4,5/6. Réalisé par Satyajit Ray en 1965, entre Charulata (1964) et Le lâche (1965), Le saint est une oeuvre atypique du cinéaste indien, presque expérimentale. Ray semble mettre en oeuvre un nouveau style -en phase avec les années 1960-, donner vie à des personnages différents, et aborder de nouveaux thèmes (politiques et sociaux), bref bâtir une nouvelle écriture cinématographique. Le récit s'intéresse à la religiosité de la société indienne de l'époque, en brossant le portrait d'un soit-disant saint, de ses disciples et de ses détracteurs.

La forme est irréprochable comme toujours (plans, éclairage, musique, direction des acteurs), le fond est par contre un peu plus discutable, un peu opaque. Tout n'est pas très clair, mais c'est peut être le but recherché par le cinéaste, qui se prononce en faveur d'une démarche intellectuelle et pratique que l'on pourrait qualifier de rationnelle et d'humaniste. De très belles séquences parsèment l'ensemble (comme celle du lever du soleil). A noter que le film ne dure que 62 minutes. Plutôt destiné aux fans du cinéaste, pas un premier choix pour un néophyte.