4,5/6. C'est un film étrange, Bergman décidant de ne pas suivre de schéma narratif traditionnel, filmant des représentations du monde réelles ou imaginaires. Les plans sont brillants, le cheminement des idées déconcertant. Le cinéaste a l'heureuse idée de limiter la durée de son oeuvre à 75 minutes, et dans l'ensemble le jugement que l'on peut avoir est positif (mais certaines séquences sont effectivement moins réussies que d'autres).

Comme source d'influence évidente (outre l'expressionnisme allemand ou le cinéma de Dreyer) : le néo-réalisme italien de l'après-guerre (des paysages sombres, à l'image des idées des personnages, par exemple, et des personnages en souffrance dans leur environnement). De nombreux plans marquants dans des couloirs, ou des chambres sombres, qui font office de refuge face à la menace du monde extérieur ou des institutions. J'ai pensé à M la maudit sur ce point.

Ce film de Bergman est son premier film réellement "personnel". Exalté d'être libéré des contraintes du théâtre, il expérimente, fait référence à l'expresionnisme allemand et même si, parfois, certaines scènes sont "de trop", la prison est un film somptueux et injustement introuvable en DVD !