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Forum : Rire et châtiment

Sujet : L'oeil du cyclown !


De Tamatoa, le 30 mai 2013 à 16:34
Note du film : 3/6

Pour sauver un scénario un peu bancal, José Garcia nous offre un one-man-show de toute beauté ! Il étale de façon vertigineuse tout ce qui lui est possible de faire en comédie. Il est, de loin, le seul intérêt de ce film ! Il écrase sans pitié tous les seconds rôles qui tentent de papillonner sans succès autour de lui. Laurent Lucas et son faciès de simple d'esprit, pourtant remarquable dans le très abouti Harry, un ami qui vous veut du bien, Benoît Poelvoorde et sa faconde dans un numéro de maitre nageur très inopiné n'en reviennent pas. Ils se sentent nettement distancés par ce véritable phénomène de foire. L'histoire un peu tirée par les cheveux de ce bon, très bon vivant qui fatigue tout le monde n'a que peu d'intérêt. Et sa relation amoureuse avec la désespérée Isabelle Doval (épouse de José Garcia à la ville) ne décolle jamais.

Ce film serait d'une platitude sans nom sans le numéro insigne et mémorable de l'ancien souffre douleur de De Caunes. Rire et chatiment, c'est l'oeil du cyclone et Garcia tourne furieusement autour, emportant tous nos regards et notre attention. Dans le domaine de la comédie, il a rarement été aussi bon ! Tout comme il le fut dans un domaine plus grave : Le couperet, très excellent drame de Costa-Gavras. José Garcia est un de ces multicartes qui n'a pas toujours été bien conseillé dans le choix de ces films et c'est fort dommage. Sa prestation dans le détestable Boulet en fait foi. Mais je suis certain que ce comédien fort sympathique cassera la baraque, un de ces jours prochains avec un rôle taillé sur mesure pour son talent.

Rire et chatiment est une histoire assez noire, baignant dans le désamour, le fantastique et le mystère. Ce n'est que l'extraordinaire abattage du comédien qui sauve le tout du naufrage. La séquence de la danse Tzigane dans le cabaret Russe est apocalyptique ! Car trop décousu, ce script part un peu dans tous les sens pour se perdre définitivement dans un mauvais rêve qui semble dépasser très vite la réalisatrice. J'en veux pour preuve une fin bâclée pour en finir au plus tôt. Il nous est d'ailleurs bien difficile de dire quel genre véritable a voulu aborder Isabelle Doval. Moi je rase les murs pour ne pas qu'on me regarde. Toi tu te donnes en spectacle pour ne pas que l'on te voit !…Un psycho mal taillé ? Une comédie délirante ? un film noir et déjanté ? Ca reste très, trop vague.

Mais subsiste le feu d'artifice José Garcia et voilà bien des étincelles que l'on est pas près d'oublier !


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De Impétueux, le 20 novembre 2017 à 17:21
Note du film : 2/6

Bien d'accord avec le regretté Tamatoa (on ne dira jamais assez combien DVDToile a perdu en le perdant !) : Rire et châtiment ne vaut guère que par la prestation assez bluffante de José Garcia et par quelques miettes, notamment la prestation totalement hors sujet mais, à mes yeux, irrésistible, de Benoît Poelvoorde en moniteur de secourisme homosexuel. Tout le reste est du gloubi-glouba qui n'est étayé sur rien. Il faut savoir qu'Isabelle Doval, la réalisatrice du film, qui interprète Camille, l'épouse de l'ostéopathe Vincent, est effectivement dans la vie réelle la femme de José Garcia. Voilà sans doute la principale raison du tournage de ce film : une petite affaire familiale ou, si l'on se veut désagréable, une concession faite par l'acteur – qui ne manquait déjà pas de rôles à jouer en 2004 – à la paix de son ménage.

Pour qui apprécie Garcia, c'est, de fait, un véritable one man show, un festival assez ébouriffant. Une pile électrique ; et comme le lui dit sa femme J'ai l'impression de vivre avec une batterie qui ne s'arrête jamais. Ce doit être à la fois très rigolo et très épuisant surtout lorsqu'elle ajoute Quand il n'y a que toi et moi (c'est-à-dire quand ils sont en tête-à-tête, ce qui paraît rare), il n'y a que toi.

Au moment où sa femme lui annonce qu'elle le quitte, Vincent Romero, aussi survolté à son boulot qu'avec ses copains, constate avec horreur que des morts brutales s'accumulent sur son passage et qu'il sème le désastre sur ses pas. Après tout, pourquoi pas ? Mais cette situation (qui est en fait le cauchemar subi par Vincent lors d'un long malaise survenu au cours d'une fête où il vient de raconter une histoire drôle – et ça vaut la peine), cette situation n'est ni étayée, ni fouillée. De deux choses l'une : ou bien je n'ai rien compris au film, c'est-à-dire aux possibles multiples signes semés régulièrement par la réalisatrice pour expliciter ces morts subites et en tirer une parabole ; ou bien, nonobstant le caractère spectaculaire de ces effondrements inopinés, tout ça ne veut rien dire. Et je ne pousserai sûrement pas la conscience professionnelle, si je puis dire, à éclaircir ce point de vue en revoyant le film une seconde fois.

Autant on pouvait s'amuser très fort du brio et de la chaleur dégagés par le personnage, autant on n'est pas convaincu par le bout vague de réflexion sur les apparences et surtout par la fin, effectivement bâclée, et où des torrents de gentil caramel mou coulent sur l'écran. Gardons plutôt en tête l'excellente scène où Vincent/Garcia, pour reconquérir sa femme Camille/Doval l'invite à un restaurant russe. Afin de l'éblouir, il a appris par cœur dans un manuel de conversation de la langue de Léon Tolstoï et de Vladimir Poutine ; si ça fonctionne admirablement au début, ça coince vite dès que le serveur entreprend d'engager le dialogue ; mais ce n'est pas fini : notre héros a passé des heures à répéter les pas de danse tzigane effectués par la troupe du restaurant  ; et là, Garcia est vraiment impeccable.

En d'autres termes, un spectacle sur la scène d'un cabaret aurait largement suffit ; le film est en trop, largement.


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