J'ai demandé l'ouverture de cette fiche, non pas pour redire encore une fois que Christophe Malavoy est un grand acteur (Il nous avait déjà gratifié d'un formidable Guillaume Seznec) , ni pour revenir pour la millième fois sur les atrocités de l'occupation et l'attitude du gouvernement de Vichy. Après avoir précisé que Yves Boisset nous offre là un magnifique docu-fiction, mêlant très adroitement les images d'époque et un film d'excellente tenue, je voudrais simplement (!) revenir sur la toute dernière scène du film. On sait que, juste avant d'être fusillé le 15 octobre 1945, dans la cour de la prison de Fresnes, Pierre Laval tenta de se suicider à l'aide d'une capsule de cyanure. Et là, on assiste à une scène surréaliste mais que l'Histoire a pourtant gravé sur ses tablettes.
On fit venir en urgence le docteur Paul, qui administra à Pierre Laval dans un demi-coma, une piqure de camphre et lui fit un lavage d'estomac. Et on entendit ce médecin prononcer cette phrase ahurissante, effarante, stupéfiante : "- Ouf ! Il est tiré d'affaire ! C'est bon : Médicalement, vous pouvez le fusiller..-".
Et quand on y repense, on se demande si toute la connerie, l'absurdité, l'aberration et l'ineptie d'une guerre ne sont pas contenus dans cette phrase insensée…
Plutôt l'absurdité de la peine de mort que celle de la guerre. L'histoire que vous racontez là, Tamatoa, recoupe furieusement le thème d'un drame satirique de Nagisa Oshima, La Pendaison : au sortir d'une exécution bâclée, le condamné est amnésique. On s'ingénie alors à lui rendre la mémoire pour qu'il meure conscient de ses crimes.
Bien sûr… et il faut bien un bouc émissaire pour supporter le poids honteux des péchés… L'exécution de Laval a été une catharsis nécessaire… s'il s'était enfui par le suicide, le sang aurait pu se répandre sur tous ceux qui l'avaient apprécié, ou même supporté…
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