C'est effectivement un excellent "spaghetti", dont les deux protagonistes sont parfaitement bien dessinés. Leur conflit est passionnant, l'évolution de leur comportement aussi. Le rôle de Van Cleef est complexe et ambigu, un peu à la manière de celui qu'il tient dans La mort était au rendez-vous : un "méchant" intelligent, guidé par la rapacité, mais également joueur et presque sympathique par moments.

Le dernier jour de la colère est de toute évidence un des joyaux du western italien. Ici, la psychologie est très importante. Il s'agit d'un très beau récit initiatique où le jeune souffre douleur Giuliano Gemma est pris en charge par le vieux briscard Lee Van Cleef qui va faire de lui une machine à tuer.

Le film se démarque d'un genre qui a pu produire bien des choses médiocres. Grâce au duo d'acteurs, à une musique très intéressante de Riz Ortolani, un scénario très fouillé et une technique irréprochable -peu de zoom, maîtrise du scope-couleurs et qualité des scènes d'action.

Par conséquent, Le dernier jour de la colère est un film d'une beauté certaine qui dément les clichés associés au western spaghetti: les personnages sont fouillés, la violence n'est pas outrancière.

Le film est à ranger dans les chefs-d'oeuvre du "spaghetti" à côté de El Chuncho de Damiano Damiani, et des trois Sergio: Leone, Sollima et Corbucci.

Si le très célébré -à juste titre- Mon nom est personne est marqué par la personnalité et les obsessions de Sergio Leone, Tonino Valerii était de toute évidence est un excellent réalisateur de westerns. Ce film, dont je vous recommande le dvd, en est une preuve significative.