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Forum : Hitler, connais pas

Sujet : Chef-d'oeuvre oublié de Blier


De David-H, le 14 juillet 2013 à 20:06
Note du film : 6/6

En voyageant un peu dans la filmographie de Bertrand Blier, je me suis attardé sur son premier film, Hitler, connais pas. Vierge de toute information concernant ce film dont j'ai su plus tard qu'Arte l'avait diffusé un soir, j'avais un a priori un peu craintif pour ce film-documentaire qui n'a fait que 40 000 entrées à Paris lors de sa sortie en 1963, il y a pile un demi-siècle.

Et pourtant ! Pendant une heure et demie, j'ai été littéralement scotché par cette poignée de jeunes, issus de tous les milieux, venus témoigner devant la caméra de Blier (22 ans alors!), qui a su monter habilement son film pour qu'il n'y ait jamais le moindre temps mort. Cela donne à mes yeux un chef-d'oeuvre particulièrement émouvant et injustement "oublié", que je conseillerais à tous, et surtout aux enseignants. Un hommage vibrant à la jeunesse d'alors, parfaitement illustrée par une poignée d'amateurs qui ont été transcendés par la caméra. Sans même parler de la musique de Georges Delerue. Le plus frappant? La manière de parler de ces jeunes. De l'électricien au fils de cadre, en passant par l'ouvrier ou la vendeuse, mais que ces gens parlent bien notre langue ! C'est là qu'on mesure les ravages de la télévision et des nouveaux médias sur le langage. Quoiqu'il en soit, je me suis toujours demandé quel pouvait être mon Blier préféré: j'ai enfin ma réponse !

Dommage que ni le bonus, où parle pourtant Blier, ni le moindre site internet ne donne la moindre information sur ce que sont devenus ces jeunes (excepté Zouzou, future petite amie de Jack Nicholson), tous âgés (en théorie, s'ils vivent toujours) de 70 ans.


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De Impétueux, le 15 juillet 2013 à 15:14

Je n'ai jamais vu Hitler, connais pas, mais je me souviens du barouf extrême que le film avait fait lorsqu'il était sorti. Mais nullement pour rendre ce que vous appelez, ami David-Hainaut un hommage vibrant à la jeunesse d'alors, mais, bien au contraire, pour fustiger son ignorance et son indifférence.

De ce que je crois me rappeler des critiques qui avaient été faites, on reprochait beaucoup aux jeunes gens interviouvés de se préoccuper uniquement de leur bien-être et de leur avenir, et de ne pas demeurer dans la gravité et la vigilance devant les menaces sur la liberté qui avaient pesé et pesaient encore. En somme on déplorait, cinq ans avant mai 68, que la jeunesse s'ennuie… Les gens d'âge étaient encore aux manettes et le poids de la jeunesse, qui allait devenir si sensible, ne serait-ce que pour des raisons de pouvoir économique, était tenu pour négligeable. Ça n'allait pas durer longtemps et ça allait exploser assez vite.

Mais naturellement votre génération remarque (et s'extasie) sur la façon de s'exprimer de ces jeunes gens. Je m'étais fait la même remarque en visionnant le très beau coffret Cinq colonnes à la Une où, dans de nombreux reportages, le point de vue de L'homme de la rue est sollicité : richesse du vocabulaire, complexité de la syntaxe, originalité des points de vue (non encore formatés par la télévision)… On voit bien tout se qui s'est écroulé en moins d'un demi-siècle…


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De Arca1943, le 15 juillet 2013 à 18:13

Dits donc, Impétueux, l'un dans l'autre, Anastasie – comme on appelait, paraît-il, la censure française – me semble avoir été drôlement occupée, encore au début des années soixante…


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De Impétueux, le 15 juillet 2013 à 19:33

Je vous saisis mal, là, ami Arca…. Il est vrai que je sors à l'instant de l'une des expériences cinématographiques de ma vie : l'atterrant remake de Marius et qu'il fait très chaud à Paris…

Qu'est-ce que vous voulez dire avec la censure ? (je confirme qu'Anastasie est le surnom donné à la censure et à ses ciseaux…)


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De David-H, le 15 juillet 2013 à 19:37
Note du film : 6/6

"Fustiger son ignorance et son indifférence" ? Après re-vision du film 4 jours après mon baptême – c'est dire s'il m'a marqué!, je suis cette fois scotché par ce que vous dites. Mais je vous crois, bien évidemment. Si on fustige ces jeunes-là, alors, le déclin est bien plus grave que je ne le pensais. Ceci dit, je n'ai pas senti qu'on nous avions à faire à une bande d'auto-centrés, bien au contraire. C'est plutôt l'"interrogatoire" de Blier qu'il aurait alors fallu remettre en question!

Mais j'avoue être ravi du retour d'un témoin direct de l'époque !


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De Arca1943, le 15 juillet 2013 à 19:50

« Qu'est-ce que vous voulez dire avec la censure ?»

Oh rien, une impression fugace. Il est vrai qu'ici au Québec – où il règne également une chaleur écrasante – nous sommes prêts à croire toutes sortes de fables cousues de fil blanc au sujet de la France, comme cette histoire de ciseaux !

J'avais compris de travers au sujet du "barouf" dont vous parliez autour de ce film (film qui m'intrigue fort), concluant un peu vite aux déboires de La Jument verte et autres sulfureuses productions.


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De Impétueux, le 18 juillet 2013 à 18:32

Pour mieux connaître (sic !) Hitler, je recommande l'excellent documentaire de Frédéric Rossif, De Nuremberg à Nuremberg dont la première des quatre parties passe ce soir sur La chaîne parlementaire. À ne pas louper pour ceux qui ne connaissent pas (le film, pas Hitler…).


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De Tamatoa, le 18 juillet 2013 à 19:20

À ne pas louper pour ceux qui ne connaissent pas (le film, pas Hitler…)

Vous semblez prétendre que tout le monde connait Hitler. Quand on sait que la plus belle (!) phrase du bac de cette année a été : "-Les 30 glorieuses sont les 30 années de guerre entre la France et l'Allemagne.-", on peut tout craindre..


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De Impétueux, le 18 juillet 2013 à 23:59

Mais de ces décérébrés là, qu'attendre ? Réfugions nous entre gens de qualité et n'espérons pas que cinquante ans d'abandon de l'histoire pourront être compensés…

Je suis tombé, il y a quelques années sur un petit livre d'Annales du BEPC, cet examen qu'on subit en fin de Troisième, à l'âge de 14 ou 15 ans ; parmi les sujets proposés à la sagacité des collégiens il y avait Tenants et aboutissants des traités de Westphalie de 1648.

J'ai mesuré l'ampleur du fossé.


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