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Sujet : La société victorienne et son armée


De Sandokan, le 13 août 2004 à 23:09
Note du film : 6/6

Ce film m'a carrément soufflé. Ce rythme implacable jusqu'à l'assaut final, c'est très fort. Et puis on introduit des passages en dessins animés inspirés du style des caricatures de l'époque. J'ai l'impression que la version avec Errol Flynn devait être pas mal différente, du genre vive l'Empire…


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De Arca1943, le 30 décembre 2004 à 17:56
Note du film : 5/6

Oui, c'est un film très bien construit, comme un long crescendo qui t'entraîne vers le désastre finale à un rythme quasi irrésistible. Trevor Howard est fabuleux en vile ganache. Et l'intrigue est aussi un piège car c'est le jeune officier de cavalerie qui s'oppose à lui, qu'on trouvait plutôt sympa jusque là, qui va le premier se mettre à charger sabre au clair. Quel massacre, quelle boucherie… L'immixion de passages en dessins animés en style victorien est une trouvaille géniale.

En fait, le film prend le contre-pied exact de l'original. Enfin, Errol Flynn sera toujours Errol Flynn, mais quand on a vu la version de Tony Richardson, ce n'est pas tant que le premier film vieillit, mais plutôt qu'il apparaît un peu odieux – tout comme le fameux poème de Tennyson, du reste. C'est vrai que la seconde Charge of the Light Brigade est un film plein d'une rage démystificatrice, à la limite de la satire – quelque chose de très sixties, si on veut – mais c'est on ne peut plus vrai qu'il y a bien eu mystification : on a fait passer pour un acte d'héroïsme ce qui était en réalité un pataquès tragiquement meurtrier produit par des militaires incompétents. Pensez : ils ont chargé tout droit sur les canons! En rase campagne! C'était de la plus suicidaire bêtise, et voilà tout.


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De droudrou, le 28 juillet 2006 à 18:55

Pour l'instant : je ne donne pas de note. Par contre, effectivement, je me joins à la liste de ceux qui sont pour une édition de ce film en DVD zone 2. Par le biais d'un auteur, je m'intéresse à la guerre de Crimée et la Bataille de Balaklava en est un épisode particulièrement sanglant.

Compte-tenu des divers aspects qui caractérisent le film de Michaël Curtiz (du point de vue panache et de ses acteurs) et le film de Tony Richardson, je souhaite pouvoir les ajouter tous deux à ma DVDthèque.

Donc toute information permettant de laisser espérer l'apparition d'une version DVD zone 2 sera la bienvenue.

Amitiés à tous.


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De Arca1943, le 9 novembre 2008 à 02:04
Note du film : 5/6

Cher Droudrou, ces deux Charge de la brigade légère vont ensemble comme la thèse et l'antithèse ! Mais peut-être pour mon malheur, j'ai vu le second avant le premier, et comme il m'a fait une très forte impression (j'étais debout devant ma télé pour toute la dernière demi-heure !), il m'a été difficile ensuite de voir la version avec Errol Flynn, parce qu'elle m'a semblé justement chargée (sic) de cette rhétorique cocardière quelque peu hallucinée que le film de Tony Richardson dynamitait de brillante façon. Je vous conseille donc, s'il n'est pas trop tard, de commencer par la thèse avant de passer à l'antithèse…


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De DelaNuit, le 23 novembre 2008 à 14:45

Effectivement, le film La charge de la brigade légère de Curtiz n'est pas vraiment chargé – à mon humble avis – d'une rhétorique cocardière. On y voit clairement que le personnage interprété par Errol Flyn désobéit à ses supérieurs pour lancer sa brigade de cavalerie contre les canons russes à Balaklava tout en sachant pertinemment qu'il les mène au massacre et au suicide.

A cela, plusieurs raison : la volonté de se venger d'un sultan allié des russes, l'espoir que ce gigantesque suicide collectif servira néanmoins les alliés anglo-français en leur ouvrant une brèche dans le front russe… et puis le désespoir d'avoir perdu l'amour de Olivia de Haviland, qui lui préfère son frère cadet…

Ainsi le personnage d'Errol Flynn n'est ici finalement pas si loin – toute proportion gardée – de son rôle du capitaine Custer menant ses hommes au massacre dans La charge fantastique de Raoul Walsh.

Quant au poème de Tennyson qui inspira le film de Curtiz, ne nous y trompons pas : pour ce chantre de la légende arthurienne, il s'agit de mettre en vers des mythes et non pas une réalité historique.

Les deux versions de cette histoire semblent donc plus complémentaire qu'antinomiques.


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De vincentp, le 31 août 2015 à 20:02
Note du film : Chef-d'Oeuvre


C'est un classique, très réussi, un peu oublié. Tony Richardson et ses collaborateurs utilisent une bévue monumentale de l'armée britannique (un ordre militaire consistant à se rapprocher des lignes ennemies est mal interprété) pour tirer à boulet rouge sur la société victorienne de 1854, montrée comme très inégalitaire, s'appuyant sur une armée reproduisant les clivages de la société. Une armée présentée comme inadaptée, et mal organisée : une véritable pétaudière, à vrai dire ! Un portrait brillant de société, réalisé avec de grands moyens.

On peut adhérer ou non au propos, lequel s'avère non manichéen. Car la société de l'époque crée confort matériel et bien-être, et bâtit une bourgeoisie, qui aspire au progrès (le capitaine Nolan, visionnaire, imagine la société d'aujourd'hui). Les héros du récit (Vanessa Redgrave, David Hemmings) aspirent à une quiétude champêtre au bord de la rivière. Le cadre de vie, les relations psychologiques, le contexte social et historique sont parfaitement plantés par une écriture cinématographique sans faiblesse. Plus rude, moins brillante que celle de Barry Lyndon mais cela sert le récit…


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