Forum - Poisson d'avril - André Raimbourg...
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Forum : Poisson d'avril

Sujet : André Raimbourg...


De Gilou40, le 22 février 2010 à 00:35
Note du film : 3/6

J'avais demandé la fiche du film Pêche interdite et, à ma grande honte, je m'aperçois que la fiche Poisson d'avril est bien en place. J'avais oublié que ces deux films n'en font qu'un ! Par quel mystère un film sort sous un titre et, quelques années plus tard, sous un autre ? Ben justement….Mystère.

Alors, me direz vous, encore Bourvil ? Toujours Bourvil, alors ? Ah ! oui…Notre Bourvil. Immuable tendresse (qu'il chanta si bien …) ancrée dans le cœur de bien des Français, et pas cinéphiles pour autant. Et encore le Bourvil bien en amont du Le corniaud ou autre La grande vadrouille.

J'adore ce que d'aucuns nomment ces "petits films", chronique d'une époque révolue. Poisson d'avril en est un. Peu importe l'intrigue, ici sympathique sans plus. Notre brave homme servira d'alibi à une cousine volage et à son amant marié. Mais, outre la bonhomie du personnage, l'occasion de humer ces années que je pense être, peut être à tort, celles d'un pays en reconstruction, au sortir de la guerre. Où tout était à faire, ou à refaire. A travers les personnages tellement français, – pouvait-on le dire à ce moment là ? Aujourd'hui, on provoque des tremblements de terre – respirer ce qui n'était pas encore la folie d'aujourd'hui.

L'époque des grandes publicités peintes à même les murs des maisons, le goût du travail bien fait, les routes si peu encombrées, les voitures construites pour être immortelles, les enfants bien élevés, les hommes à leurs places et les femmes aussi, les rivières encore pures, les repas pris ensemble, l'espoir qui ouvrait grand ses portes….Un inventaire à la Prévert loin d'être exhaustif car je n'y étais pas, mais il est ce que me renvoie ce film. Quand je vois Annie Cordy qui rêve de "vivre au milieu des machines à laver", elle qui n'en a pas, je réalise le confort presque indécent dans lequel nous vivons..( et je ne parle même pas des … gaullistes (!) )

Je vois qu'il y avait quand même déjà, les ouvriers… et les autres. Mais, et peut-être que je me trompe encore, il me semble que le respect de l'artisan était plus grand qu'aujourd'hui. Et cela est palpable dans nombre de fictions. Pierre Dux incarne avec prestance cette bourgeoisie que l'on pense toujours, et peut-être à tort, à l'abri de tout et de tous. Sauf du charme féminin, car il faut bien qu'il y est une justice….Denise Grey en fera les frais. Fille de marinier ou d'ambassadeur, il est des points communs qui resteront de toute éternité à toutes les femmes du monde…Voilà bien des "peut-être", mais je suis si fragile..

Oui, j'aime ces œuvrettes qui nous montrent qu'il y a eu un "avant". Bien sûr qu'il nous faut reconnaître et donner à chaque période, et ses bienfaits, et ses inconvénients. Mais est ce la folie totale de notre présent qui nous invite à regretter un temps que nous n'avons pas connu ? En oubliant ses désavantages forcément présents ? Ou peut on prétendre un peu bêtement qu'avant, "c'était mieux" ?…

En tous cas, Bourvil, en cette période, se montre déjà bien talentueux dans le registre de l'ouvrier consciencieux et très "famille". Il rencontrera son Louis de Funès, garde pêche pour la énième fois. Et tout ce petit monde, modeste ou aisé, vivra ce qu'il a à vivre. Et tout virevoltera autour de la pêche ! Car, et cela tient de la magie qui nous réconcilie,.. Au milieu coule une rivière….


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De Impétueux, le 1er avril 2014 à 17:21
Note du film : 3/6

Tombé là-dessus au hasard d'un paresseux zapettage (ou d'une paresseuse zapperie ?) qui m'a arrêté sur la chaîne enfantine Gulli, que je ne fréquente pas, qui passait ensuite le calamiteux (presque calamiteux) Ignace, de Pierre Colombier, avec un Fernandel lâché sans frein dans le cloaque du comique troupier d'avant-guerre.

