Markle – Avec: Dean Norris (Del Boxer), Ken Pogue (Tom Miller)

Frank Black déclare que quelqu'un va le tuer. Bien entendu, les autorités ne le prennent absolument pas au sérieux, et pensent même qu'il est en train de sombrer dans la dépression…

Frank Black qui semble péter les plombs ! C'est du bon. Et effectivement, on ne sera pas déçu. Un épisode solide qui rappelle combien le personnage principal est sur le point de « pêter les plombs », ayant complètement plongé dans la paranoïa…

20. Nostalgie/Nostalgia (7 mai 1999)

Sc: Michael Perry – Re: Thomas J. Wright – Avec: Ted Marcoux (Jerry Neal), April Telek (Liddy Hooper)

Frank Black et Emma enquêtent sur les assassinats de plusieurs jeunes femmes qui ont disparu d'une communauté, où Emma vivait lorsqu'elle était enfant…

On est ici dans un thème cher à Carter, celui de la petite ville apparemment tranquille mais qui abrite des névroses et des perversions secrète. Du solide.

21. Le chemin de croix/Via dolorosa (14 mai 1999)

Sc: Marjorie David & Patrick Harbinson – Re: Paul Shapiro – Avec: John Beasley (James Hollis)

Frank Black poursuit un tueur en série, dont le modus operandi est identique à celui d'un meurtrier, mort sur la chaise électrique…

22. La fin d'un temps/Goodbye to all that (21 mai 1999)

Sc: Ken Horton & Chip Johannessen – Re: Thomas J. Wright – Avec: John Beasley (James Hollis)

Suite de l'épisode précédent. Frank continue de traquer Lucas Barr, un tueur en série qui s'inspire d'un meurtrier exécuté depuis peu…

Voilà la série se termine sur un double épisode de toute beauté. Pour préserver la surprise, nous ne vous en dirons rien !


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3ème


De PM Jarriq, le 6 février 2005 à 12:07
Note du film : 4/6

J'avoue que j'aurais aimé aimer davantage cette série qui avait tout pour me plaire : un acteur charismatique, un univers fascinant, une photo soignée largement digne du cinéma, des thèmes extrêmement riches. Autant la 1ère saison m'a accroché par sa noirceur terrible, son "sérieux" inébranlable, autant la 2ème m'a déçu par ses errances, ses approximations, son manque de rigueur. A vrai dire, sans Henriksen et Megan Gallagher, je n'aurais probablement pas tout regardé.

La 3ème série vient de sortir et… à nouveau, elle n'a rien à voir avec les deux précédentes ! Lorgnant encore plus du côté de "X-files", elle donne une importance démesurée à une jeune fliquette du FBI, sorte de Scully "afro-american" s'attachant à Frank Black. Certains épisodes sont remarquables (le pédophile accusé à tort), d'autres incompréhensibles (le hitman ressucité par des fées), mais l'ensemble se laisse regarder par la qualité de la production. Et toujours son acteur principal, réellement "habité". Si Chris Carter avait maintenu son cap de la 1ère saison quitte à l'adoucir un peu, il est probable que la série aurait fini par trouver son public et aurait pu durer plus que trois saisons. "Millennium" restera une aventure unique à la TV U.S., mais hélas pas totalement aboutie.

Il est d'ailleurs passionnant de voir les bonus, car Chris Carter y évite soigneusement les réponses qui fâchent, tout en laissant entendre qu'il n'est pas arrivé à réparer les dégâts de la saison 2 et Henriksen, plus franc, n'hésite pas à parler d'un "gâchis". Car c'est bien de ça qu'il s'agit et les volte-faces des derniers épisodes (Peter Watts n'en finit pas de retourner sa veste, l'agent Hollis ne sait même plus ce qu'elle a à jouer) démontrent que les auteurs ne savaient plus à quel saint se vouer pour maintenir l'intérêt. On parle d'un long métrage tiré de "Millennium", c'est peut-être la solution pour finir sur une note plus optimiste l'histoire de cette "grande série malade" (pour paraphraser Truffaut) qui a frisé le chef-d'oeuvre.


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Critique


De dumbledore, le 18 octobre 2004 à 13:42
Note du film : 5/6

__''"The End is Near".__''

Saison 2 :

Pour relancer l'intérêt de la série, Chris Carter fait appel à deux amis qui firent leurs armes sur X-files, Glen Morgan & James Wong. Ceux-ci sortent d'une série qui fut un échec Space 2063 (mais qui permettra de "rapporter" la comédienne qui jouera Lara Means, Kristen Cloke). L'idée de Carter est de booster la série, de la rendre moins noire, moins dépressive. Il veut voguer sur la peur de la fin de siècle, le passage à l'an 2000.

Les trois compères décident alors de changer l'axe de la série. Ne plus traquer les formes de Mal que l'on peut retrouver chez les humains, sous les formes diverses de tueurs en série et autres cas limites de la psychologie ou de la société, mais de partir vers le mystique. Le monde est le lieu de combat entre le bien et le mal et le Groupe Millennium travaille à faire basculer le combat du bon côté.

Bien évidemment dit comme ça, c'est manichéen. Et de fait, ça l'est réellement.

A moins d'être un fervent convaincu de la présence des anges, de croire qu'il y a qu'un seul dieu et que le christianisme est la seule religion d'importance, cette seconde saison déçoit. Chaque fois que l'on vire vers des thèses mystico-chrétienne, on soupire de déception.

Toutefois, cette saison offre de bien belles choses, heureusement. Tout d'abord un double féminin de Frank Black : Lara Means. C'est un très joli personnage. Elle est douée d'un sens de la psychologie très fort et elle a comme particularité de voir des anges. Comme Black ce dont est une malediction: quand elle voit des anges, c'est qu'il y aura bientôt des morts ! Elle est également plus fragile que Black, plus touchante aussi. De plus, il y a pour l'incarner Kristen Cloke qui est tout simplement formidable, faisant des choix de jeu toujours très juste, comme par exemple de ne jamais jouer sur la corde du charme ou de la séduction.

L'autre intérêt de la saison est le groupe Millennium : il devient plus complexe, plus trouble et surtout plus ambivalent…

''Episode 1 : Le Début Et La Fin (The Beginning And The End part 2)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Glen Morgan & James Wong''

Suite du dernier épisode de la saison précédente. Frank Black se lance à la poursuite du kidnappeur qui a enlevé sa femme. Il doit faire face à un profil fort différent des habituels tueurs en série et découvre que cet enlèvement est en réalité une attaque le visant directement.

La saison précédente finissait fort. La reprise est un peu molle. Frank retrouve très vite et bien trop facilement sa femme. La résolution – la séparation de Frank et Catherine – est un peu rapide également.

