Sauf erreur de ma part, un Lumet inédit dans les salles françaises.
Un jeune enseignant nouvellement affecté dans un établissement scolaire découvre peu à peu les étranges phénomènes qui s'y déroulent.En aucun cas ce film ne peut être considéré comme l'un des sommets de l'auteur de Douze hommes en colère.
La mise en scène se révèle des plus télévisuelles: photo assez laide, caméra languissante. Le rôle principal est occupé par un Beau Bridges insipide. L'intrigue ne semble guère présenter d'intérêt.
Mais peu à peu on retrouve le talent de Sidney Lumet pour orchestrer un huis-clos qui aboutit à un final troublant et réussi, digne du Village des damnés.Ce qui attire le plus l'attention reste le très bel affrontement entre Robert Preston et James Mason, tous deux enseignants de cette étrange école.
Mention spéciale pour James Mason, dont la prestation restitue à merveille l'ambivalence du personnage: le spectateur est dans un premier temps exaspéré par ce professeur de lettres classiques absolument odieux avec ses élèves avant de comprendre le caractère assez pathétique de ce personnage.
Les yeux de Satan constitue donc une curiosité: à ma connaissance le seul film fantastique d'un cinéaste important, qui vaut essentiellement par la tentative de créer une atmosphère étouffante et surtout par la composition de Mason.
Mais Sidney Lumet rate complétement son coup, à part la mise en scène de quelques images sombres, ombreuses, grinçantes. On comprend tout de même assez vite que Dobbs mène une guerre larvée, insidieuse et immonde contre Malley, si dépourvu d'empathie avec quiconque que personne ne le défend lorsque les attaques contre lui, les médisances, les saletés s'accumulent contre lui. Et de fait Malley n'a plus d'autre issue que le suicide. Là, une belle image qui m'a ému : au moment où le pauvre professeur, désagréable et honnête, se tue en s'écrasant dans la cour du collège, le brave Censeur des études se précipite muni de son étole pour prononcer les prières des agonisants ; c'est très beau, très profond.
Sur des prémisses aussi potentiellement intelligentes, un réalisateur qui aurait cru à son sujet pouvait filmer un bien bon film malsain. En fait, il se laisse aller à une grande banalité, une sorte de devoir dont il se lasse vite. Tout ce qui est prévisible, dans le domaine du film d'inquiétude, est voué à décevoir.Page générée en 0.0034 s. - 5 requêtes effectuées
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