Poisson d'avril est de ces films qui n'ont de (très mince) intérêt aujourd'hui que de présenter aux amateurs de vieilleries un monde et une atmosphère totalement disparus et des images pittoresques et surprenantes (ainsi la place de l'Hôtel de ville où l'on peut rouler dans les deux sens : voilà qui me plonge dans des abîmes d'émerveillement). La vie du petit ménage modeste (lui mécanicien, elle femme au foyer) composé de Bourvil et d'Annie Cordy (et de leur insignifiant mioche), son intérieur étroit, ses espérances d'ascension sociale ressemble beaucoup à celle des films d'André Hunebelle, Monsieur Taxi ou L'impossible Monsieur Pipelet ; en comparaison, et pour la même époque, Papa, maman, la bonne et moi se situe dans un milieu de petite bourgeoisie à peine plus aisé, mais dont les préoccupations ne sont pas tout à fait identiques.

C'est très gentil et un peu leste (pour l'époque), Poisson d'avril, puisque la cousine Annette (Jacqueline Noëlle) du brave Émile (Bourvil, donc) est une gourgandine légère qui vit de ses menus charmes et ponctionne d'opulents hommes d'affaires, en dernier lieu Gaston Prévost (Pierre Dux), lui-même marié avec la riche propriétaire Clémentine (Denise Grey). Ceci posé, l'intrigue, on le conçoit, n'a pas beaucoup d'importance : Émile, au lieu d'acheter la machine à laver dont rêve sa femme, s'est fait refiler, au BHV, par un habile volubile camelot (Maurice Biraud, remarquable) du matériel de pêche. Il s'enferre donc dans des mensonges naïfs de plus en plus scabreux vis-à-vis de son épouse, jusqu'à ce que les choses se rétablissent au grand soulagement de tout le monde. C'est classique et bon enfant.

Notons que Bourvil ne cesse de chantonner Aragon et Castille, immortelle rengaine de Bobby Lapointe, mais on se demande bien comment une chanson d'une telle qualité figure dans un film aussi modeste.


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De Tamatoa, le 29 septembre 2014 à 19:34
Note du film : 4/6

Ah oui ! J'ai vu ça hier au soir, c'est très, très sympa ! Mais tout a été dit. Et oui, bien sûr Bourvil, encore et toujours, dans un de ces rôles de looser qu'il a endossé moult fois. Mais ce film est très agréable, très cinéma de quartier. C'est vrai que l'intrigue est très mince mais c'est tellement drôle par instants. La reconstitution de l'attaque du pont par un Bourvil bien imbibé est un grand moment ! Tous y sont très à l'aise et vous avez raison, Impétueux, de dire que c'est presque un document pour ceux qui n'ont pas connu ces années là. Très bien vue la comparaison avec papa, maman, la bonne et moi. Je déplore juste la participation de De Funès encore dans sa période de RRRrrroucoulade pénible !


Par contre, vous vous étonnez qu'une chanson comme Aragon et Castille figure dans ce film. J'explique : Bobby Lapointe démarrait sa carrière cette même année et n'arrivait pas à percer. Etienne Lorin, l'accordéoniste de Bourvil qui était très ami avec Lapointe demanda à Gilles Grangier de faire chanter Bourvil qui, à sa bonne habitude, ne demandait que ça. Il arriva à placer Aragon et Castille qui fit se propulser Bobby Lapointe au hit-parade de l'époque. Sans ce film, il est probable que l'auteur de tant de merveilles (je suis fan !) n'aurait jamais, hélas, connu le succès en dehors des cabarets qu'il écumait. Et si Aragon et Castille est devenue immortelle, c'est bien grâce à Bourvil qui a fait connaitre et la chanson et le chanteur ! De plus, mais ça n'a rien à voir, je trouve les réflexions de Gilou 40 très pertinentes ! Le gentil petit bonhomme qui sert de fils à notre Bourvil, si les petits cochons ne l'ont pas mangé, devrait avoir dans les soixante dix piges aujourd'hui…


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De Commissaire Juve, le 30 septembre 2014 à 13:18

J'ai vu, en zappant, que le film passait. On oublie de préciser que la chaîne Gulli a une fois de plus charcuté l'image 1.33 en la recadrant en 1.78 ! (25,25% d'informations en moins dans le sens de la hauteur) Du point de vue du non-respect des films "anciens", c'est une des pires chaînes de la TNT gratuite. Et quand on sait qu'elle s'adresse à un public "jeune", on peut se mettre deux fois plus en colère.


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