Le seul plaisir de cet épisode est de retrouver l'acteur de l'épisode de X-Files "Toom", inquiétant à souhait (malgré un texte indigeste à débiter).

''Episode 2 : Attention, Chiens Méchants (Beware of the Dog)

réalisation : Allen Coulter – scénario : Glen Morgan & James Wong ''

Deux voyageurs s'arrêtent pour passer la nuit dans leur caravane. Ils sont attaqués par des chiens sauvages qui les tuent. Le Groupe insiste pour envoyer Frank dans cette ville fort calme… avec un couvre-feu imposé, car lorsque la nuit tombe, les chiens sauvages règnent en maître.

On sent de nouveau du X-Files là-dedans avec un thème cher à Chris Carter déjà traité plusieurs fois : la ville "normale" qui impose un couvre-feu pour se protéger d'une force démoniaque qui se réveille la nuit venue. Ici l'épisode démarre plutôt bien avec une montée de la nuit bien menée. Mais ensuite, ça devient vite du n'importe quoi (pourquoi Frank, qui rejoint sa voiture pour se protéger des chiens en ressort cinq mètres plus loin, etc) avant de virer dans le pur confus.

Le seul intérêt réside dans le personnage de l'ermite qui aide Frank. On l'ignore encore mais il s'agit du Patriarche du Groupe Millennium que l'on reverra par la suite (notamment dans "Les Coqs").

''Episode 3 : Génome En Péril (Sense and antisense)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Chip Johannessen''

Franck est convoqué par la police pour l'aider à traquer un homme qui semble être atteint d'un virus. Il met la main dessus mais découvre que celui-ci n'est pas contaminé par un quelconque virus, mais victime – comme beaucoup d'autres africains – d'expériences menés par des centres de recherches sur le génome humain.

Encore une fois, on a plus l'impression de voir un épisode d'X-files plutôt que de Millennium : les agents du gouvernement ne sont pas ceux qu'ils prétendent être, complot gouvernemental, etc. Un des moins intéressants épisodes, frôlant la caricature (on entend même un personnage détourner le slogan de X-files, proclament "la vérité n'est pas ailleurs").

''Episode 4 : Le Monstre (Monster)

réalisation : Perry Lang – scénario : Glen Morgan & James Wong ''

Une directrice d'une garderie pour enfants subit la foudre des parents d'élèves après que certains d'entre eux aient découverts des marques suspectes sur les corps de leurs enfants. Frank se rend sur place et rencontre une autre investigatrice, Lara Means, qui travaille également pour le Groupe. Leurs soupçons se tournent vers une petite fille de 5 ans…

Enfin un très très bon épisode… comme par hasard, un épisode où le diable n'est pas une entité extérieure, mais une dimension interne à l'humain, ce qui est évidemment plus effrayant. Le rythme est particulièrement bon, la thématique (l'enfance monstrueuse) touche personnellement Frank et dramatise du coup tout l'épisode.

Cette histoire est également l'occasion de la rencontre de Frank et d'un personnage qu'on reverra à plusieurs reprises : Lara Means.

''Episode 5 : Un Simple Brin d'Herbe (Single Blade Of Grass)

réalisation : Rodman Flender – scénario : Erin Mahler & Kay Reindl''

Frank Black enquête sur la découverte d'un corps d'un indien découvert dans un chantier. Ce chantier est également un ancien cimetière indien.

Cet épisode commence sur un des plus beaux teasers de la série. On assiste à une cérémonie rituelle, indienne. On s'éloigne peu à peu. On découvre des murs et on comprend qu'on n'est pas dans un tipi. On remonte un escalier et on sort des caves d'un superbe hôtel en plein milieu de Manhattan !!

Ce début correspond totalement à la thématique de l'épisode : la tentative de survie de croyances d'une autre époque, d'une autre culture. Le thème indien est récurrent chez Chris Carter. Elle est souvent l'occasion de textes pseudo-philosophiques. On évite cet écueil ici pour avoir droit à une vision moins clichée et plus touchante.

''Episode 6 : Apocalypse 19 verset 19 (19:19)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Glen Morgan & James Wong''

Matthew Prine est branché sur toutes les télé du monde et il déduit la fin imminente du monde. Il enlève une classe entière d'un village. Frank se lance à sa poursuite.

Troublant, cet épisode l'est assurément, avec une fin parfaite. Le kidnappeur retrouve une certaine crédibilité en ayant parié sur la bonne déduction du hasard. On voit ici ce que le nouveau virage pris par la série (avec cette saison) peut réussir au mieux: faire une série à tendance mystique. Il faut rajouter à cela un bon rythme, des personnages touchant et vous aurez ce que l'on peut attendre d'un épisode "classique" de cette saison. Même la fin "retournement mystique" fonctionne. Ce ne sera pas le cas dans plusieurs autres épisodes.

''Episode 7 : La Malédiction de Frank Black (The Curse Of Frank Black)

réalisation : Ralph Hemecker – scénario : Glen Morgan & James Wong ''

Franck Black passe une nuit de Halloween mouvementée. Il ne cesse de voir les chiffres 268 partout. Respectant la tradition celtique pensant que la nuit des morts est la seule nuit pendant laquelle se mélange le monde des morts et celui des vivants, Frank va recevoir la "visite" d'un mort venu lui délivrer un message de vie… qui le poussera à réagir contre le laissé allé de sa propre existence.

L'épisode démarre assez mal, dans un aspect parodique et on craint le pire. Le pire est évité en permettant au contraire de découvrir un peu plus le passé de Frank et de le faire évoluer. Episode limite, mais qui ne tombe dans la caricature.

''Episode 8 : La Main De Saint Sébastien (The Hand of Saint Sebastian)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Glen Morgan & James Wong''

Peter Watts demande à Frank de l'accompagner en Allemagne pour retrouver une relique – la main de Saint Sebastien – que le groupe recherche depuis des centaines d'années. Ils ne sont pas les seuls à rechercher cette reliques aux pouvoirs magiques.

Avec X-files, on avait droit à des épisodes "conspirations". Avec Millennium, ce sera des épisodes sur le fonctionnement du "Groupe". C'est le cas ici avec un suspens bien mené et l'ébauche de l'idée qu'il n'y a pas que des saints chez Millennium.

L'aspect relique et mystique de l'épisode n'est pas forcément du meilleur goût, mais il reste encore tolérable.

