La mise en scène comme l'interprétation, sans effet particulier, sont placés sous le signe de la sobriété. La corde sensible du spectateur est mise à contribution, mais juste ce qu'il faut, pour que les idées développées par le récit atteignent leur objectif de représentation et de force de conviction auprès des spectateurs. Chacun peut ainsi s'identifier en fin de compte à ce père et cette mère de famille ordinaires qui se saignent financièrement pour le bien de leur enfant, et souhaiter au final que cette situation de précarité sociale soit remise en question par des actions publiques ou privées appropriées.
Sans doute l'un des films les plus réussis et accessibles de Ken Loach.
L'histoire se passe dans une famille touchée par le chômage. Un père sans le sou veut acheter une robe de communion à sa petite fille, non pas par conviction religieuse, mais juste par dignité, celui de père, celui d'homme.
Le point de départ est simple, mais permet amplement à Ken Loach d'avancer avec douceur et implacabilité dans son film vers un drame terrible et une rédemption inattendue mais d'autant plus belle.
La force du film réside – comme souvent dans les très bons films de Ken Loach – dans le mélange entre une dureté sociale (ici représenté par le chômage, le désespoir du couple, les sales coups du destins – voiture volée, licenciement, etc) et des scènes de comédies franchement drôles, comme celle de la course au mouton (pour la tuer et la vendre à une boucherie) ou bien à l'arrache (pour revente) d'une pelouse officielle. La vie est toujours là, présente, dans une sorte d'incarnation de l'espoir, comme si ces petits moments de drôlerie, de rigolades étaient autant de victoires sur une désespérance sociale. Les héros de Ken Loach, car ils le sont, héroïques du quotidien, c'est de pouvoir encore rire, encore être drôle dans ces situations.
Mais comme toujours tout cela passe par des personnages et des comédiens. En premier lieu, il y a le père, incarné par Bruce Jones parfait, qui veut garder la tête haute dans les pires moments qu'il rencontre, luttant comme un beau diable pour s'en sortir, ne renonçant jamais. On retrouve également Ricky Tomlinson (vu déjà dans Riff Raff) dans le rôle du meilleur ami, acteur formidable également comme en témoigne cette scène où il se met à pleurer sur son canapé quand on lui offre de l'argent.La mise en scène est toujours proche des personnages, évidemment, avec des moments de poésie ou de défi, toujours marqués par un humanisme et un humour touchant.
Raining Stones le film idéal pour entrer dans le cinéma de Ken Loach? Sans doute.
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