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Sans états d'âme


De DelaNuit, le 24 août 2008 à 23:24
Note du film : Chef-d'Oeuvre

J'ai pour ma part adoré La guerre du feu.

Je ne m'y ennuie pas une minute, et j'y trouve bien rendue la poésie primitive que peut nous inspirer l'origine de l'humanité. J'adore les paysages, le jeu des acteurs… et la musique de Philippe Sarde, avec ses flûtes de Pan, ses percussions et ses envolées symphoniques, demeure depuis vingt ans l'un des disques qui me procure le plus d'émotion.

La scène de contact et de compréhension entre l'homme et le mammouth, avec échange de regard, manque peut-être de réalisme ? Je la trouve en tout cas très belle, elle est peut-être ma préférée dans le film.

Cette poésie primitive des origines m'exalte autant que le tableau de Fantasia présentant, sur la musique du "Sacre du Printemps" de Stravinsky, la naissance de la vie, les erruptions volcaniques, l'émergeance des terres de l'océan primordial, la montée des êtres de l'eau à l'air libre… puis l'odyssée des grands sauriens (ces "lézards terribles" dits "dino-saures") des marécages luxuriants et obscurs aux déserts brûlants où s'enlise leur espèce.

Comme quoi, les goûts et les couleurs… Je conviens cependant que ce type de cinéma ne peut pas plaire à tout le monde ! Peut-être faut-il avoir dansé avec les faunes dans les forêts profondes pour apprécier tout cela ?


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De Impétueux, le 24 août 2008 à 19:48
Note du film : 2/6

Du roman emphatique et enfantin (paru jadis en collection Rouge et Or, c'est dire !) de J.-H. Rosny aîné qui connut un grand succès, Jean-Jacques Annaud a tiré un film point vraiment déplaisant, mais souvent enquiquinant, et surtout inutile… Il y a quelques années, un documentaire mis en scène, sous l'inspiration du savant Yves Coppens, intitulé L'Odyssée de l'espèce était autrement captivant qui résumait en quatre-vingt-dix minutes des millénaires d'évolution et de marche vers la civilisation…

Comment se passionner, en effet, au delà de dix minutes ou d'un quart d'heure pour les aventures de demi-singes velus et peu reconnaissables entre eux, s'exprimant par couinements indistincts ? Ce quart d'heure, précisément, suffit à Stanley Kubrick, dans 2001 pour épuiser le sujet et, après des images sublimes, passer à l'essentiel : l'aventure humaine… Le roman de Rosny, autant que je m'en souvienne, s'il n'emploie évidemment pas le langage articulé, nous fait entrer, non sans artifice, dans les cerveaux primitifs et découvrir leurs motivations rudimentaires… Mais le défi que se lance Annaud n'emploie pas cette ficelle-là…

D'où l'impression d'avoir davantage affaire à des primates qu'à des hommes, sauf à certains moments qui n'échappent pas, d'ailleurs, au ridicule : ainsi lorsque un des chasseurs de feu découvre, dans les cendres éteintes de la tribu que lui et ses compagnons guettent pour récupérer les précieuses flammes, que ceux qu'ils poursuivent sont anthropophages : la vertueuse indignation alors ressentie est plutôt grotesque…

Autre ridicule, la sorte de connivence avec le troupeau de mammouths, que le groupe de chasseurs met dans sa poche, si l'on peut dire, et qui joue un peu le rôle de la Cavalerie dans les westerns de série C.

Si la musique (de Philippe Sarde, pourtant), est absolument insignifiante, quelques ciels d'hiver sont bien filmés et les paysages, dans leur morne sauvagerie – pas la moindre trace de culture : on est vraiment à l'aube de l'Humanité ! – ont quelquefois ce côté pitoyable qui sied à la condition de nos très très lointains ancêtres…

Car le pire, c'est que ce sont là nos ancêtres ! Brrrr ! on en frissonne de dégoût mais on est bien obligé de l'admettre ! Avant que le culte des morts, l'écriture, l'agriculture commencent à faire leurs effets, il y aura encore bien des millénaires de sauvagerie….

Aucune origine n'est belle, a écrit mon vieux maître Maurras. Et comment !


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