C'est d'ailleurs très scolaire, sans envol et sans finesse. Certes, il ne manque rien, ou très peu ; et on se demande pourquoi le réalisateur a fait l'impasse sur certains épisodes importants : par exemple le lavement des pieds des disciples pendant la Cène ou le lavement des mains de Pilate (Telly Savalas) qui voyant qu'il ne peut plus rien faire pour sauver Jésus de la horde haineuse qui veut sa peau, baisse les bras et laisse la Passion se dérouler.
Un film de plus de trois heures. Le début en est meilleur que la fin : sites magnifiques donc, photographie inspirée, allégresse de la réalisation. Après l'entracte et l'entrée à Jérusalem sous l'acclamation des Rameaux, voilà que ça se gâte : ça lambine, ça traîne, ça propose des images un peu ridicules : celles de la crucifixion, sous des ciels théâtralement morbides, celles de la Résurrection, bizarrement partagées en jaune et bleu. Le film, à ce moment-là, souffre gravement de la comparaison avec la brutale et magnifique Passion du Christ de Mel Gibson qui est d'une toute autre qualité.Ce n'est pas du tout facile de réaliser la plus grande histoire que le monde ait connu ; on peut en recueillir des bribes, par exemples tous les péplums qui, de Quo vadis ? de Mervyn LeRoy à Barabbas de Richard Fleischer décrivent la naissance de l'Église ; ou, comme dans L'Évangile selon Saint Matthieu de Pasolini choisissent de transcrire sèchement un des quatre récits. Mais comme dans Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli, il manque du souffle, de la puissance.
De la ferveur. Et de la Foi, évidemment. Ce n'est pas donné à tout le monde.
Depuis ma dernière intervention, il se trouve que par hasard j'ai découvert qu'il existait en zone 1 un coffret relatif à The greatest story ever told au format 2,75 et d'une durée de 3 h 19 qui rajoutait donc une vingtaine de minutes à la version dont je disposais au format 2,35 ce qui veut donc dire un écran plus large et des scènes supplémentaires… D'autre part, un second DVD avec des commentaires sur la réalisation et une scène finale alternative qui a été délitée (à juste titre) pour nous présenter une autre vision de la fin.
D'abord, je ne regrette nullement cet investissement d'autant que cette présentation élargit quand même quelque peu le cadre du film que nous connaissons. Des petites scènes courtes qui s'intercalent dans la réalisation. Des scènes prolongées qui nous remettent tout à la fois dans l'ambiance de ce qui a pu être et nous rapprochent de la vision qui nous en est donnée par les évangiles.
Par ailleurs et sincèrement j'avoue préférer de beaucoup cette vision à celle que nous voyons traditionnellement et modifie ma note qui était 5 pour la porter à 6.
Pour ceux qui connaissent les évangiles, il faut savoir que la version plus courte omettait certains passages dont l'absence surprenait. Ici ils sont présents et s'intègrent très bien dans la vision que nous fournit George Stevens qu'on ne peut que féliciter : il ne s'en est pas tenu aux simples écritures mais a prolongé le cadre Historique de celles-ci. Il n'y a aucune comparaison possible avec Le Roi des Rois qui, là, est laissé très loin en arrière.
C'est un très très beau film.
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