''Episode 9 : Le Jugement Dernier (Jose Chung's Doomsday Defense)

réalisation : Darin Morgan – scénario : Darin Morgan''

Un membre d'une secte se fait assassiner étrangement après avoir révéler les secrets de celle-ci à un écrivain à sensation, Jose Chung. Frank Black doit faire équipe avec lui pour résoudre l'affaire.

Une des habitudes les plus désagréables qu'avait X-Files, c'était les fameux épisodes parodiques, reconnaissables d'abord et avant tout par une partition "légère et rigolote" de Mark Snow. La voici ici au rendez-vous avec même un retour d'un personnage loufoque de la série précédente de Chris Carter, Jose Chung… L'épisode est débile et a pour effet collatéral de casser le personnage principal, le ridiculisant, lui faisant perdre de son mystère et de sa force. A éviter donc.

''Episode 10 : Le nuit du siècle (Midnight Of The Century)

réalisation : Ken Fink – scénario : Richard Whitley''

Noël approche avec sa course aux jouets. Frank doit trouver le cadeau idéal pour sa fille et en même temps se replonger dans son propre passé quand il découvre que celle-ci vient de dessiner un ange avec l'aide de la mère de Frank… pourtant morte il y a plus de trente ans, morte le jour de Noël.

Alors, évidemment, une nuit de Noël pour Frank Black, ça tourne forcément à la pire dépression nerveuse. Impossible pour lui de partager la joie ambiante, d'être un bon père, surtout quand on est convaincu d'être entré dans l'année précédant la fin du monde. L'épisode est pour cela fort réussi. On sent Frank totalement dépassé, alors qu'il fait les plus grands efforts possibles pour entrer dans l'ambiance. Un peu comme dans l'épisode halloween ("Malediction de Frank Black"), on retrouve une structure similaire : une fête qui se déroule sur une journée et dans laquelle rien ne se passe correctement, entrecoupés de flash back de l'enfance de Frank. Seulement ici le ton est différent, plus touchant, moins parodique. Une jolie variante du genre. Un des plus réussis – car les plus touchants – de la série.

''Episode 11 : Goodbye Charlie (Goodbye Charlie)

réalisation : Ken Fink – scénario : Richard Whitley''

Un homme aide à donner la mort à des malades arrivant à un stade terminal de maladie. Seulement, certains indices tendraient à penser qu'il s'agit en réalité de meurtres.

Le thème abordé est évidemment l'euthanasie. Lara Means, la co-équipière de Frank, est là pour nous sortir toutes sortes de considérations sur le sujet. Ca devient vite barbant. Le scénario manque également de tenue et de force. Un des moins bons épisodes de la série.

''Episode 12 : L'éveil (Luminary)

réalisation : Thomas Wright – scénario : Chip Johannessen ''

Frank passe un premier entretien avec le groupe pour être définitivement recruté. Il n'apprécie pas les questions et part en claquant la porte. Rejeté du Groupe, Franck part en Alaska à la recherche d'un jeune homme qui a disparu.

Voilà un épisode d'un ton particulier et presque unique dans cette série. Il s'agit tout simplement d'un épisode initiatique. Ayant échoué l'épreuve du groupe au début de l'épisode, Frank recevra une lettre de réussite à la fin. Entre temps, Frank se sera trouvé en allant se perdre dans la recherche d'un jeune homme disparu en pleine nature. Joli.

''Episode 13 : La chambre du mystère (The Mikado)

réalisation : Roderick J. Pridy – scénario : Michael R. Perry''

Trois jeunes adolescents tombent sur un site sado-maso. Ils assistent à l'assassinat en direct d'une jeune femme. Millennium et Frank Black se lancent en traque de ce tueur en série des temps modernes.

Un des meilleurs épisodes de la série… et comme par hasard, il s'agit d'un épisode proche du ton de la saison 1, à savoir sans Diable ni autre croyance sur laquelle s'incarne le mal. Le mal ici est humain : le tueur bien sûr, mais également chez les curieux qui se branchent pour visionner la mise à mort d'une femme. Le scénario est également de très bonne facture, offrant de nombreuses surprises. A ne pas rater.

''Episode 14 : Les Chouettes (Owls Part 1)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Glen Morgan & James Wong''

''Episode 15 : Les Coqs (Roosters Part 2)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Glen Morgan & James Wong''

Des membres du groupe viennent de retrouver une partie de la croix du Christ. Seulement voilà que l'un d'eux se retourne contre les autres membres du groupe et les tue.

Il s'agit d'une histoire en deux parties, prenant comme titre les noms des deux clans qui divisent le Groupe Millenium. Les Chouettes qui disent qu'il ne sert à rien de se réveiller car le temps (de l'Apocalypse) n'est pas encore venu. Les Coqs prétendent l'inverse, qu'il faut se réveiller et vite.

Ce double épisode mystico-politique tient assez bien la route, même s'il vire un peu au confus dans la deuxième partie. Il permet surtout d'entrer dans une vision plus noire, plus ambivalente du groupe.

''Episode 14 : Les Pestiférés (The Pest House)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Chip Johannessen ''

Un jeune homme est attaqué par un "slasher" et se retrouver égorgé, pendu, se vidant de son sang sur le toit de sa voiture. Le crime correspond au profil d'un tueur en série qui est pourtant maintenu en haute sécurité dans un établissement se trouvant à quelques kilomètres du lieu du crime.

Cet épisode est assez caractéristique de cette saison: un bon démarrage, une bonne tension, mais malheureusement une tendance parodique (ici les Urban Legend) et une chute frôlant le ridicule (les voleurs de fantasmes)…

''Episode 17 : La Sirène (Siren)

réalisation : Allen Coultier – scénario : Glen Morgan & James Wong ''

Un cargo chinois transportant des émigrés est saisi par les douanes. Dans les cales, on retrouve une jolie jeune asiatique attachée à des fers. Au même moment, Jordan a la vision que cette jeune femme sauvera la vie de Franck.

On démarre assez bien, avec un personnage intriguant (et donc séducteur), mais encore une fois, plus on avance, plus on sombre aussi bien dans les clichés sur les pauvres Chinois, et sur une résolution frôlant le ridicule. A noter la présence de la comédienne Vivian Wu dans le rôle de la sirène.

''Episode 18 : – Un Enfant En Arcadie (In Arcadia Ego)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Chip Johannessen ''

Deux jeunes femmes homosexuelles et emprisonnées décident de s'évader, répandant des morts sur leur route. L'une d'elle est enceinte. La mère est convaincue d'être l'immaculée conception.

De nouveau, un épisode mystico-chrétien. De nouveau, il est assez ennuyeux et agaçant. La résolution de cette virée à la Thelma & Louise tombe dans le pathétique religieux. Seule la comédienne Missy Crider marque par son charme l'épisode road-movie qui sent le baclé.

