Forum - Sept morts sur ordonnance - Pas croyable...
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Forum : Sept morts sur ordonnance

Sujet : Pas croyable...


De Arca1943, le 23 juillet 2004 à 10:47
Note du film : 5/6

… qu'on ne trouve pas en France le DVD de ce thriller français de très, très fort calibre. La construction du récit – qui fait la navette entre deux tragiques histoires survenues à environ 10 ans de distance – est tout à fait remarquable par sa précision et sa souplesse. C'est aussi un cinéma que je mettrais volontiers en parallèle avec certains thrillers politiques de Francesco Rosi (notamment Main basse sur la ville) : quand on a une vraie bonne histoire – comme c'est le cas ici avec le scénario bétonné de Georges Conchon – elle parle d'elle-même; on a moins besoin de surenchérir, on la raconte avec vigueur et c'est tout.

Quant aux interprètes, eh bien c'est un casting en or. Piccoli et Depardieu font très fort; Michel Auclair, aussi, très bon dans le genre fuyant et ambigu. Mais c'est évidemment Charles Vanel qui m'a coupé le souffle dans ce film : son docteur Brézé est un des " méchants " les plus crédibles et les plus antipathiques que j'aie vus au cinéma. Tiens, je t'en ficherai, des nobles vieillards : au bout de trente secondes présence de Vanel à l'écran, tout ce que je voulais c'était sauter dans le film pour aller étrangler cette ordure!

Arca1943


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De Arca1943, le 18 janvier 2007 à 12:42
Note du film : 5/6

Explication toute trouvée : c'est que la profession médicale a le bras long…


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De fretyl, le 22 mars 2007 à 13:00
Note du film : 4/6

Le plus grand rôle de Charles Vanel.


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De Arca1943, le 4 février 2008 à 05:15
Note du film : 5/6

Un peu plus d'un an après les deux précédents messages, Sept morts sur ordonnance se fait toujours attendre. C'était pourtant du bon cinoche, quelque part entre Costa-Gavras et Chabrol. Une brochette d'acteurs al dente, un scénario bien charpenté, une histoire apparemment inspirée de faits réels (ce que j'avais quand même quelque difficulté à croire). Certes il ne faut pas être allergique au ton disons pugnace des drames politiques de l'époque, mais dans son genre, c'est vraiment du cousu main.


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De PM Jarriq, le 29 juin 2008 à 11:52
Note du film : 4/6

Toujours rien… Après avoir revu Vanel, impérial en vieux paysan italien dans Trois frères, j'aurais bien aimé enchaîner sur son rôle de "mandarin" ignoble dans Sept morts sur ordonnance. Mais, hélas…


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De PM Jarriq, le 2 avril 2009 à 09:24
Note du film : 4/6

Tout a été dit ici, ou presque, sur ce film au scénario passionnant. Sept morts sur ordonnance, c'est l'individu contre le Système, et le récit, sur deux niveaux parallèles, se suit avec intérêt. Depardieu est remarquable en jeune génie du bistouri, égotique et tête brûlée, et effectivement, le film vaut d'être vu pour Vanel, extraordinaire en ordure ordinaire. Les scènes de petit déjeuner avec ses rejetons valent à elles seules le coup d'oeil. On sera un peu plus rebuté par la facture du film, avec sa photo et ses décors hideux, son rythme languissant, et le manque total d'humour et de complexité des caractères. Piccoli, dans un rôle qui rappelle celui de Vincent, François, Paul… et les autres, est tout d'un bloc, sans nuances. L'acteur espagnol jouant le commissaire est atrocement mal doublé. Les rôles de femmes sont terriblement bâclés, et bien mal défendus par les irritantes Birkin et Vlady.

Mais malgré tout, la force du sujet surnage, même si on a un peu de mal à comprendre vraiment les raisons qui poussent Piccoli à suivre le même chemin que son prédécesseur.


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De Impétueux, le 29 mai 2017 à 18:55
Note du film : 3/6

Le carton final annonce que le film est directement inspiré d'une histoire véridique. En fait, partant du double suicide, à quinze ans de distance, de deux chirurgiens rémois, l'excellent romancier Georges Conchon, s'appuyant sur des éventualités et des ragots assez rancis a bâti une histoire dont la trame est celle, fort classique et toujours bien vue en France, du citoyen contre les pouvoirs, dada du philosophe radical Alain (1868-1951). Conchon a refait le coup plus tard avec Judith Therpauve du malencontreux Patrice Chéreau et même avec La Banquière, que Francis Girod a néanmoins sauvé. Cela étant, personne ne peut mettre en doute que le milieu médical et les intérêts considérables mis en jeu dans les cliniques privées ne soient pas un nauséeux panier de crabes où tout peut effectivement arriver, y compris le harcèlement qui conduit au suicide.

