"-Tiens! Le v'là encore avec une vieillerie Française, lui !-" pensent en choeur les DvdToile-Brothers.

Ben oui ! Et je ne suis pas venu seul : Je suis accompagné de Pipo, caniche royal de son état sans qui ce film ne serait pas. Un film dit "à sketches", réalisé par un Marc Allégret en petite forme. Des histoires très inégales avec pourtant une distribution prestigieuse, mâtez le générique. Mais que voilà des acteurs immenses bien mal employés… Pourtant, l'entrée en matière promettait beaucoup, avec un Carette vitaminé. Employé dans une fourrière, il s'employait justement à éviter l'euthanasie des clébards. Puis vint Pipo qui se met à causer, la nuit, avec ses copains d'infortune. Très sympa comme introduction. Et pipo raconte….Et là, il faut dire que ça se gâte. Un premier sketche un peu niais avec une fort jeune et très jolie Micheline Presle mais bien maladroite et un Louis Jourdan dans un rôle de clown ridicule. Puis un deuxième, fort drôle celui-là, avec le trio Victor Boucher cocu comme à son habitude, la très Rrroucoulante Elvire Popesco et la pétillante, la sémillante Marguerite Pierry en femme de chambre, une fois n'est pas coutume.

"-Je vous quitte, Monsieur. Madame m'a balancé sa tasse de café à la figure. J'ai une lésion !-"
"-Allons bon ! Combien pour la lésion ?'"
"- 500 francs …-"
''"- 500 francs ?? C'est plus une lésion, c'est l'grand Canyon !-"''

Une troisième histoire qui se veut policière et tordue mais qui, hélas, sent le cacheton à plein nez. Ils, Berry, Lefaur, Roquevert, s'y emmerdent tous. Puis une dernière, provençale, avec tout le gotha qui va avec. Je vous renvoie encore à la distribution. Il ne manque pas un "Fatche", pas une "bonne mère", pas une boule de pétanque et la messe des bergers y est sacrée. Et voilà t-y pas que, pour une fois, Andrex laisse tomber les rôles de gouape et incarne un père qui prend ses responsabilités. Le petit bastard retrouvera sa dignité et sera même en vedette dans la crèche dans le rôle du petit jésus … Un film commencé en Avril 40, interrompu pour cause de petite conflagration mondiale comme disait Carette dans Les portes de la nuit, puis repris et terminé en 1941. Un grand film ? Non, assurément. Alors, au moins un bon film ? Sincèrement ? Non plus… Alors, il a vu quoi, pépé ?

Il a vu des p'tits chiens qui parlaient dans la nuit. Des p'tits clébards bien sympas qui finissent en fourrière quand on ne les aime plus et qui se racontent leurs vies. Tellement sympas que Carette les libèrera tous à la toute fin, un peu comme Edith Scob libérait ceux de son père dans les yeux sans visage. Ils ont eu différents maîtres et vécu de drôles d'histoires. Et puis il a vu des gens à qui il arrivait des choses qu'un caniche bousculait. De quoi faire un petit film. Mais pas de quoi nous faire souvenir que le grand Marcel Achard a participé aux dialogues. Il y a même un type, un cinéaste, qui les a mis en scène. Marc Allegret, le frère de l'autre. Allez : Disons qu'il a fait ce qu'il a pu. Mais même si il n'a jamais eu le talent de son frère, il lui ai arrivé de faire beaucoup mieux..

Mais quand même : Un tel casting pour quelques aboiements… Allez, c'est pas grave : A la niche !