… qu'on ne trouve pas en France le DVD de ce thriller français de très, très fort calibre. La construction du récit – qui fait la navette entre deux tragiques histoires survenues à environ 10 ans de distance – est tout à fait remarquable par sa précision et sa souplesse. C'est aussi un cinéma que je mettrais volontiers en parallèle avec certains thrillers politiques de Francesco Rosi (notamment Main basse sur la ville)
: quand on a une vraie bonne histoire – comme c'est le cas ici avec le scénario bétonné de Georges Conchon – elle parle d'elle-même; on a moins besoin de surenchérir, on la raconte avec vigueur et c'est tout.
Quant aux interprètes, eh bien c'est un casting en or. Piccoli et Depardieu
font très fort; Michel Auclair,
aussi, très bon dans le genre fuyant et ambigu. Mais c'est évidemment Charles Vanel
qui m'a coupé le souffle dans ce film : son docteur Brézé est un des " méchants " les plus crédibles et les plus antipathiques que j'aie vus au cinéma. Tiens, je t'en ficherai, des nobles vieillards : au bout de trente secondes présence de Vanel à l'écran, tout ce que je voulais c'était sauter dans le film pour aller étrangler cette ordure!
Arca1943
Explication toute trouvée : c'est que la profession médicale a le bras long…
Un peu plus d'un an après les deux précédents messages, Sept morts sur ordonnance se fait toujours attendre. C'était pourtant du bon cinoche, quelque part entre Costa-Gavras
et Chabrol.
Une brochette d'acteurs al dente, un scénario bien charpenté, une histoire apparemment inspirée de faits réels (ce que j'avais quand même quelque difficulté à croire). Certes il ne faut pas être allergique au ton disons pugnace des drames politiques de l'époque, mais dans son genre, c'est vraiment du cousu main.
Toujours rien… Après avoir revu Vanel, impérial en vieux paysan italien dans Trois frères,
j'aurais bien aimé enchaîner sur son rôle de "mandarin" ignoble dans Sept morts sur ordonnance.
Mais, hélas…
Tout a été dit ici, ou presque, sur ce film au scénario passionnant. Sept morts sur ordonnance, c'est l'individu contre le Système, et le récit, sur deux niveaux parallèles, se suit avec intérêt. Depardieu
est remarquable en jeune génie du bistouri, égotique et tête brûlée, et effectivement, le film vaut d'être vu pour Vanel,
extraordinaire en ordure ordinaire. Les scènes de petit déjeuner avec ses rejetons valent à elles seules le coup d'oeil. On sera un peu plus rebuté par la facture du film, avec sa photo et ses décors hideux, son rythme languissant, et le manque total d'humour et de complexité des caractères. Piccoli,
dans un rôle qui rappelle celui de Vincent, François, Paul… et les autres,
est tout d'un bloc, sans nuances. L'acteur espagnol jouant le commissaire est atrocement mal doublé. Les rôles de femmes sont terriblement bâclés, et bien mal défendus par les irritantes Birkin
et Vlady.
Mais malgré tout, la force du sujet surnage, même si on a un peu de mal à comprendre vraiment les raisons qui poussent Piccoli à suivre le même chemin que son prédécesseur.
Mais Piccoli, mais Depardieu
? Eh bien, dût la chose choquer, je n'ai jamais trouvé ces deux immenses acteurs aussi mal dirigés que dans 7 morts sur ordonnance,
le premier furibard, excité, énervé, ridicule, le second atone, fatigué, écrasé par le sort et les autres, exaspéré et craquant brusquement sans raison particulière. Je sais bien que les personnages qu'ils incarnent sont précisément de cette eau-là et qu'il faut bien que l'un soit excessif dans la folie, l'autre outrancier dans la dégringolade.
N'empêche que ça sonne drôlement faux.
… et qu'est ce que Vlady peut être belle…
Ah oui ! Absolument charmante.
Ces derniers temps, je l'ai souvent vue dans des films des années 50 et du début des années 60 ; très jeune donc. Là, en trentenaire, ça a été comme une redécouverte.
Sinon, j'ai découvert le film hier soir (il n'est jamais trop tard pour bien faire). A la fin, j'ai pensé "C'était donc ça !" Une sorte de téléfilm servi par quelques vedettes du cinéma français de l'époque.
Comme le disait PMJarriq : On sera un peu plus rebuté par la facture du film, avec sa photo et ses décors hideux…
A la réflexion, je vais lui enlever un point.
Pourtant tout était réuni pour faire une oeuvre inoubliable. Le casting constitué de trois générations d'acteurs français fait rêver, l'histoire est passionnante et surtout les sujets abordés sont d'une actualité ô combien brûlante à l'heure où j'écris ces quelques lignes: le harcèlement moral et surtout la description du milieu médical comme un "nauséeux panier de crabes" pour reprendre l'expression d'Impétueux.
La scène du massacre par le docteur Berg (Depardieu) est audacieuse et étonnante dans un tel film destiné a priori au public le plus large, quoiqu'une telle tonalité était dans l'air du temps de cette époque-là si l'on repense au vieux fusil.
Malgré une construction (trop) élaborée, un montage percutant (récompensé par un "césar") et les excellentes prestations du vieux Vanel et du jeune Depardieu,
lequel apportait une énergie novatrice et dévastatrice dans le cinéma français, Sept morts sur ordonnance
m'a semblé peu crédible alors qu'il est tiré d'une histoire vraie.
C'est pour cette raison que Sept morts sur ordonnance m'a beaucoup déçu. Le Chabrol
des grands jours ou le cinéma italien des années 60-70 auraient sans doute fait mieux avec un tel sujet.
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