« M'sieur ! M'sieur ! Emmenez-moi avec vous ! Je veux devenir lancier ! M'sieur ! Je veux devenir lancier ! »
« Non. Ne deviens jamais lancier, petit crétin ! »
Le mélange réussi du comique et du tragique au cinéma m'a toujours fait vibrer de façon particulière. Le Mont Fuji et la lance ensanglantée est un véritable joyau. C'est aussi une sorte de road movie où l'on se déplace à pied. Sur ce canevas au fond très simple du samouraï qui doit se rendre à Edo avec sa modeste suite, les auteurs ont fait défiler toute une galerie de personnages finement croqués à l'aide de quelques traits précis, qui font peu à peu revivre l'époque et ses rapports sociaux si particuliers. Cette fois le véritable héros n'est pas le samouraï mais son serviteur, celui qui porte la lance éponyme – vaillamment, bien qu'il ait terriblement mal aux pieds. La scène où il arrête involontairement avec sa lance un voleur qui allait s'enfuir de l'auberge est un moment de comédie parfaitement réglé, et la scène subséquente où la police remet une récompense pour cet acte héroïque non au serviteur, mais à son maître le samouraï est une jolie mise en boîte satirique. D'autant que la récompense en question n'est qu'une mention honorable sur un bout de papier. « Faux exploit, fausse récompense ! » conclut le samouraï avec philosophie.
Un film attachant, bref et direct, doté d'un finale ironique que je n'oublierai pas de sitôt. Superbe photographie en noir et blanc – et bien sûr, pour le touriste que je suis, le fameux mont Fuji vaut vraiment le coup d'oeil !
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est un véritable joyau. C'est aussi une sorte de road movie où l'on se déplace à pied. Sur ce canevas au fond très simple du samouraï qui doit se rendre à Edo avec sa modeste suite, les auteurs ont fait défiler toute une galerie de personnages finement croqués à l'aide de quelques traits précis, qui font peu à peu revivre l'époque et ses rapports sociaux si particuliers. Cette fois le véritable héros n'est pas le samouraï mais son serviteur, celui qui porte la lance éponyme – vaillamment, bien qu'il ait terriblement mal aux pieds. La scène où il arrête involontairement avec sa lance un voleur qui allait s'enfuir de l'auberge est un moment de comédie parfaitement réglé, et la scène subséquente où la police remet une récompense pour cet acte héroïque non au serviteur, mais à son maître le samouraï est une jolie mise en boîte satirique. D'autant que la récompense en question n'est qu'une mention honorable sur un bout de papier. « Faux exploit, fausse récompense ! » conclut le samouraï avec philosophie.