''Episode 19 : Anamnese (Anamnesis)

réalisation : John P. Kousakis – scénario : Erin Mahler & Karen Rindel''

Un groupe de jeunes filles déclarent avoir vu l'apparition de la Vierge Marie. Catherine Black est envoyée pour apporter un soutien psychologique à ces jeunes filles. Le Groupe envoie Lara Means pour faire toute la lumière sur ces apparitions.

Dans le genre mystique, l'épisode est réussi. Il tient bien la route, évite des retournements ridicules et des révélations foireuses. Il y a même une réinterrogations intéressantes de la figure de Marie-Madeleine. Sans oser aller jusqu'à suggérer un mariage entre elle et Jésus, il y a une remise en question de la minimisation de sa place par l'Eglise.

L'épisode vaut aussi et surtout par l'absence de Franck Black et l'affrontement de "ses" deux femmes : Catherine la sceptique et Lara la convaincue.

Très bon épisode.

''Episode 20 : L'Apprentissage De l'Ordinaire ( A Room With No View)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Ken Horton''

Un lycéen est retrouvé mort, littéralement mort de peur. Son copain, Landon Bryce, a disparu. Alors que la police pense que Landon est le responsable de cette mort et qu'il a pris la fuite, Frank pense qu'il a été kidnappé… par Lucy Butler, la responsable de la mort du commissaire Bletcher.

L'épisode est très solide avec une jolie idée d'enfermement et de conditionnement qui prend tout sens dans la métaphore du système éducatif, système à la recherche de la normalisation des enfants.

C'est également l'occasion de voir revenir Lucy Butler, personnage démoniaque que l'on a vu dans des épisodes précédents. Toujours aussi inquiétante….

''Episode 21 : Analyse Diabolique (Somehow, Satan Got Behind Me)

réalisation : Darin Morgan – scénario : Darin Morgan''

Quatre démons se réunissent pour raconter leurs différentes activités et le problème que constitue pour eux Frank Black.

Episode parodique par excellence. Idéal pour décrédibiliser – et débiliser – par la même occasion la série et le personnage de Frank Black. Ridicule. De mauvais goût. A éviter.

''Episode 22 : Le Quatrième Cavalier (The Fourth Horseman Part 1)

réalisation : Dwight Little – scénario : Glen Morgan & James Wong ''

''Episode 23 : L'heure est proche (The Time Is Now Part 2)

réalisation : David Nutter – scénario : Chris Carter''

Une épidémie est en train de se répandre. Il s'agit d'une version alternative du virus Ebola. L'enquête de Frank Black le mène à enquêter, et à remettre en question, le groupe Millenium. Elle semble connaître la raison de cette épidémie. Pire, elle en a un vaccin qu'elle réserve seulement à ses membres. Et à ses membres seulement.

Il y a du meilleur et du pire dans cette fin de saison. Le meilleur (qui constitue 90 pour cent des deux épisodes), c'est le scénario et la volonté d'aller très loin. Très loin pour préparer un cliffhanger terrible (presque une fin du monde), sans doute un des plus beaux qui soient. Très loin aussi dans les chantiers qu'ouvrent ces épisodes. Chantier sur la réelle personnalité du Groupe, son réel but. "Une secte" nous dit Black. Très loin également dans les personnages: Frank complètement coincé, Catherine qui ne s'en remettra pas, Peter Watts qui en train de tout perdre et surtout Lara Means qui sombre dans la folie. Cette folie permettra une mise en scène inouïe pour ce genre de série : 6 minutes de délire visuelle et sonore, sans queue ni tête. Du jamais vu.

Le pire, c'est la conversation finale entre Catherine et Black. Au vu des enjeux, elle est d'une faiblesse, d'un pathos bien triste.


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Critique


De dumbledore, le 15 août 2004 à 11:37
Note du film : 5/6

__''"Je vois ce que le tueur voit, je deviens ce qu'on craint le plus, je deviens la capacité, je deviens l'horreur, ce que nous pouvons être qu'au coeur de nos propres ténèbres. C'est mon don. c'est ma malédiction".__''

Chris Carter est en plein succès avec la série X-Files quand Fox télévision lui propose d'inventer une nouvelle série. Intelligent, Chris Carter sait qu'il ne doit pas vraiment sortir du ton et de la particularité de X-Files afin de pouvoir avoir le maximum de chance de garder les fans de Mulder et de Scully. La fin 20ème siècle et le début du 21siècle est proche, la spiritualité et la peur de la fin du monde agrémenté de paranormal sera le fond de commerce de Millennium.

D'un autre côté, du côté des personnages en l'occurrence, Chris Carter fait l'inverse d'X-Files. Là où on avait un duo de personnages principaux, il fait une série avec un seul personnage (Frank Black), là où la vie privée de ses personnages étaient quasiment nulle, il donne à son personnage une famille (une femme et une petite fille) qui est pour lui le moyen de s'équilibrer. Autant Mulder et Scully fonctionnaient sur une base d'humour, autant Frank Black n'a pas d'humour. Pour incarner ce personnage, Chris Carter a choisi Lance Henriksen. Choix absolument parfait pour ce rôle. Sa tête correspond totalement au personnage. Front large et torturé, petits yeux profonds et deux grandes rides qui descendent de ses yeux comme deux larmes de vieillesse, deux larmes causées par des années de tristesse.

Frank Black a travaillé pendant 10 ans à la criminelle, spécialisé dans les tueurs en série. Il a vu les pires aspects de l'humanité. Il excellait dans son travail car il a un don, qui est souvent une malédiction : profiler (le premier de l'époque à la télé) surdoué, il peut voir ce que voit le tueur en série. Devant un cadavre, il peut deviner des détails impossible à deviner autrement que par son don. Seulement, il a récemment reçu des polaroïds de sa femme et de sa fille. Convaincus qu'elles sont traquées par un tueur en série, il a tout abandonner pour tenter de protéger sa famille, il a déménagé à Seattle. Il travaille comme consultant pour l'obscur groupe Millennium, donnant des coups de mains aux policiers bloqués sur des enquêtes trop compliquées.

Saison 1 :

Cette saison ne fut pas un succès aux Etats-Unis. Très vite, l'intérêt du spectateur décroît et à la fin de la saison, Chris Carter demandera à ses deux scénaristes James Wong et Glen Morgan de s'investir plus dans la série et de faire évoluer la série vers des histoires fantastiques (religion, fin du monde) et d'exploiter surtout le Groupe Millennium.