J'avais un assez bon souvenir de 7 morts sur ordonnance, vu deux ou trois fois depuis quarante ans mais oublié sans doute depuis vingt ; j'ai été bien déçu, n'y voyant guère que des défauts, agacé par l'inutile complication de la réalisation qui installe des flashbacks à tire-larigot et faisant continuellement naviguer le spectateur entre le Clermont-Ferrand médical du docteur Berg (Gérard Depardieu) et celui du docteur Losseray (Michel Piccoli), dix ans plus tard avec la même toile de fond du trust clinicien Brézé mené par son patriarche (Charles Vanel), gluant, méprisable et tout-puissant. On n'a certes pas mégoté sur la qualité bourgeoise des appartements, les costumes où les époques sont subtilement décalées, le nombreux personnel veillant autour des scialytiques, les accidents opératoires et la désolation des couloirs stérilisés des hôpitaux. On n'a pas non plus négligé un sympathique petit côté gore avec des enfants massacrés à la chevrotine et des mères hurlantes. Belle ouvrage !

Mais quelle affreuse direction d'acteurs ! Je mets tout de suite à part Charles Vanel, radieux de méchanceté, de mépris universel (la haine qu'il a pour ses fils et ses gendres ! un bonheur !), de fiel et d'amertume ; sans doute un de ses meilleurs rôles (mais il en a connu si peu de mauvais !). J'élimine aussi les deux gourdes Jane Birkin et Marina Vlady, pourtant habituellement intéressantes (et qu'est ce que Vlady peut être belle) dont les rôles sont sans consistance et sans intérêt et qui ne peuvent se comporter qu'en potiches décoratives. Je me réjouis de retrouver Michel Auclair dans le personnage ambigu du docteur Mathy, le psychiatre qui est un peu au dessus de la mêlée et qui conserve toujours, dans son beau visage un peu mou, un peu veule, les distances nécessaires.

Mais Piccoli, mais Depardieu ? Eh bien, dût la chose choquer, je n'ai jamais trouvé ces deux immenses acteurs aussi mal dirigés que dans 7 morts sur ordonnance, le premier furibard, excité, énervé, ridicule, le second atone, fatigué, écrasé par le sort et les autres, exaspéré et craquant brusquement sans raison particulière. Je sais bien que les personnages qu'ils incarnent sont précisément de cette eau-là et qu'il faut bien que l'un soit excessif dans la folie, l'autre outrancier dans la dégringolade.

N'empêche que ça sonne drôlement faux.


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De Commissaire Juve, le 29 mai 2017 à 23:23
Note du film : 3/6

… et qu'est ce que Vlady peut être belle…

Ah oui ! Absolument charmante.

Ces derniers temps, je l'ai souvent vue dans des films des années 50 et du début des années 60 ; très jeune donc. Là, en trentenaire, ça a été comme une redécouverte.

Sinon, j'ai découvert le film hier soir (il n'est jamais trop tard pour bien faire). A la fin, j'ai pensé "C'était donc ça !" Une sorte de téléfilm servi par quelques vedettes du cinéma français de l'époque.

Comme le disait PMJarriq : On sera un peu plus rebuté par la facture du film, avec sa photo et ses décors hideux…

A la réflexion, je vais lui enlever un point.


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De verdun, le 7 avril 2020 à 13:45
Note du film : 2/6

J'adore le cinéma français des années 70 et notamment les films dénonciateurs de Cayatte et Boisset. Malgré celà ma déception suite à la re-vision de Sept morts sur ordonnance est peut-être encore plus grande que celle éprouvée par les commentateurs précédents.

Pourtant tout était réuni pour faire une oeuvre inoubliable. Le casting constitué de trois générations d'acteurs français fait rêver, l'histoire est passionnante et surtout les sujets abordés sont d'une actualité ô combien brûlante à l'heure où j'écris ces quelques lignes: le harcèlement moral et surtout la description du milieu médical comme un "nauséeux panier de crabes" pour reprendre l'expression d'Impétueux.

La scène du massacre par le docteur Berg (Depardieu) est audacieuse et étonnante dans un tel film destiné a priori au public le plus large, quoiqu'une telle tonalité était dans l'air du temps de cette époque-là si l'on repense au vieux fusil.

Malgré une construction (trop) élaborée, un montage percutant (récompensé par un "césar") et les excellentes prestations du vieux Vanel et du jeune Depardieu, lequel apportait une énergie novatrice et dévastatrice dans le cinéma français, Sept morts sur ordonnance m'a semblé peu crédible alors qu'il est tiré d'une histoire vraie.

Il n'y a qu'un seul problème mais il est de taille: les auteurs n'ont pas réussi à aller au-delà du fait divers. L'histoire racontée est vraisemblable mais la psychologie des protagonistes ne l'est pas. De mon point de vue, ce n'est pas la direction d'acteurs qui pêche mais le manque de crédibilité de la majorité des personnages.C'est surtout vrai pour le docteur Losseray incarné par Piccoli: comme le disait PM Jarriq, on ne comprend pas vraiment les raisons pour lesquelles il se suicide… L'acteur fait du mieux qu'il peut mais son personnage est trop mal défini pour convaincre.

C'est pour cette raison que Sept morts sur ordonnance m'a beaucoup déçu. Le Chabrol des grands jours ou le cinéma italien des années 60-70 auraient fait sans mieux avec un tel sujet.


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