J'ai déjà eu la chance d'apprécier le talent d'acteur de Luca Zingaretti dans un assez bon film qui l'opposait au non moins convaincant Vincent Lindon, Le Jour du chien. Cette mini-série est sienne, il en fait tout de suite sa chose et c'est très bien ainsi. Son commissaire soupe-au-lait s'impose tout de suite, même si ses comparses (et souffre-douleurs) sont un peu dans l'ombre. Comme souvent, je trouve que les amours du commissaire, que l'on se sent obligé d'esquisser, ne sont pas très passionnantes mais elles prennent peu de place ; et les intrigues – c'est l'essentiel – sont toujours astucieusement mitonnées. Les meurtriers siciliens semblent hélas débordants d'imagination.

Notez qu'il ne s'agit pas d'une série télé découpée en épisodes d'une heure, mais plutôt d'une suite de films, à raison de deux par saison, chacun correspondant à un roman du fertile Andrea Camilleri, qui conçoit des intrigues fortes dans une Sicile forte. On se trouve en somme à mi-chemin entre la télévision et le cinéma. Il y a dans tout ceci un inévitable côté touristique, tellement certains lieux et panoramas siciliens ont été judicieusement choisis. Les journées du commissaire Montalbano commencent toutes par un vigoureux crawl dans la Méditerranée qui est juste sous les fenêtres de sa casa… Ça fait rêver.

Un épisode en particulier m'a frappé, son titre m'échappe présentement mais enfin ça commence par la découverte de deux corps momifiés dans une cache de la mafia, ce qui oblige le commissaire à retourner plus de cinquante ans en arrière, jusqu'à une histoire d'amour de la Seconde Guerre mondiale…

Fort habilement, la Cosa nostra ne sera d'abord évoquée que de manière allusive et ne se manifestera vraiment que dans le quatrième épisode, afin d'éviter que ça devienne une série sur la mafia. Bien que sis en Sicile, Montalbano ne repasse pas les voies déjà si brillamment et sombrement explorées par La piovra. Enfin pour le moment, car je n'ai vu que les six premiers films !