Le film joue la carte du pur divertissement pour enfant, du pur produit prépensé, prémâché et on peut se demander comment Joe Dante s'est perdu là-dedans. Tout est ici consensuel, attendu et surjoué comme pour faire "encore plus enfant". Le seul intérêt réside peut-être dans le mélange animation/images réelles, de qualité supérieur à Qui veut la peau de Roger Rabbit. On pourra également passer le temps en relevant les références cinématographiques qui égrennent le film. Maigre consolation.
C'est un peu difficile de faire un film cartoon… Contrairement à "Roger Rabbit ", il n'y a pas de coexistence ségréguée entre les humains et les toons, les deux ici cohabitent comme au dernier plan du Zemeckis. Le problème du film de Dante, c'est qu'à partir de ça, il n'y a pratiquement aucun vrai style, personnalité, monde qui se crée. Les humains sont en trops, ou les toons, suivant les scènes (pas assez de Taz ou Coyote, par ailleurs!). Le niveau de l'interraction est extrèmement faible, et neutralise une vraie folie. D'ou de graves problèmes de ryhtme, une platitude génante.
Le manque d'unité artistique fait tâche: le casting n'est pas nul (Timothy tient la forme, Jenna Elfman a de l'énergie, le côté balourd de Fraser est productif et Martin assez drôle) mais il fonctionne mal en choeur. On se sent devant un produit conçu par un ordinateur auquel un artisan essaye de toute ses forces à conférer de l'âme. On a le sentiment que Dante et Larry Doyle essayent de faire vivre quelque chose de vraiment fade à la base, et malgré plusieurs bonnes idées qu'ils apportent, entre le film pour enfant et l'acidulé, "Looney Tunes " ne trouve pas spécialement sa place et ne contentera vraiment personne.
La mise en scène est aux abonnées absent et c'est qui fait le plus mal… Le film manque cruellement de saveur, et il n'est pas aidé par une animation faible. La scéquence du Louvre est celle qui reste le plus à la rétine, mais c'est le studio qui l'a conçu qui est le plus à féliciter… d'autre part, elle fait sortir du film: là encore un problème d'hétérogénéité. Pourtant, certains décors sont très réussis (la maison de damien drake, les studios Warner), et la musique de Jerry Goldsmith vraiment exellente.
Comme un grenier vivant, le film de Dante se savoure dès lors par ses détails. Et comme il y en a à profusion, entre citations, caméos et petites choses dissimulés constemment, son oeuvre reste sympathique et vivante. Les passages aux studios Warner et à Paris sont les plus réussis à ce niveau (ceux en Afrique et à las Vegas sont au contraire assez décevants)… Une bonne humeur se dégage vraiment du film. Mème si on peut regretter que Dante ai perdu de sa férocité (le film n'atteint pas à ce niveau un épisode des "Animaniacs")
"Looney Tunes " étale beaucoups de chose et reste pied au plancher, à la différence d'un "Kill Bill " qui dépasse ce stade. Symptomatique est la scène des robots et divers E.T de Joan Cusack : on rigole de ce qu'on voit, mais pas de ce qui se passe.
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