Toutefois cette saison est passionnante car justement, on sent ces évolutions ultérieures, des pistes sont ouvertes. Le personnage de Frank Black est particulièrement fort et brillamment écrit dans ses dialogues et – il faut l'avouer – il est plus à l'aise dans le registre "profiler" que "chasseur de démon".

''Episode 1 : La seconde venue (Pilot)

réalisation : David Nutter – scénario : Chris Carter''

A peine installé à Seattle, Frank Black lit dans la presse un meurtre d'une stripteaseuse. Il s'impose dans l'enquête et avance l'hypothèse d'un tueur en série. Celui-ci fait une réaction face au Sida et a caché ses victimes, enterrées vivantes, dans une forêt et leur retire du sang de temps à autre, dans un fantasme de purification.

L'épisode en lui-même n'est pas éblouissant concernant l'histoire principale. Elle est – comme souvent chez Chris Carter confuse et finalement – quand on va au-delà de la confusion – très/trop simpliste. Par exemple, l'arrivée du Sida révèle de l'opportunisme et d'une tentative voire une tentation de rendre "réelle" et "ancrée" l'histoire qui n'en a pas besoin.

Par contre, l'épisode est très efficace dans la présentation du personnage et l'installation du principe : situation de la famille, de la petite fille notamment et des polaroïds qui vont hanter Frank. Seul flou (volontaire?) le groupe Millennium. On n'en sait pas grand chose (association d'anciens policiers qui aide les policiers dépassés par certains crime) et on sent surtout que même pour les auteurs, ce groupe reste flou.

On aurait pu espérer un pilote plus fort, plus imposant, ce n'est pas le cas. D'un autre côté, on pourrait se dire que cela correspond assez bien à ce qu'est Millennium, une série qui n'est pas tape à l'oeil mais d'une noirceur profonde qui s'installe au fur et à mesure des épisodes.

''Episode 2 : Le visage de la bête (Gehenna)

réalisation : David Nutter – scénario : Chris Carter''

Frank est convoqué par le groupe millennium pour enquêter sur une série de meurtres dont la seule trace a été de la cendre retrouvée dans un jardin public. Il s'agit d'un certain nombre de "concurrents" qui ne furent pas à la hauteur pour rejoindre un club satanique.

Si le premier épisode laissait imaginer un grand potentiel à cette série, cet épisode montre clairement ce que pourrait être le pire de cette série. L'épisode repose ainsi sur un amalgame encore plus indigeste que celui du sida de l'épisode d'avant. Ici se mêlent gaz Sarin, attentat au Japon et bizutage un peu excessif. Seul intérêt : on apprend quelques détails sur la vie de Frank, notamment en nous présentant son mentor… qui se comporte un peu comme un imbécile (aller seul sur le lieu probable où se réunit le groupe). Cet épisode incarnera le cliché de l'épisode au scénario bâclé comme cette série en connaîtra malheureusement. Le plus dérangeant pour l'historique de cette série, c'est qu'il s'agit là du numéro 2, mauvais, qui suit un pilote tiède. Dur, dur… Vite, sauvons la série, passons au N°3.

''Episode 3 : L'empreinte de la mort (Dead Letters)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Glen Morgan & James Wong.''

Le groupe millennium demande à Franck de superviser un candidat susceptible de rejoindre le groupe. Frank le suit sur une enquête de tueur en série qui s'attaque à des femmes. Entre le tueur qui devient de plus en plus menaçant et le "prétendant" qui pète les plombs, Frank doit faire face.

Nous passons du coq à l'âne ! avec comme par hasard l'arrivée d'un couple scénaristique phare de X-files : Glen Morgan et James Wong.

L'épisode est excellent. D'un côté, un enquête sérieuse (quoi qu'un peu clichée) et surtout un bon traitement de personnages. Le prétendant est un double de Frank, dont la seule différence est d'avoir, lui, perdu sa femme et ne voyant son jeune enfant qu'occasionnellement. Démonstration est faite aussi bien pour le spectateur que pour Frank, que si Franck a réussi à tenir le coup dans les horreurs qu'ils voyaient, c'est parce qu'il avait le soutien de sa famille.

A signaler que la fin est à la fois dure et sans concession. Belle radicalité qui fera la force des meilleurs épisodes de cette série. Du bon, du très bon travail.

''Episode 4 : Le Juge (The Judge)

réalisation : Randy Zisk – scénario : Ted Mann.''

Frank Black enquête sur une série de meurtre similaire dans la forme apparente mais différente dans les détails et dans la maîtrise. Il s'agit en réalité d'un esprit dominant mais tordu qui utilise pour ses basses oeuvres des repris de justices paumées.

Cet épisode constitue un épisode clé, mais discret, de la série. Il porte en lui les germes de ce que deviendra la série dans les années suivantes, à savoir une série spirituelle, mystique voire esotérique.

Le "méchant" est d'une puissance, d'un charisme presque surhumain et si sa disparition est expédiée (étrangement d'ailleurs), il reste l'archétype d'autres méchants diaboliques. Il est sûr de lui, sans étant d'âme, sans désir presque. Il est une machine du diable pour répondre le chaos dans le monde.

Le scénario est d'une très grande solidité, avec l'idée géniale d'un tueur en série par procuration. On appréciera et admirera la confrontation, brève mais intense entre le "méchant" et Franck. Du grand art.

''Episode 5 : Le Complexe de dieu (522666)

réalisation : David Nutter – scénario : Glen Morgan & James Wong.''

Un attentat a lieu dans une pub anglais à Washington fréquenté par des diplomates. Frank est dépêché sur place par le groupe Millénium. Il s'agit de traquer un tueur en série fan de bombes et de chaos qui prend Frank comme interlocuteur et mentor…

Très très bon épisode. Le rythme est très soutenu, le suspens haletant et la construction du personnage du méchant tout simplement parfait. L'épisode ose même plusieurs détails absolument sordides sur le personnage et l'assume totalement.

Frank Black est ici poussé à bout et sa course contre la montre dans laquelle il s'engage le rend pour une fois vulnérable, presque sur le point d'être dépassé.

La fin est également très belle, avec cette idée sublime que le tueur distributeur de chaos (par l'explosion et la terreur) a tout organisé dans un ordre, une logique que Franck ne verra et ne comprendra qu'à la toute fin.

''Episode 6 : Désillusion (Blood Relative)

réalisation : Winrich Kolbe – scénario : Jorge Zamacona.''

Frank enquête sur une série de meurtres de curés reprenant des rites de l'inquisition. Il s'agit en réalité pour lui d'une enquête non classée, oubliée pendant quelques années.

