Non… serai-je le premier à parler de ce film sur DVDTOILE ? C'est que nous sommes encore loin du Marseille colonisé de PLUS BELLE LA VIE. Marseille, c'est la France mais c'est – du moins c'était – aussi la Provence. Et la Provence, en ce temps-là, c'était Fernandel et Alibert. Ces deux artiste étaient chanteurs. Mais à la différence d'une Dalida ou d'un Tino – la plupart du temps -, ils étaient aussi des acteurs. De formidables acteurs. M. Impétueux me reprochera peut-être de faire ici l'éloge d'un film directement inspiré du théâtre. Mais je compte sur sa bienveillance et sur sa passion du cinéma pour ne point m'en faire grief, je vais d'ailleurs de ce pas développer l'intérêt que je trouve à parler d'un tel film aujourd'hui. Tout d'abord, Alibert est un grand succès national de la chanson française. A une époque – avant Fernandel ! – sa voix était bien connue sur les ondes et ce, pas seulement à travers des chansons provençales. N'a-t-il pas été l'un des tout premiers interprètes de " Ah ! qu'il était beau mon village, mon Paris ", qui inspira tant d'artistes de rues et qui fait encore à notre époque effet de symbole pour tous ceux qui se reconnaissent dans le charme et la joie de vivre du Paris d'antan ? Ceci pour ceux qui enfermeraient Alibert et sa joyeuse équipe dans un stéréotype de l'esprit marseillais. D'autre part, la pièce de théâtre à l'origine du film a été créée, pour une large partie, par Alibert lui-même. Il ne s'agit donc pas là non plus de " jouer tel ou tel auteur ". Non, décidément, UN DE LA CANEBIERE nous est fondamentalement sympathique : voilà un film qui ne doit rien à personne ! C'est évidemment l'occasion de réentendre : " Les Pescadous-ouh-ouh ", " J'aime la mer comme une femme ", l'inoubliable " Le plus beaux de tous les tangos du monde " ainsi que la chanson éponyme " Cane-Cane-Canebière " et le refrain non moins célèbre " Un petit cabanon ". On saluera en passant l'originalité du générique défilant ( dit " crédits-roulette " ) au début ( employé aussi dans un film comme ERNEST LE REBELLE ) et dont le fond musical est un " mix " de toutes ces chansons. Plus que tout, on saluera l'authenticité du jeu, l'inimitable esprit de ces personnages qu'on ne verra jamais plus… et la grande gentillesse, la sincérité de l'ensemble. Edité chez CHATEAU du temps des VHS.
Deux conseils, si vous le voulez bien, New JPL :
Sur le fond, je serai bien le dernier à reprocher à Un de la Canebière – que je n'ai malheureusement jamais vu ! – de la théâtralité : c'est la transcription presque ethnographique, si je vous en crois, et en crois ce que j'ai pu lire sur ce film, de ce genre qui eut de la vivacité et qui a complètement disparu de l'Entre-deux-guerres qui s'appelait L'opérette marseillaise, largement illustrée, comme ici, d'ailleurs, par le grand talent de Vincent Scotto. Genre bouffon, bonhomme, bon enfant, arrosé de pastis et nourri de bouillabaisse. Une représentation caricaturale, outrée, et largement destinée à l'exportation (c'est-à-dire, en gros, le nord de Montélimar) de ce qu'était Marseille…
Je vote en tout cas volontiers pour une édition DVD !
Je vous remercie, je prendrai vos remarques en compte ; il est vrai que je n'ai pas spécialement soigné ma typographie jusque là… Merci en tout cas de ces recommandations.
Page générée en 0.0017 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter