Entre La guerre des Roses et 1 duplex pour 3 les points communs sautent au yeux : le rapport à la propriété, incarnant un rêve américain qui devient cauchemar américain, le couple qui se désagrège et la volonté de meurtre comme résultante "normale" "naturelle" d'un concours de circonstances.
A cet égard, on peut dire que ce film est un film personnel de Danny deVito et dans cette perspective il est à la fois amusant et touchant.
Amusant il l'est aussi d'abord par des dialogues bien ciselés et surtout une interprétation impeccable de Ben Stiller qui trouve ici un rôle sur mesure, parfait car calibré dans son meilleur registre : non pas l'excentrique qui se moque de son image, qui joue, qui pose, mais dans le type sérieux, rationnel et qui tente de sauvegarder son sérieux et sa rationalité alors que la situation est tout sauf rationnel ou sérieuse.Toutefois, si le principe est bon, le comédien impeccable, les gags souvent drôles, le film fait preuve d'une linéarité trop évidente, trop répétitive et du coup le film s'essouffle très vite. Une fois que le couple décide de tuer la locataire, on assiste à une série de répétition de gags, vite ennuyant. Pourquoi ne pas jouer sur la détérioration du couple lui-même? Etonnant aussi, et dommage également, la non-exploitation du personnage féminin joué par Drew Barrymore. Rarement elle aura été aussi effacée, inintéressante, et au fond mauvaise. On ne lui jettera pas la pierre pour autant : le rôle n'était pas défendable, tellement il est vide.
Comédie à "high concept", le film tient difficilement ses 1 H 30 et piétine souvent. De plus, De Vito lorgne visiblement sur le succès des frangins Farelly (on vomit à tout-va, on mange des crottes de souris, on voit une octogénaire se faire plaisir dans sa baignoire et autres réjouissances !) sans en avoir le culot outrancier. C'est drôle par moments, parfois exaspérant par son sujet-même (on a vraiment envie de buter la vieille !) et ce n'est au bout du compte qu'un lointain remake de "Tueur de dames". Ben Stiller emporte le morceau par son don de sympathie inné. La chute est imprévisible et assez réjouissante.
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