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Une petite ville prise en otage...


De verdun, le 20 février à 23:40
Note du film : 6/6

Produit en 1955 par la Twentieth Century-Fox, Les inconnus dans la ville retient l'attention par l'originalité de son approche. Cela aurait pu être un film de braquage comme il y en a eu des centaines.Trois malfrats Harper, Chapman et Dill arrivent à Bradenville, une petite ville de l’Arizona, pour y commettre un hold-up.

Contre toute attente, le scénario se focalise non pas sur les gangsters mais sur certains habitants dont l'existence va être bouleversée par le braquage. Les vicissitudes cachées de citoyens au-dessus de tout soupçon sont exposées au grand jour: adultère, voyeurisme, kleptomanie, alcoolisme, couardise…

Ancien étudiant en psychiatrie et grand explorateur des versants les plus noirs de l'âme humaine, Richard Fleischer est parfaitement à l'aise pour décrire cet univers sordide et mesquin malgré son apparente tranquillité.

L'accent mis sur la psychologie pourrait ennuyer mais d'une part le scénario de Sydney Boehm est d'une fluidité exemplaire dans sa façon de présenter les protagonistes et de les faire se croiser puis de montrer la façon dont les personnalités se révèlent lors d'une explosion de violence annoncée dès le pré-générique. D'autre part, Fleischer obtient d'excellentes prestations de la part d'acteurs tels que Victor Mature, Richard Egan et Stephen McNally qui n'étaient pas forcément les meilleurs de leur temps. Mais on retiendra surtout les performances de Ernest Borgnine, Amish contraint de se faire violence, et de Lee Marvin, fantastique en gangster enrhumé.

Cet habile scénario est servi par un montage impeccable et surtout par une réalisation d'une maîtrise technique exemplaire. Les inconnus dans la ville se distingue par une utilisation remarquable du cinémascope, procédé qui n'avait alors que deux ans d'ancienneté. Certains décors a priori ordinaires tels que la banque ou la bibliothèque sont magnifiés par la profondeur de champ offerte par le cinémascope. Certains plans comme l'arrivée du bus ou le ligotage de la famille amish possèdent également une dimension inattendue grâce à l'écran large.

Les inconnus dans la ville est aussi passionnant au niveau de la forme que du fond. Une seule chose m'empêche de considérer ce très grand film comme un chef-d'oeuvre: les dernières minutes qui tombent dans le moralisme gnan-gnan, typique de l'Amérique des années 50. Les méchants sont tués, le papa est enfin considéré comme un héros par son fils et l'épouse infidèle est morte.

Fleischer devra attendre les années 1970 pour aller au bout du pessimisme…


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De droudrou, le 23 décembre 2014 à 19:41
Note du film : 6/6

c'est une de mes découvertes de cette année 2014. Certes, j'ai vu le film 2 fois car la 1ère fois je n'avais pas été très convaincu une part importante de l'action est consacrée aux problèmes des uns et des autres en n'oubliant pas le banquier voyeuriste !…

Mais le revoyant, il y a un crescendo fascinant jusque l'instant du dénouement quand Lee Marvin se fait tuer par le "Amish" Ernest Borgnine. C'est un excellent film de gangsters où on retrouve la patte de Richard Fleischer.


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