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Forum : Wake in Fright (Réveil dans la terreur)

Sujet : Honorable réalisateur


De vincentp, le 16 septembre 2012 à 21:23
Note du film : 5/6

Je tombe sur ce trailer (posté aujourd'hui) d'un film de Ted Kotcheff daté de 1971. Curieux parcours que celui du canadien Kotcheff (81 ans aujourd'hui, sans doute retraité)… Une grande réussite de mise en scène (Rambo) mais le reste ne semble pas du même acabit. Je reste prudent à ce sujet n'ayant vu que Rambo et une partie de Retour vers l'enfer. En consultant les fiches du réalisateur, j'ai vu un commentaire positif de Arca1943 sur un de ses films -peu connu-.


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De Arca1943, le 17 septembre 2012 à 15:44

Mon compatriote Ted Kotcheff est un honorable réalisateur, dont la valeur des films varie beaucoup en fonction du projet sur lequel il tombe, un peu comme le britannique Michael Apted. Dans la colonne de ses réussites, il faut ajouter l'excellent Apprentissage de Duddy Kravitz, d'après Mordecai Richler, avec Richard Dreyfuss et Micheline Lanctôt.


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De Nadine Mouk, le 29 octobre 2016 à 01:36
Note du film : 5/6

Et bien moi je l’ai vu ce film, hier soir, sur la chaine Arte qui, décidément, est bien la seule qui mérite de survivre sur le ruban de la télé « classique ». J’ y ai vu un film hypnotisant. Une descente aux enfers consentie par un pauvre type, Gary Bond , charmant au demeurant, mais qui hait tellement tout ce qui vit autour de lui, qui se déteste lui-même, que l’occasion de se détruire au cours d’un voyage dans une Australie aride et reculée, peuplée de brutes frustres et avinées, viendra comme une délivrance hélas provisoire, mais peut-être bénéfique, en fin de compte.

Son errance le conduira dans une contrée, dans un bled, où les habitants ne conçoivent la vie qu’à travers une saoulerie incessante qui leurs permet, outre la répugnance qu’ils ont d’eux-mêmes (eux aussi !) d'oublier la terre trop jaune du désert qu'ils n'ont pas forcément choisie, la misère dans laquelle ils boivent et reboivent comme les marins de Brel, la poussière qui brûle leurs yeux pendant l’enfer des gueules de bois qui les ramènent à une réalité qu’ils vont bien vite noyer sous des hectolitres de bière. Dans ce village, il est plus offensant de refuser le coup à boire que de pisser sur la femme du type qui tend le bock ou la canette. Des images âpres sur un scénario cassant où le sarcastique se le dispute à l’acerbe ! Une mise en scène sans faille qui rend le tout plus terrifiant. Vincentp, le technicien, vous en parlerait mieux que moi . Pourtant, pas de sang, pas de Zombies suintants, pas de Massacre à la tronçonneuse. Seuls les pauvres kangourous subiront la folie de ces hommes ivres. Car ici, dans ce film complètement fou, alcoolisé pendant une heure trente, pas de singe en hiver. De toute façon, on ne recherche pas l’ivresse qui faisait descendre le Yang-Tsé-Kiang à Gabin et combattre, dans des arènes bondées, les plus grands taureaux à Belmondo. De toute façon, ici, l'hiver n'existe pas, sauf dans les âmes…

Là, dans cet océan d'alcool qui promet l'évasion, on réclame à grandes beuveries (des hectolitres !) la folie dans son aliénation la plus aberrante. Des kangourous seront chassés par des soulards que la bière (des hectolitres !) a rendus plus téméraires que le tigre de Tasmanie qui les chasse déjà, et friands des testicules de ces marsupiaux, qui rendent virils les plus défoncés des hommes. Scènes de chasse effroyables où aucun détail ne nous est épargné. Scènes de chasse que le générique de fin s'empressera d'expliquer, dans le détail lui, comment elles ont étés tournées. Gare à la SPA ! Une scène qui, à plus grande échelle, n'est pas sans évoquer la chasse aux lapins de La règle du jeu de Renoir. Mais un lapin qui s'écroule provoque moins de haut-le-cœur qu'un Kangourou …Parce que donc, l'alcool fou tue aussi les kangourous. Et tans pis si, en rentrant de cette chasse immonde, on dégueule sur la femme que l’on baise : on est un homme ! Et les couilles du marsupial sont au frigidaire ! Un homme qui veut oublier la chaleur du désert qui ressemble à l'enfer où cuisent les hommes et meurent les kangourous. Le désert, c'est le flacon maudit qui entraine l'ivresse mauvaise et rugueuse. Boire, boire, boire, oublier ce que l'on est, à toutes forces ! …

Hypnotisée, vous dis-je, par ces scènes apocalyptiques de la bassesse des hommes quand ils s’en donnent la peine. Et là, des acteurs irréprochables (Donald Pleasence exemplaire à son habitude) nous transportent avec une maestria prodigieuse dans l’inconcevable . Et Ted Kotcheff, le réalisateur, en veut encore et toujours plus. Il veut des hommes perdus, une terre brûlante, des femmes tellement nymphomanes que les hommes qui vomissent sur elles ne gênent en rien leur plaisir. Il veut un soleil qui nous aveugle autant que cette dérive infernale. Il veut nous hurler que tous nous avons peur, au même titre que ces hommes dans leur nuit pochardée ! Il le veut et il l’obtient ! car il nous tient aussi. Il nous prend et ne nous lâche plus jusqu’au dernier plan. Il a réussi à nous démontrer comment l'extravagance humaine peut devenir terrifiante ! Et quand le mot "Fin" apparaît, c’est la gueule de bois, pour nous qui n’avons bu que de l’Oasis, au frais …

Énorme ! Magistral ! Une gifle !


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De Impétueux, le 29 octobre 2016 à 11:40

Quel dommage d'avoir raté ça ! Votre propos, Nadine Mouk, me donne envie de guetter un nouveau passage du film ou son édition DVD !

D'autant que je n'ai rien contre les massacres d'animaux, m'étant régalé d'en voir, en vrai, dans Mondo cane ou Cannibal holocaust… Je suis beaucoup moins amateur de vomi sexuel, mais je m'y ferai…


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De vincentp, le 11 juillet 2018 à 23:10
Note du film : 5/6

Cauchemar dans l'outback, pour un instituteur. Le film tourné à Broken Hill en 1970, a valeur aujourd'hui de documentaire. L'interview de Kotcheff en supplément du dvd est à voir : c'est en France que Wake in Fright aurait eu son plus gros succès, selon le cinéaste. Ce n'est pas un grand film, mais un film important, qui a décomplexé et relancé le cinéma australien. Kotcheff serait toujours en vie : il aurait 87 ans. Un sacré parcours !


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