Un des défauts récurrents de cette série est généralement les réflexions sur la foi, sur les curés, sur l'église. On sent poindre des sujets tabous, qu'il ne convient pas d'écorner. Pas question notamment de mettre en doute l'existence de Dieu, pas question non plus de critiquer les églises. Quand aux discours sur la foi, ils sont toujours décevants. La philosophie ne vole pas haut et met toujours en avant la nécessité de retrouver et cultiver sa foi. Un être sans foi pour Millennium est un être en perdition.

A la difficulté de traiter le thème, il faut déplorer, pour cet épisode, une construction scénaristique d'une étonnante faiblesse. On assiste ainsi à l'enquête de F. Black qui avance entremêlée toute les 3/4 minutes de nouveaux crimes. Cela devient vite répétitif, et donc lassant. Le personnage de l'opposant n'est également pas d'une grande fascination et n'offrira aucune surprise.

''Episode 7 : Parenté Sanglante (Blood Relative)

réalisation : James Charleston – scénario : Chip Johannessen.''

Un jeune homme s'incruste dans des enterrements et se rapproche des jeunes femmes en deuil. Elles sont retrouvées le lendemain mortes. Le suspect est un jeune adolescent, abandonné jadis par ses parents et qui recherche la chaleur d'une famille…

Il y a un peu de la Chambre verte dans l'épisode : cette fascination pour la communauté affective qui se créé au moment des enterrements. Bien évidemment aussi, on quitte bien vite l'univers de François Truffaut pour aller dans les noirceurs de la série. A cet égard, le personnage du jeune homme est particulièrement réussi. Un joli portrait d'un jeune homme perdu, et en perdition, qui recherche les moments où il peut serrer quelqu'un dans ses bras. Juste pour avoir quelques secondes de chaleur humaine. Personnage touchant qui, à la fin de l'épisode, reste toujours aussi perdu et seul. Rien ne peut nous dire qu'il s'en sortira, qu'il aura appris quoi que ce soit de son expérience.

''Episode 8 : Un verrou dans le coeur (The Well-Worn Lock)

réalisation : Ralph Hemecker – scénario : Chris Carter.''

Catherine Black doit travailler sur le cas d'une fille d'un notable qui déclare que son père abuse d'elle depuis plus de vingt ans. Elle doit se battre contre la pression politique locale pour tenter de dénoncer une tragédie familiale, celle dont "les pires crimes se disent en silence".

Megan Gallagher qui joue Catherine Black devait un peu s'ennuyer car voilà qu'elle prend le devant de la scène dans un épisode qui constitue une parfaite réussite.

Comme souvent, c'est quand la monstruosité est commune, proche de nous qu'elle est d'autant plus terrifiante. Plus la psychopathie est extrême, moins elle est troublante : on peut facilement la repousser en se disant que "ça ne nous concerne pas". Ici, la monstruosité est au centre de la famille, dans une histoire de pédophilie encastrée dans une famille à la fois soudée et perverse. Tous les personnages de cette famille sont troublants, très bien campés et traités avec une distance qui rend l'histoire encore plus forte.

Le rapport entre Franck Black et Catherine Black fonctionne également parfaitement. L'épisode précédant avait essayé de mettre en avant Catherine sur Franck mais ne fonctionne pas vraiment. Ici, l'équilibre est atteint pour donner un excellent épisode.

''Episode 9 : Meurtres sans effractions (Wide Open)

réalisation : James Charleston – scénario : Charles D. Holland.''

Un tueur profite d'une "journée portes ouvertes" pour entrer dans une maison mise en ventes. Il se cache et attend le retour des propriétaire pour tuer le père et la mère devant les yeux de sa petite fille. Catherine est chargée de s'occuper de la petite fille traumatisée alors que Franck se lance à la poursuite du tueur. Il tente de faire avancer l'enquête tout en empêchant la police d'interroger la petite fille. Il ne veut pas (tout comme Catherine) lui faire revivre son traumatisme.

L'épisode met de nouveau en scène le couple Catherine/Franck dans une histoire professionnel. Démarrant de manière un peu clichée, l'histoire acquiert, au fur et à mesure de son déroulement, une force grandissante. L'élément secondaire (la survie de l'enfant) du crime devient en effet central aussi bien à la motivation de Franck et de Catherine, mais également… du tueur. Nous allons ainsi de surprises en surprises malgré un fond devenu cliché pour cette série… Du bon travail.

''Episode 10 : Angel (The Wild and the Innocent )

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Jorge Zamacona.''

Sa mère étant morte, une jeune femme et son petit copain kidnappent le beau-père qui abusait d'elle. Les deux fuyards égrennent les morts sur leur route. Le beau-père kidnappé est un tueur responsable, il y a vient de refaire surface et qu'il est responsable des morts en question. Mais les visions de Franck ne collent pas avec ce scénario.

Millennium se met au vert. Du moins au country. Musicalement d'abord, mais également dans le ton et dans le genre road movie autour duquel l'épisode tourne. On est dans la lignée de Badlands et une motivation digne de Sugarland Express. La force de l'épisode n'est pas dans son histoire, un peu trop artificielle et instrumentalisée par les auteurs, mais dans le couple de fuyard, touchant et paumé.

Le final est particulièrement réussi, avec une confrontation très émouvante entre Franck Black et la jeune femme.

''Episode 11 : Mauvaises graines (Weeds)

réalisation : Michael Pattinson – scénario : Frank Spotnitz.''

Dans une banlieue qui met en avant la sécurité de ses membres, un adolescent est enlevé. Il s'agit du second enlèvement, le premier se terminant par la mort d'un adolescent qui fut contraint notamment de boire plusieurs litres de sang. Frank sème la stupeur en annonçant que le tueur en série fait partie de cette communauté qui se jugeait pourtant parfaite.

Nous sommes là dans un univers que Chris Carter apprécie. Plusieurs épisodes de X-Files ont déjà exploité cette idée de banlieue de haut luxe, de haute sécurité qui renferme la pire des monstruosités, la pire des violences. Millennium ne permettant par les délires fantastiques possibles de X-files, le traitement de l'histoire est moins grossière. Si le meurtrier et son déclenchement n'est pas très heureux, l'ambiance est particulièrement tendue, et les meurtres atroces.

Seule la morale est un peu tendancieuse, très américaine.

''Episode 12 : Amour immaculé (Loin Like a Hunting Flame )

réalisation : David Nutter – scénario : Ted Mann.''

Des couples sont retrouvés morts, enlacés, nus, assassiné par injection de poison. Le tueur est un type paumé, discret, qui n'a jamais réussi à avoir de relation sexuelle épanouie avec sa femme en 18 ans de mariage. Par ses crimes, il veut immortaliser ce qu'il considère le moment le plus fort, le plus pur, que peut connaître un couple.

