Alors, me direz vous, encore Bourvil ? Toujours Bourvil,
alors ? Ah ! oui…Notre Bourvil. Immuable tendresse (qu'il chanta si bien …) ancrée dans le cœur de bien des Français, et pas cinéphiles pour autant. Et encore le Bourvil
bien en amont du Le corniaud
ou autre La grande vadrouille.
J'adore ce que d'aucuns nomment ces "petits films", chronique d'une époque révolue. Poisson d'avril en est un. Peu importe l'intrigue, ici sympathique sans plus. Notre brave homme servira d'alibi à une cousine volage et à son amant marié. Mais, outre la bonhomie du personnage, l'occasion de humer ces années que je pense être, peut être à tort, celles d'un pays en reconstruction, au sortir de la guerre. Où tout était à faire, ou à refaire. A travers les personnages tellement français, – pouvait-on le dire à ce moment là ? Aujourd'hui, on provoque des tremblements de terre – respirer ce qui n'était pas encore la folie d'aujourd'hui.
L'époque des grandes publicités peintes à même les murs des maisons, le goût du travail bien fait, les routes si peu encombrées, les voitures construites pour être immortelles, les enfants bien élevés, les hommes à leurs places et les femmes aussi, les rivières encore pures, les repas pris ensemble, l'espoir qui ouvrait grand ses portes….Un inventaire à la Prévert loin d'être exhaustif car je n'y étais pas, mais il est ce que me renvoie ce film. Quand je vois Annie Cordy
qui rêve de "vivre au milieu des machines à laver", elle qui n'en a pas, je réalise le confort presque indécent dans lequel nous vivons..( et je ne parle même pas des … gaullistes (!) )
Je vois qu'il y avait quand même déjà, les ouvriers… et les autres. Mais, et peut-être que je me trompe encore, il me semble que le respect de l'artisan était plus grand qu'aujourd'hui. Et cela est palpable dans nombre de fictions. Pierre Dux incarne avec prestance cette bourgeoisie que l'on pense toujours, et peut-être à tort, à l'abri de tout et de tous. Sauf du charme féminin, car il faut bien qu'il y est une justice….Denise Grey
en fera les frais. Fille de marinier ou d'ambassadeur, il est des points communs qui resteront de toute éternité à toutes les femmes du monde…Voilà bien des "peut-être", mais je suis si fragile..
Oui, j'aime ces œuvrettes qui nous montrent qu'il y a eu un "avant". Bien sûr qu'il nous faut reconnaître et donner à chaque période, et ses bienfaits, et ses inconvénients. Mais est ce la folie totale de notre présent qui nous invite à regretter un temps que nous n'avons pas connu ? En oubliant ses désavantages forcément présents ? Ou peut on prétendre un peu bêtement qu'avant, "c'était mieux" ?…
En tous cas, Bourvil, en cette période, se montre déjà bien talentueux dans le registre de l'ouvrier consciencieux et très "famille". Il rencontrera son Louis de Funès,
garde pêche pour la énième fois.
Et tout ce petit monde, modeste ou aisé, vivra ce qu'il a à vivre. Et tout virevoltera autour de la pêche ! Car, et cela tient de la magie qui nous réconcilie,.. Au milieu coule une rivière
….
Tombé là-dessus au hasard d'un paresseux zapettage (ou d'une paresseuse zapperie ?) qui m'a arrêté sur la chaîne enfantine Gulli, que je ne fréquente pas, qui passait ensuite le calamiteux (presque calamiteux) Ignace, de Pierre Colombier, avec un Fernandel
lâché sans frein dans le cloaque du comique troupier d'avant-guerre.
Notons que Bourvil ne cesse de chantonner Aragon et Castille, immortelle rengaine de Bobby Lapointe, mais on se demande bien comment une chanson d'une telle qualité figure dans un film aussi modeste.
Ah oui ! J'ai vu ça hier au soir, c'est très, très sympa ! Mais tout a été dit. Et oui, bien sûr Bourvil, encore et toujours, dans un de ces rôles de looser qu'il a endossé moult fois. Mais ce film est très agréable, très cinéma de quartier. C'est vrai que l'intrigue est très mince mais c'est tellement drôle par instants. La reconstitution de l'attaque du pont par un Bourvil
bien imbibé est un grand moment ! Tous y sont très à l'aise et vous avez raison, Impétueux, de dire que c'est presque un document pour ceux qui n'ont pas connu ces années là. Très bien vue la comparaison avec papa, maman, la bonne et moi.
Je déplore juste la participation de De Funès
encore dans sa période de RRRrrroucoulade pénible !
J'ai vu, en zappant, que le film passait. On oublie de préciser que la chaîne Gulli a une fois de plus charcuté l'image 1.33 en la recadrant en 1.78 ! (25,25% d'informations en moins dans le sens de la hauteur) Du point de vue du non-respect des films "anciens", c'est une des pires chaînes de la TNT gratuite. Et quand on sait qu'elle s'adresse à un public "jeune", on peut se mettre deux fois plus en colère.
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