Le début est anthologique, angoissant comme rarement le cinéma d'Edwards l'a été. On peut penser à un cinéma fantastique à la Tourneur dans sa façon d'instiller la peur avec peu d'effets.
J'ai quelques réserves sur la longueur du film et son scénario. La virtuosité du cinéaste peut parfois se retourner contre lui et faire ressembler l'ensemble à un exercice de style un peu gratuit, ainsi lors de cette contre-plongée aussi inutile que spectaculaire lors d'une banale scène de dialogue.
Au niveau de l'interprétation, Glenn Ford, Lee Remick et Stefanie Powers sont très biens mais leurs personnages respectifs manquent de profondeur. Celui qui rafle la mise est Ross Martin, que les enfants de la télé connaissent pour son personnage dans Les mystères de l'Ouest. Il est ici étonnant dans le rôle du psychopathe.
Allô brigade spéciale est un film très intéressant qui fait regretter que Blake Edwards n'ait pas persévéré dans le domaine du thriller angoissant.
Ce film est très réussi dans toutes ses composantes : scénario, mise en scène, photographie, musique, interprétation, décors. Peu de mots pour décrire la psychologie ou la personnalité du detective Ripley (Glenn Ford) et de ses collègues. Celles-ci émergent par bribes au fil des développements, et des actions menées pour dénouer l'intrigue.
La photographie joue un rôle également : le détective Ripley, focalisé sur son métier, est représenté à plusieurs reprises avec des traits sombres (de lumière) derrière lui. Les traits de barreau de cellule, ou une figure symbolisant sa détermination (et imprimant aussi l'esprit du film). Glenn Ford est sans doute superbement dirigé par Blake Edwards, mais son interprétation atteint des sommets himalayens imputables aussi à ses qualités intrinsèques.
Page générée en 0.0038 s. - 6 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter