Beau film à la fois poétique et émouvant, magnifique hommage de Martin Scorsese aux débuts du cinéma et notamment à Georges Méliès, nous rappelant que les premiers pas du septième art se firent en France dans l'ambiance et l'atmosphère des baraques de foire et des truquages des magiciens…
Le suspense du film nous conduit avec bonheur des rouages des horloges de la gare à ceux d'un automate mystérieux, jusqu'aux machineries des premiers films fantastiques, voyage dans la Lune où au royaume sous-marin de Neptune, indigènes sélénites gesticulants ou sirènes alanguies en costume 1900…
Le jeune Asa Butterfield est bluffant dans le rôle titre avec son regard très expressif et son jeu tout en retenue, qui lui valurent de ne pas passer inaperçu en jeune druide Mordred dans la série télévisée Merlin. Une carrière à suivre. Autour de lui, des valeurs sûres : Ben Kingsley en marchand de jouets énigmatique au passé enfoui, Jude Law en papa bricoleur, Christopher Lee en bibliothécaire…
Un film idéal en période de fêtes, pour petits et grands.
J'ai vu ce film très récemment en partant du postulat que je n'avais jamais été déçu par les dernières réalisations de Martin Scorsese. Et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant qu'il s'agissait d'un biopic détourné de Georges Méliès! A travers l'histoire (fictive) du jeune orphelin Hugo Cabret, Scorsese prend un malin plaisir à nous faire découvrir le cinéma à ses origines: visite des studios de Méliès à Montreuil, découverte des premiers effets spéciaux… On a parfois l'impression de s'être égaré dans les bonus d'un DVD nous contant le making of des films de Méliès.
Personnage trop souvent oublié par nos contemporains, Méliès méritait vraiment qu'un réalisateur lui consacre un long métrage (pas étonnant que Scorsese s'attela à la tâche, lui qui se bat pour sauvegarder les oeuvres sur pellicules et la mémoire du cinéma). Mais là où le bât blesse, c'est d'avoir mélangé les styles: entre fiction surjouée destinée à un public jeune et documentaire sur la mémoire du cinéma, il eût fallu trancher…
Les aventures d'Hugo Cabret ne sont qu'un prétexte pour nous présenter l'oeuvre et la vie de Méliès ce qui alourdit considérablement le film. Les scènes de la gare Montparnasse, aussi sublimes soient-elles sont d'une naïveté proche d'un conte de Disney et les acteurs se perdent dans un jeu trop théâtral (mention spéciale à Sacha Baron Cohen qui en fait des tonnes)
En somme, un film agréable mais qui nous laisse sur notre faim oscillant entre spectacle et patrimoine cinématographique…
On aimerait aimer, évidemment, pour les raisons énoncées plus haut ; on n'est pourtant pas certain que si on avait emmené des gamins de l'âge d'Hugo (Asa Butterfield) et d'Isabelle (Chloë Grace Moretz), on n'aurait pas subi, en sortant de la salle, une moue un peu décontenancée…
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