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Navrant


De fretyl, le 26 mars 2017 à 11:36
Note du film : 0/6

Je ne risque certainement pas un jour de regarder une pareille daube. Je vous conseillerai plutôt La première fois de Berri avec d'ailleurs un extraordinaire Charles Denner.


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De Impétueux, le 21 mars 2017 à 15:00
Note du film : 3/6

Je ne trouve pas du tout inutile – et en tout cas c'est assez amusant – d'aller revoir de temps en temps ce qu’ont été les succès publics d'il y a presque vingt ans, les films qui ne laisseront évidemment aucune trace dans l'histoire du cinéma mais qui auront représenté, dans cette histoire (et mieux encore dans l'histoire du box-office) un instant significatif. American pie aura été un moment formateur dans l'imaginaire des adolescents qui avaient seize ou dix-sept ans au tournant du siècle et qui se sont précisément identifiés à cette troupe étasunienne de leur âge qui se lancent le défi de perdre leur pucelage juste avant d'entrer à l'Université.

Ah, ma foi, conclure, c'est la grande affaire des mecs et ça peut même être tardif et obsédant pour eux lorsqu'ils montent en graine (qu'on se souvienne de Jean-Claude Dusse (Michel Blanc) dans les deux Bronzés). Et je constate avec beaucoup de tendre ironie que depuis mes 18 ans (bien avant Mai 68) rien n'a beaucoup changé depuis nos émois d'alors ; simplement on en parle avec plus de netteté, alors que pour nous les choses étaient beaucoup moins verbalisées (mais tout aussi angoissantes).

On ne peut évidemment pas reprocher à American pie ses outrances et ses horreurs : après tout, ça fait partie, avec les chaussettes odoriférantes et les concours de pets et de rôts de la vulgate adolescente qui joint à un cœur tendre une grossièreté de corps de garde.

Mais grossièreté, donc et non vulgarité. Dût la chose choquer (au pire) ou surprendre (au mieux), je trouve que le film de Paul Weitz ne se départit pas d'une verve rabelaisienne qui n'est pas trop mon truc, mais qui est moins sévèrement jugée lorsque c'est Pasolini qui la célèbre dans sa Trilogie de la vie (Le Décaméron, Les contes de Canterbury, Les mille et une nuits) qui fait elle aussi la part belle au pipi-caca et à l’obsession des mecs de mettre la main au panier des gonzesses (enfin, chez Pasolini, pas seulement des gonzesses…). De ce fait on rit, même quelquefois en en étant un peu gêné, mais jamais en en ayant honte : c'est graveleux, plein de sous-entendus et de sur-interprétés, mais ça ressemble tout à fait à ces grailloneries post-pubères qu'il faudrait avoir été vieillard d'emblée pour ne pas avoir connues et pratiquées.

Le film est assez roublard, complaisant, complice, c'est vrai. Même si on ne s'identifie pas forcément à l'un ou l'autre des quatre copains qui se sont lancé le défi d'avoir perdu ce précieux pucelage, qu'ils portent comme un boulet, avant la fin de l'année scolaire, on retrouve en l'une ou l'autre de leur réaction les souvenirs de son jeune âge, ou ses désirs, ou ses fantasmes (ah ! l'initiation par la goulue, sensuelle et séduisante mère d'un condisciple !). Les garçons qui se jalousent, s'encouragent, se haïssent d'avoir réussi, s'admirent (pour la même raison), se conseillent mutuellement, se désolent à la fois des succès et des échecs de l'autre, passent leur temps à courir derrière ce but merveilleux et débilitant de leur initiation jusqu'à en être si obnubilés qu'ils s'en découragent Jim (Jason Biggs) à ses copains : J'en ai marre de cette pression à la con ! Sans avoir jamais baisé, j'en ai déjà marre !).

Ce qui est assez justement observé, c'est que les quatre amis, si différents qu'ils sont dans leur allure et leurs centres d'intérêt forment une véritable bande, comme on en constitue à treize ans et que l'on conserve quelquefois le reste de sa vie ; et qu'il n'y a pas de structure parallèle chez les filles. On pourra m'affirmer sans doute le contraire mais j'ai l'impression que le phénomène est plus masculin que féminin ; et de fait il me semble qu'American pie était davantage destiné à plaire aux mecs, un peu comme Mary à tout prix parce qu'il faut avoir connu ces émois boutonneux pour pouvoir gentiment s'en moquer.

Le film de potaches a connu de grands succès, aux États-Unis (les trois suites American pie et ses pseudopodes télévisés et une riche postérité) mais aussi en France (Les beaux gosses) et je n'imagine pas que le genre puisse disparaître.

Ou alors en même temps que l'acné.


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