Evidemment, cette journée de plaisir n'aura rien d'idéal. Tout commence pourtant pas une belle journée ensoleillée et Charlot et sa famille décident de partir en promenade. A peine sont-ils sortis que commence une série d'incidents : la voiture refuse de démarrer, a des calés, ensuite c'est un voyage en bateau dans une eau déchaînée, et pour terminer un échauffourée avec un policier râleur.

Le principe de l'histoire est très classique pour ce genre de court-métrages comique hérités de Mack Senett. Le film tourne autour de trois situations juxtaposées de manière un peu artificiel. La première est celle de la voiture qui ne veut pas démarrer, ensuite celle du bateau dans lequel Charlot joue le rôle du troublion passant d'un endroit à un autre du bateau pour semer la zizanie. Pour finir, on retrouve un comique de situation, ancré dans un seul endroit, celui d'un carrefour dans lequel doucement mais sûrement une situation dérape pour empirer de manière de plus en plus drôle.

La construction des personnages est également artificiel et tirés par les cheveux. Aucune présence ni aucune interaction ne se passe entre Charlot et sa femme et ses enfants. Ils sont d'ailleurs vite oublié une fois que le pied est posé sur le bateau. On sent du coup très fort le côté artificiel de cette famille…

Toutefois, le génie de Charlie Chaplin opère avec des moments de réel comique. La scène de voiture tremblante et capricieuse est particulièrement réussite.

On décerne toutefois une réelle liberté de montage dans le film, notamment dans la partie concernant le bateau avec un montage musical lors de la danse, très découpé, très nerveusement découpé, ce qui fait contraste par contre avec le côté posé des mises en scène de l'époque.