Les pianos mécaniques est l'adaptation d'un roman oublié de Henri-François Rey qui retrace l'existence de quelques touristes sous le soleil espagnol. Le film déconcerte car il ressemble, pour reprendre l'expression du regretté (sur le site) Pm Jarriq, à un euro-pudding. C'est-à-dire une coproduction tournée en langue anglaise avec Europe avec des interprètes de tous pays jouant des personnages de nationalité différente de la leur.
Les pianos mécaniques obéit parfaitement à cette définition. Ainsi la grecque Melina Mercouri et l'Allemand Hardy Kruger et l'Anglais James Mason jouent des personnages français… Par ailleurs, Kruger et Mercouri se sont eux même doublés, avec leur accent respectif, ce qui provoque une impression d'étrangeté. Ce casting hétéroclite explique sans doute pourquoi nous ressentons une certaine distance par rapport aux personnages même si par ailleurs Mason et Mercouri sont vraiment bons. A noter que Bardem et James Mason devaient se retrouver sur l'adaptation de l'île mystérieuse que réalisera le cinéaste en 1973 avec Henri Colpi; c'est finalement Omar Sharif qui reprendra avec bonheur le rôle du capitaine Nemo. Le film lorgne sur la dolce vita mais on se retrouve davantage dans une auberge espagnole… Le film devrait nous toucher mais ne suscite le plus souvent qu'une indifférence polie devant ces mondains décadents.En revanche, le film est très réussi sur d'autres aspects: la musique de Delerue est excellente, la photo est superbe. Tout ce qui concerne le cadre, une Espagne des années 60 ensoleillée propice au farniente, est parfait: là on sent le cinéaste parfaitement à l'aise. La mise en scène est absolument irréprochable. L'idée de voir l'histoire à travers les yeux du jeune Didier Haudepin est également judicieuse.
En somme, un film qui pêche sur le fond mais séduit par sa forme.
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