L'épisode est classique, pas très original, dans l'enquête que mène Franck. On le voit toujours aussi efficace, aussi bon devin, avec ses analyses qui nous sont devenus habituelles.

L'intérêt réside dans le personnage du tueur. Il est touchant dans sa solitude de couple. Encore une figure triste et souffrante comme la série sait en camper. La noirceur de la série est encore au rendez-vous.

''Episode 13 : Force majeure (Force majeure)

réalisation : Winrich Kolbe – scénario : Chip Johannessen.''

Une jeune femme s'immole après une pluie de grêle particulièrement impressionnante. Le lieu du sacrifice met en scène un alignement de plusieurs sphères. Cet alignement est également présent lors d'un suicide d'une jeune femme lui ressemblant étrangement. Il s'agit de message pour avertir que dans 1000 jours – d'après un groupe d'illuminés – aura lieu un déluge.

Bof, bof, bof. Voici une des versions du fin du monde que va développer de plus en plus la série : déluge par les eaux. Revival de Moïse et de la grande marée du siècle!

Tout ici est poussif, aussi bien les personnages secondaires que l'histoire. Franck paraît bien trop crédule et vire trop facilement à l'irrationnel pour être très crédible. On perd là le personnage qui devient particulièrement faible. Son trop grand sérieux n'offre pas de recul à la vision que propose l'épisode.

Cette facette émergente de Franck sera pourtant ce qu'il incarnera dans les saisons suivantes: luttant contre le Mal qui s'écrit maintenant avec une majuscule, et ne réussissant jamais à arrêter les opposants.

''Episode 14 : Les Blessures du passé (The Thin White Line)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Glen Morgan & James Wong.''

Par hasard, à l'hôpital, Franck aperçoit une blessée possédant une coupure à la main. Franck Black a la même depuis l'époque du FBI où il a arrêté Richard Alan Hance. Frank enquête et découvre que des crimes similaires à Richard Alan Hance ont lieu. Il s'agirait de l'oeuvre du protégé de Richard en prison, libéré depuis peu.

Quand le FBI a commencé à faire parler les serial killer pour mieux les comprendre, le responsable de ce programme raconte la plus grande peur qu'il a eu. Il avait en face de lui un tueur en série de plus de cent kilo, d'un mètre quatre vingt dix, d'un QI de 140. En plein milieu de l'entretien, il renverse la situation en demandant ce que cherche réellement l'enquêteur, quel est sa motivation. L'enquêteur se vexe et réagit violemment. Le tueur lui explique le fonctionnement de toute la prison et notamment qu'il faut une trentaine de secondes avant que le gardien puisse entrer. "Que croyez vous que quelqu'un comme moi peut faire à quelqu'un comme vous en 30 secondes" demande-t-il à l'enquêteur.

Cette scène est entièrement reprise dans cet épisode, avec un face à face particulièrement fort entre un Frank Black troublé de devoir affronté le passé et un tueur en série sûre de sa force. Cette scène constitue évidemment la scène forte de l'épisode, complétée par un épilogue très touchant.

L'épisode en lui-même est très solide. Il offre la place à Franck Black de se dévoiler un peu sur son passé et de ses premières missions dans le FBI. L'utilisation du flash back est bien géré avec quelques effets très jolis. Episode solide.

''Episode 15 : Le sacrement (Sacrament)

réalisation : Michael Watkins – scénario : Frank Spotnitz.''

En plein milieu du baptême de son fils, la belle-soeur de Franck Black est enlevée. Franck se lance à la recherche du kidnappeur.

Rarement la notion de temps et d'urgence ne sera aussi bien géré que dans cet épisode. Et pour cause. L'histoire, les rebondissements et l'évolution de l'histoire sont parfaits. Le rapport de Franck à son frère, mais aussi sa confrontation (nouvelle) avec Bob, le flic de Seattle et ami de Franck, renforcent encore plus ce récit.

Une piste est tracée qui sera suivie d'une manière fructueuse: l'insertion des tueurs en série, des monstres professionnels de Franck dans son monde privé. La maison jaune, préservée, perd de plus en plus de sa sécurité.

''Episode 16 : Le Pacte (Covenant)

réalisation : Roderick J. Pridy – scénario : Robert Moresco – Cast : John Finn''

Franck est convoqué pour faire le portrait psychologique de l'accusé pendant le procès d'un sheriff, William Garry qui a avoué le meurtre de ses trois enfants et sa femme. Franck, contre l'avis de tous, et même de l'accusé, est convaincu de son innocence.

Voici de nouveau un des épisodes forts et caractéristiques de cette série. Un homme innocent est tellement rongé par la solitude, par le sentiment de culpabilité qu'il se déclare coupable du pire des crimes. Peut-on aider quelqu'un malgré lui?

Frank Black lutte seul contre tous. Evidemment, ce genre de situation permet une force dramatique importante. L'urgence également (il a quelques jours pour donner son évaluation) permet de rendre l'action encore plus tendu. La résolution trouvée (en somme la vraie explication du meurtre) est parfaite, à la fois surprenante et terrible. Le tout donne tout ce qu'il faut pour faire un épisode de très grande qualité.

''Episode 17 : Les jumeaux diaboliques (Walkabout)

réalisation : Cliff Dole – scénario : Chip Johannessen & Tim Tankosic.''

Franck Black est amnésique. Il a oublié ce qu'il a fait les quelques jours derniers. Il découvre toutefois avoir participer à une expérience médicale pour tester une drogue qui a plongé tous les participants dans une folie passagère. Cette drogue aurait du aider Franck à ne plus avoir de visions…

Si le parti de départ est particulièrement riche (Franck amnésique doit se prendre lui-même comme objet de l'enquête pour découvrir la vérité), le résultat final est d'autant plus décevant. Cette situation n'est pas exploité et s'ouvre sur une histoire confuse qui perd de sa force dramatique à mesure qu'elle s'éclaircit.

Frank amnésique et ayant disparu pendant plusieurs jours sous un nom d'emprunt aurait également pu permettre de développer le personnage de Catherine. Ce n'est pas le cas. Encore une occasion manquée.

''Episode 18 : Lamentation 1/2 (Lamentation 1/2)

réalisation : Winrich Kolbe – scénario : Chris Carter.''

Un tueur en série en prison depuis que Franck l'a arrêté accepte qu'on lui retire un rein pour sauver sa soeur. Après l'opération, le tueur reçoit la visite d'une infirmière qui lui permet de s'évader. Franck croit à une évasion, seulement quelques jours plus tard, le tueur est abandonné devant l'hôpital, mourant. Son second rein vient de lui être retiré. Catherine Black découvre un rein dans le réfrigérateur de sa maison.

