Version romancée des événements qui se sont produits à Entebbe en 1976 (on peut douter de l'exactitude de certains faits, un soldat ne va pas déballer sa mission à venir à sa bien-aimée), mais est-il possible de traiter sur grand écran un tel sujet autrement ? Intégration d'images d'archives pour donner un cachet authentique à ce long-métrage, intrigue centrée sur la psychologie des personnages principaux. Réflexion sur le sens du devoir et de la morale, pour chacun des protagonistes, et des équipes en confrontation. En apparence Otages à Entebbe (2018) est un film d'action, mais plus probablement un film d'auteur, politique, qui emprunte des ingrédients au film d'action.

Des prouesses artistiques, selon les goûts de chacun. Le réalisateur, José Padilha, est un des réalisateurs de la série Narcos (2015), il connait son affaire, en terme de plan, de conduite de récit, de montage. La musique sourde de type électronique (de Rodrigo Amarante), la dimension analytique et synthétique du scénario (de Gregory Burke) m'ont particulièrement plu pour cet Entebbe, comme pour d'ailleurs Survivre, The Deep (2012) de l'islandais Kormakur, autre film contemporain remarquable et mémorable, qui possède certaines caractéristiques similaires (rythme, évocation événements réels, prise de recul). Le cinéma contemporain dans ce qu'il peut nous offrir de meilleur.