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Forum : La Maison du Maltais

Sujet : La fille du Bédouin


De Impétueux, le 13 octobre 2012 à 22:10
Note du film : 4/6

Voilà un bien intéressant mélodrame, à base de filles perdues rédimées par l'Amour, d'exotisme, de sacrifices de toute sorte, de retrouvailles après disparitions, de nobles sacrifices, de personnages crucifiés par la dureté de la vie, par toute cette tambouille délicieuse qui fait les bonnes histoires et les films où l'on ne s'ennuie pas un instant.

Ça se passe, pour la première partie, qui n'est pas la meilleure, dans le Sud tunisien, à Sfax et ça donne ce que le cinéma français aimait donner à ses spectateurs des années Trente : un voyage à bon marché dans des contrées à la fois familières et étranges : il y a eu plein de films comme ça : depuis L'escadron blanc de René Chanas, Le grand jeu de Jacques Feyder, Un de la Légion de Christian-Jaque, Les cinq gentlemen maudits de Julien Duvivier et, du même, l'archétypique Pépé le Moko.

Ce dernier film n'est pas si éloigné que ça de La Maison du Maltais ; et non pas, ou non pas seulement, parce qu'on y retrouve Gaston Modot (en silhouette, il est vrai) ou Fréhel et Marcel Dalio, bien davantage au premier plan. Mais c'est surtout parce que l'un et l'autre film sont des œuvres où pèsent au plus fort les Fatalités qui grèvent les destins des pauvres gens, voués par la chienne de vie à ne pas s'en sortir quoi qu'ils fassent.

On ne peut évidemment qu'arrêter là toute comparaison entre Pépé, à la perfection glacée et tragique, et La Maison, bien trop romanesque et sentimentale, souvent à la limite de l'hyperbole et du démonstratif ; mais enfin on retrouve avec plaisir les courses à l'abîme, les désolations fatales, les presque rien qui auraient pu bien tourner, les filles au grand cœur et à la cuisse légère, les amitiés truandes et viriles.

Si Louis Jouvet tient parfaitement, comme à l'habitude, un rôle secondaire de maître-chanteur immonde canaille (et le tient si bien qu'on aurait presque tendance à survaloriser son intervention dans le film), Pierre Renoir, tout en sobriété et en équilibre est parfait. On ne remarque pas vraiment l'habituelle qualité de jeu d'Aimos, ni beaucoup Jany Holt et, heureusement, l'affreux Gabriello s'y fait vite oublier.

Je ne suis pas vraiment certain que Marcel Dalio, si extraordinaire en Rosenthal de La grande illusion, en marquis de La Chesnaye de La règle du jeu (et en Mayerfitsky du Monocle rit jaune) soit bien distribué, dans le rôle poétique, rêveur et désespéré de Mattéo, champion des bons sentiments et du dévouement au delà de la mort. Je n'avais pas été non plus très convaincu par son gluant Happy Jones de l'excellent Mollenard.

En revanche, j'ai trouvé Viviane Romance absolument bluffante, tant en pute généreuse de la première partie qu'en épouse raisonnable et intelligente de la seconde. Voilà une actrice à la carrière trop oubliée, quoiqu'elle fût éclatante, mais au talent incandescent. Nulle ne pouvait donner cette image de sensualité animale flamboyante qui passe au-dessus de toutes les bienséances…


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