Voici l'épisode "point de non retour" de la saison et même de la série. Pour la première fois, l'univers protégé de la maison jaune est fracturée avec une telle violence que jamais plus rien ne sera comme avant. Quelque chose est brisé. Définitivement et pendant les épisodes à suivre, le mariage de Franck bat sérieusement de l'aile. Catherine commencera à se demander si le métier de Frank ne les met pas tous en danger.

Point de non retour non pas seulement au niveau des personnages, mais également de la conception du "mal" qui prend ici clairement la majuscule. L'opposant, dans la vision ultime de Bob, est le diable. Clairement montré comme tel. Le nouvel, l'ultime opposant de Frank Black vient de prendre corps.

L'épisode en lui-même est très solide. Irréprochable.

''Episode 19 : Les Principes de la domination 2/2 (Powers, Principalities, Thrones and Dominions 2/2)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Ted Mann & Harold Rosenthal.''

Suite au meurtre satanique et rituel, Frank est amené à enquêter. Malgré le trouble dans lequel il est, il comprend que le meurtrier qui est vite arrêté est lié au meurtre de Bob qui a eu lieu chez lui. Franck doit faire face à un avocat étrange, envoutant et diabolique qui se fait assassiné par une sorte… d'envoyé de Dieu.

Le basculement entamé dans l'épisode précédent est entériné ici avec une confrontation ouverte entre le Bien et le Mal, un Ange et une incarnation du Diable. Cette radicalité fait perdre un peu de la puissance dramatique à l'histoire (en éloignant de nous la monstruosité des personnages, les rendant non plus réaliste mais mythique). L'histoire n'est pas passionnante. Le seul intérêt est la certitude maintes fois exprimée de Frank d'avoir déjà rencontré cet avocat diabolique… On pense bien sûr à l'épisode "Le Juge".

Le vrai intérêt de cet épisode est ailleurs, dans la relation entre Frank et Catherine qui a bien du mal à survivre aux conséquences de la mort de Bob dans leur maison…

''Episode 20 : Un monde brisé (Broken World )

réalisation : Winrich Kolbe – scénario : Robert Moresco & Patrick Harbinson.''

Alors qu'une jeune femme raccompagne son cheval dans son box, elle découvre qu'un cheval voisin a été égorgé. La jeune femme est agressée. Franck se rend sur les lieux du crime, surprenant tout le monde qu'il s'intéresse à un tueur de chevaux. Pour Franck, c'est la chance de pouvoir peut-être arrêter un tueur en série avant qu'il en devienne un.

L'idée de départ – essayer d'arrêter un tueur en série avant qu'il passe à l'acte – est puissante, surtout dans la problématique de Franck Black, tout le temps à la recherche d'une once de lumière. Lumière qui évidemment ne lui sera pas accordé. Le tueur de chevaux deviendra tueur d'humains.

Dans cet histoire de chevaux, il faut voir un clin d'oeil sans doute au film de Sidney Lumet, Equus qui mettait en scène un jeune homme qui avait troué les yeux de tous les chevaux d'un ranch.

''Episode 21 : Yaponchik (Maranatha )

réalisation : Peter Markle – scénario : Chip Johannessen.''

Yaponchik, c'est en russe le croque-mitaine russe, le responsable de tous les maux de son peuple. C'est lui le responsable notamment de Tchernobyl. Or la communauté russe de Seattle se trouve être la proie d'un tueur qui tue des survivants de Tchernobyl, vit d'un trafic d'icones et est pourchassé par deux policiers. Il s'agirait rien de moins que l'antéchrist.

L'Antéchrist est évidemment Russe. Forcément pour une série produite par la Fox? Entre cette vision et la description cliché et condescendant du monde émigré russe, il n'y a pas de place pour une histoire et une histoire solide. Cet épisode est un des moins bons de la série. Dans les quelques fois où Franck a du affronter le mal ("Le Juge" ou bien encore "Les Principes de la domination"), cette confrontation est ici molle et sans intérêt. Episode vite oubliable.

''Episode 22 : Un monde de papier 1/2 (The Paper Dove 1/2)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Walon Green & Ted Mann.''

Guidé par un étrange homme en noir, Henry Dion enlève, tue des jeunes femmes et s'isole dans la forêt pour pouvoir leur parler de tout son saoûl, enfin libéré d'une mère trop bavarde et envahissante. De son côté, Frank Black part en vacances avec sa femme et sa fille chez les parents de sa femme. Son beau-père lui demande de regarder sur les minutes du dossier qui a condamné le fils d'un de ses amis. Frank conclut qu'il s'agit sans doute de la première victime d'un tueur en série… Henry Dion.

Comme dernier épisode de la saison, cet épisode doit finir sur une cliffhanger pour créer l'envie de voir la suite. C'est parfaitement réussi et même logique par rapport à ce qu'on a pu voir, par petite touche, ci et là : l'enlèvement de Catherine Black qui va tout naturellement dans la saison suivante être la cause de l'effondrement de la famille de Black.

Ces quelques dernières minutes de la fin de l'épisode ne doit pas effacer la qualité de cette dernière histoire. Elle offre un personnage de tueur en série très fort et particulièrement terrifiant (joué avec brio par Mike Starr. Le montage parallèle entre les deux histoires fonctionne très bien et permet également de montrer Frank Black d'une manière un peu différente: plus détendu, en vacances, avec un humour toujours aussi étrange…

Très très bon épisode.


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Avis


De PM Jarriq, le 28 juin 2004 à 19:04
Note du film : 4/6

Il me tarde de visionner l'intégrale de cette série unique en son genre, portée par le magnétique Henriksen. Heureusement d'ailleurs, qu'il a trouvé ce rôle, car il a vieilli d'un seul coup et a changé brutalement d'emploi. A part "Aliens" et "Aux frontières de l'aube", le cinéma n'a pas été généreux envers cet acteur d'exception, digne héritier des Lee Marvin, James Coburn d'antan.

Au fait, combien y a-t-il eu de saisons de "Millenium" ?


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De P.M.Jarriq, le 10 avril 2004 à 18:21

Enfin ! Cette série que je souhaite vivement voir dans son intégralité depuis longtemps et que j'ai renoncé à suivre à la TV, pour cause de programmation aberrante et surtout cause de v.f.,Lance Henriksen prenant en effet toute sa dimension avec sa vraie voix, à l'instar d'un Lee Marvin, par exemple. Croisement entre les univers de "X-files" (du même créateur) et "Seven" pour son côté glauque et sombre, "Millennium" mérite vraiment une postérité grâce au DVD.


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