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"I remember my wife... dying..."


De Steve Mcqueen, le 6 avril 2010 à 14:22

Note ajustée ; 5.5/6 LE SOMMET DE MANIPULATION SCENARISTIQUE DES ANNÉES 2000… Porté par un Guy Pearce plus charismatique que jamais, une Carrie Ann Moss sensuelle et vénéneuse et un Pantoliano retors comme jamais, l'opus de Nolan s'affirme comme LA claque du début des années 2000. Pearce réussit un beau triplé avec le sanguinaire "Vorace" et l'ambitieux "LA Confidential", exposant son regard bleu acier, son corps fin intégralement tatoué et sa détermination à toute épreuve.

Nolan, avec Gray, Scorsese et Mann s'impose comme le nouveau maître du polar US. Après un Following intriguant et avant l'éblouissant Insomnia, il renouvelle de fond en comble la structure scénaristique de son film, torturant les spectateur au niveau des méninges, lui imposant le chemin de croix de son héros amnésique…

Un futur classique ?


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De Gaulhenrix, le 17 février 2008 à 20:24

Ce qui figure sur le Forum de Insomnia (2002) se doit de se retrouver sur celui de Memento (2000) tant les deux films de Cristopher Nolan entretiennent – malgré d'évidentes différences – des relations étroites.

D'abord, dans le choix des titres des deux films. Un premier point commun relie les deux titres faits d'un seul mot latin : pour le premier, Memento, qui signifie précisément souviens-toi, insiste sur la nécessité pour le héros, Leonard Shelby (Guy Pearce) de venger sa femme assassinée malgré ses problèmes de mémoire immédiate défaillante. Le second, Insomnia, évoque, de son côté, la difficulté à s'endormir quand l'esprit est en proie à un problème non résolu. Bref, les titres mettent en exergue le souvenir (Memento) et le remords (Insomnia), tous deux obsessionnels, et qui maintiennent ou plutôt doivent – comme le prie instamment le double impératif (Memento = Souviens-toi et Insomnia = Veille) – maintenir en état de vigilance la conscience : nous devons vivre avec notre passé, quel qu'il soit, et l'assumer car il est notre présent et assure notre équilibre et notre identité.

Un univers très personnel se dessine à travers ces deux films qui apparaissent comme les étapes d'une réflexion sur les affres du passé qui altèrent le présent et pèsent sur l'avenir. Ainsi que le signifie la métaphore des inscriptions portées sur la peau même du héros de Memento), les souvenirs sont assurément la chair même de l'individu.

Mais cette commune interrogation aux deux films n'exclut pas la diversité des formes cinématographiques choisies, notamment dans le portrait des personnages et la construction même – inversée – des deux films. En effet, si Memento montrait une personnalité figée, immobile, monolithique en ce qu'elle était entièrement tournée vers une idée fixe : venger sa femme et ce, curieusement, à travers les ruptures d'une narration éclatée, voire inversée, Insomnia, au contraire, propose la narration chronologique, linéaire et classique de l'évolution d'une personnalité qui se décompose progressivement au cours du film.

Chacun des deux films se bâtit ainsi selon sa propre ordonnance créant de ce fait un univers cinématographique original qui faisait attendre avec impatience un nouveau film dont on espérait que la réalisation serait, elle aussi, de la même veine. Entre-temps, Christopher Nolan intéressa les décideurs de Hollywood qui lui proposèrent un Batman Begins ; un film de genre, certes réussi, mais qui reste un film de genre, hélas !…


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