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De bastien, le 17 mars 2004 à 22:02
Note du film : 5/6

Poursuite du "cycle historia" si on peut dire…Ce n'est pas le film le plus facile du metteur en scène, mais il est très intéressant. Si les antagonismes de l’espionnage passent par la parole et non par l'action, le film n'en adopte pas moins une forme de thriller très prenant, qui en prime sert les ambiguïtés totale de ces manipulations. Situé en plein front populaire ce petit mystère historique est loisir à observer nombre de manigances proches de l'absurde… L'aspect très fort du film c'est qu'on se plait à suivre ce qui ressemble à un jeu de parole habituel chez Rohmer,sauf que là, ce qui est caché à la vue du spectateur rend progressivement le film moins agréable, comme ne se basant plus sur l'échange de mots. Pour finir sur un final assez dur qui tombe littéralement comme un couperet. Rohmer joue ici crûment du point de vue, là ou c'était moins réussi dans "L’Anglaise et le Duc". Son film est non seulement ludique mais laisse le spectateur avec plusieurs questionnements, histoire qu'il continue à faire chauffer son cerveau au delà d'une démonstration A+B=C.

La peinture et l'opposition entre académisme et art moderne est un moyen de mettre à l'écran visuellement ces forces antagonistes derrière les mots… Picturalement, ces séquences du début du film sont vraiment superbes, et montre à quel point ce soucis de composition est au cœur de la forme chez Rohmer.Quand aux images d'archives qui se succèdent pendant le film, elles apportent non seulement un apport esthétique assez fort mais s'inscrivent aussi dans la logique d'une œuvre qui aborde la relativité du discours, à travers le verbe est des espaces mentaux. A ce sujet, on se dit à la vision du film que Rohmer aurait fait l'année dernière une "Chambre Jaune" tout à fait intéressante. Ici, le couple Fiodor/ Arsinoé ne manque pas de fasciner au sortir de la projection, et le spectateur pourra réfléchir notamment sur sa manière de juger et de s'identifier avec les personnages au cinéma. Ce qui arrive assez souvent en contact du monde de manipulation de Rohmer, mais qui éclate ici avec une rare sécheresse.


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