Dans une grande première partie du film, tout est fait , et bien fait, pour que l'on se régale d'une cavalcade à la Lautner. Et quand je dis cavalcade, je repense en particulier à un plan du palais de justice de Paris où l'on voyait dans l'Aventure c'est l'aventure, Brel, Ventura, Denner, Charles Gérard et Aldo Maccione dévaler en catastrophe les marches du palais pour rejoindre leur DS noire qui devait les emporter vers l'Afrique. Et bien c'est très exactement le même plan que Lautner a choisi pour la cavale de Lanvin et Miou-Miou ! On se réjouit d'avance à l'idée de voir nos deux héros déjouer les pièges que la police lancée à leurs basques ne manquera pas de déployer. Hélas, notre joie est de très courte durée. Après quelques scènes assez réussies dans la drôlerie Lautnerienne, le film s'enlise très vite. Et la deuxième partie ressemble un peu au générique de La métamorphose des cloportes. Des personnages qui deviennent inintéressants, et qui vont et viennent comme enfermés dans un aquarium. Dialogues sans relief d'un Michel Audiard en petite forme, mise en scène minimum, et vacuité des personnages désormais éteints. Julien Guiomar est grand comme à son habitude et c'est toujours un plaisir que de voir apparaitre Renée Saint-Cyr. Mais plus rien ne décolle pour autant. L' irruption de Dominique Lavanant dans le rôle d'une restauratrice du même nom n'apporte rien de drôle et le clin d’œil tombe à l'eau.

A sa décharge, Lautner était en fin de parcours. Il avait derrière lui tout ce qui avait fait sa gloire. Seul, Attention ! Une femme peut en cacher une autre sera son dernier coup de génie. Est-ce bien raisonnable ? n'est pas de ceux là. Lanvin est pourtant déjà fort bon et on sent chez lui une envergure qui fera ses preuves. Mais c'est clairement un scénario inabouti qui le freine dans son élan du début. Dommage, ça partait vraiment bien !