Dans la série des adaptations de l’œuvre d'Edgar Poe entreprise par Roger Corman, L'enterré vivant occupe une place à part. D'une part, Vincent Price, présent dans les autres films de la série est remplacé par Ray Milland. D'autre part, c'est un film qui divise les exégètes de Corman: certains comme Bertrand Tavernier ou Jacques Lourcelles y voient un des meilleurs Poe-Corman, d'autres comme Stéphane Bourgoin y voient le moins intéressant.

A titre personnel, c'est un film très réussi : l'absence de Vincent Price enlève de la flamboyance mais l'atmosphère en est d'autant plus inquiétante que l'humour bouffon est mis de côté.

Mieux encore, la précision de certaines scènes fait encore froid dans le dos 50 ans après : ainsi l'ouverture, la présentation par Ray Milland de son mausolée, le cauchemar du personnage qu'il incarne, Emily Hazel Court recouverte par la terre…

La tonalité du film est désespérée : le personnage est fou, son épouse est vénale, corrompue.

La mise en scène est excellente, prête à délivrer quelques poignards inattendus.. La musique est très belle. Un très bon film.