Et bien, moi j'avais plutôt bien aimé le Pocahontas de Disney. Ses dessins stylisés ne m'ont pas dérangé, j'ai au contraire trouvé qu'ils se rapprochaient des dessins indiens de manière justifiée.

J'ai trouvé les chansons plutôt sympatiques, et que le côté sucré de la comédie musicale pour enfants était compénsé par un contenu intéressant.

En premier lieu, il n'y a pas de manichéisme dans ce film, car les deux peuples se faisant face sont tous les deux animés par une crainte et donc haine de la différence de l'autre aussi idiote… et malheureusement réaliste. Chez les anglais, un courtisan arriviste entretien ces sentiments négatifs. Chez les indiens, un guerriers borné et jaloux y répond.

En second lieu, j'ai apprécié que soit présenté d'une façon poétique l'animisme des indiens, à travers des images de fumée, des invocations des esprits de la Nature, laquelle parle à la princesse indienne par le biais de chuchottements de feuilles d'arbres dans le vent, et ce lien qu'elle entretient avec les esprits est joliment symbolisé par ces feuilles de couleur flottant autour d'elle dans la brise. Une telle ouverture sur une spiritualité païenne chez Disney, que l'on taxe souvent de conservatisme, c'est intéressant. Surtout dans un pays comme les Etats-Unis ou fleurit si bien le fondamentalisme religieux.

Et puis le message d'acceptation des différences de l'autre, à travers l'image des mille couleurs qui sont dans le vent, je trouve que c'est une bonne idée à présenter aux enfants. Et pour couronner le tout, une fin en suspens, sans happy-end : gonflé pour un Disnéy !

Alors sans doute, le film n'est pas parfait, mais voilà ce que j'en avais retenu. une image plutôt positive. Et en plus la divine Mathilda May doublant la princesse indienne…

Pour une vision radicalement opposée de cette histoire, on peut aussi visionner Le nouveau monde de Terrence Malik, à la fois réaliste et poétique – et très lent – mais s'adressant à un public différent…

L'embarquement pour l'Aventure en introduction, était plein de promesses.

Puis, les couacs s'invitent à chaque détour de scène, et semblent ne plus vouloir quitter le radeau.

Médusant : la communication s'établit sans anicroche, les autochtones connaissent déjà très bien la langue du colon. Et ce n'est pas la langue dans le côlon qu'on pourra dire que les péripéties sans saveur et les séquences d'action ridicules s'entassent afin de peser de toute leur lourdeur sur une réalisation sans verve ni passion.

Vingt-sept (!) scénaristes au départ, pour un scénario inexistant à l'arrivée.

Que mettre sous la dent du public ? Une idée (si l'on peut dire) par-ci, une fadeur par-là, pour remplir le trop-plein de creux. Sur quoi compter pour diriger le regard, si ce n'est un essaim de couleurs criardes en pagaille… Pathétique.

Saturne pas rond… Dans Lilo & Stitch (encore un ami extra-terrestre), en maîtresse règne la maladive obsession des rondeurs. Dans Pocahontas, celle des tronches anguleuses. Les deux "styles" se rejoignent en ceci qu'ils sont disgracieux, inesthétiques, laids, affreux, abominables ; mais passons la minute élogieuse.

Ce film n'est pas foncièrement nul. Du moins, son dénouement. Il offre de l'inattendu, et jamais on n'aurait soupçonné de la maison Disney l'audace d'une telle conclusion, qui justifie le présent de 1 point.