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Découvert en dvd anglophone sous-titré en français, mais qui peut être lu par n'importe quel lecteur.Far from the Madding crowd est un film absolument remarquable, très réussi dans toutes ses composantes, et un classique incontournable du cinéma britannique des années 1960. Les auteurs du film empruntent un chemin intelligent : celui de l'académisme respectueux de certaines conventions cinématographiques, en y intégrant des éléments surprenants et non conventionnels, via l'introduction d'un personnage énigmatique interprété de façon magnifique par Terence Stamp.

Schlesinger et son scénariste talentueux décrivent une société (1866), proposent une vision de l'humanité, qui dépasse le contexte local du XIX° siècle. Mais il est question aussi du temps et de l'espace (emblématique séquence finale). Alors, oui, il faut simplement accepter un rythme un peu lent, qui tranche avec le montage frénétique d’œuvres cinématographiques contemporaines. La longueur de ce film 2h50 est un autre aspect à prendre en compte. La mise en scène de John Schlesinger regorge de trouvailles de plans et d'images marquantes. Ce n'est certes pas un Kubrick, mais un grand metteur en scène, il n'y a aucun doute à ce sujet !

L'un des anciens "jeunes hommes en colère" de la nouvelle vague anglaise, John Schlesinger change ici complètement de registre avec cette superproduction de trois heures, adaptée d'un roman publié en 1874 par Thomas Hardy.

Et cette version millésime 1967 de Loin de la foule déchaînée est une très belle réussite. C'est un film visuellement splendide grâce à la photo de Nicolas Roeg, comme l'a souligné jadis PMJARRIQ (disparu depuis dans la foulé déchaînée ?), mais la reconstitution admirable de l'Angleterre rurale du XIXè siècle est également admirable. La bande originale est également parfaite.

Les acteurs sont également une part prépondérante dans cette réussite: Julie Christie est LA parfaite héroïne romantique de cette époque, belle et charismatique dans un rôle assez difficile. Son personnage est à la fois fort (elle règne sur une ferme) et immature notamment sur le plan sentimental. On comprend que les coeurs masculins battent pour elle et on comprend aussi qu'elle ne sache pas où donner de la tête entre Terence Stamp, salaud magnifique, Alan Bates, parfaitement crédible dans la peau d'un fermier et Peter Finch très bien dans un rôle nettement plus ingrat. Que de formidables comédiens, extrêmement complémentaires !

Il y a certes quelques longueurs, mais elles sont inhérentes aux longs romans de l'Angleterre victorienne. Et on se laisse envoûter par la tonalité romanesque de l'ensemble dans laquelle John Schlesinger et son scénariste Frederic Raphael (Voyage à deux, Eyes wide shut) se montrent parfaitement à l'aise. L'ensemble pourrait également s'avérer académique mais ce n'est pas tout fait le cas grâce à quelques séquences expérimentales -ainsi le soldat Terence Stamp montrant sa maîtrise de l'épée- et grâce à un humour inattendu.

Loin de la foule déchaînée montre que l'oeuvre de John Schlesinger est à redécouvir et ne se résume pas aux célèbres Macadam Cowboy et Marathon man.