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Sujet : Thank you but... heavy, heavy...


De Gilou40, le 28 octobre 2011 à 18:26
Note du film : 3/6

Alors bien sûr, il n'est pas question de remettre en cause l'hyper-sensibilité de Philippe Lioret qui, au cours de sa carrière, a toujours fait passer "l'humain" avant le reste. Je suis encore toute bouleversée de ces Tombés du ciel dont j'ai eu l'honneur de vous entretenir. Et l'émotion qui parcourt Je vais bien, ne t'en fais pas me donne encore des frissons. Mais force est de constater que ce Welcome, très prometteur dans un premier temps, donne assez vite dans le lourdingue et le pathos à deux balles. Mais il était peut-être difficile de faire autrement. Car partir d'une situation aussi dramatique que celles des jeunes Kurdes réfugiés, tombant sous les coups de matraques des CRS, vivant comme des chiens apeurés dans la nuit, le froid et le vent, pour arriver à l'idée folle de traverser la Manche à la nage pour rejoindre la dame de cœur, il fallait bien que ça foire à un moment donné…

Nous constatons que toute une grande partie du film dénonçant la tragédie kurde et les inconséquences de la politique française à ce sujet, est travaillée en profondeur. Dénonçant, car Lioret joue les Zola et accuse très ouvertement la police française (Thierry Godard, parfait ! ) et ses méthodes expéditives. Ici, l'émotion est à son comble devant des "gamins" désemparés, désarçonnés, désormais apatrides, qui malgré leurs conditions de vie précaires font encore passer leurs rêves par dessus tout. L'amour en est un, immuable, inextinguible… Hélas, aurais-je envie de dire. Car c'est là que le film va s'égarer dans le pesant. Et si l'histoire de ce jeune Kurde qui veut rejoindre l'Angleterre à la nage pour rejoindre sa belle nous semble très hypothétique, l'arrivée de Vincent Lindon dans cette anecdote apocryphe ne va rien arranger. Non pas que cet acteur soit des plus mauvais, loin de là. Mais d'une part, sa façon de se comporter et de prendre si lentement des décisions nous fait bâiller grave, et d'autre part, ses rapports avec le jeune Kurde Firat Ayverdi, formidable d'aisance, sont trop versatiles et nébuleux. Ce n'est jamais réellement clair. Entre un métier (maître-nageur) qui l'ennuie ouvertement, un divorce dont il ne se remet pas, une femme, Audrey Dana bien indolente elle aussi (on se demande comment elle peut être militante active), le voilà qui se découvre mollement une avidité à aider son prochain. Et quel prochain ! Un enfant "fou", un amoureux, un étranger malvenu en ce pays dit des droits de l'homme… S'ensuivront des élans, des renoncements, des hésitations au rythme d'une vie déjà éclatée par un divorce et l'ennui qui suivit. La crainte d'être dans l'interdit fixé par nos lois. La révolte et la soumission qui se font la guerre dans un esprit qui ne demandait rien. Mais tout cela se traîne poussivement, comme la démarche de Lindon

La dernière scène du film, tellement improbable (c'est la mer à boire…) voudrait propulser la tension à l'extrême mais je ne suis pas sur que ce moment soit le plus émouvant de l'œuvre. Pour moi, c'est la phrase de Lindon qui primera : "Tu te rends compte ? Il veut rejoindre son amour en traversant la Manche à la nage ! Moi, quand tu es partie, je n'ai même pas été fichu de traverser la rue pour te rattraper…". L'humain VS la folie pure…En fin de compte, on a l'impression que Vincent Lindon joue les Monsieur Batignole, mais dans un autre contexte (quoique, même si l'envahisseur n'est pas le même ni du même côté) et en plus lent, plus lourd. Pourtant, il reste quand même de ce film un sentiment de courage vis à vis d'un citoyen lambda. Une sorte de "résistance" face à un ennemi déconcertant : son propre pays. Un homme qui s'engage, qui se rebiffe. Un homme qui veut bien faire.

Mais si mollement…Et tellement trop tard.


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De Impétueux, le 28 janvier 2013 à 20:16
Note du film : 0/6

C'est vraiment un film dégueulasse, gluant de sentimentalisme et de bonne conscience, présentant les complices des clandestins comme des héros de la Résistance !

Tout est faux dans ce film, doté de dialogues invraisemblables, de situations improbables et de niaiseries complices.

Comment se fait-il que des financements puissent être trouvés pour ces apologies de l'immigration sauvage, celle qui emprisonne les pauvres bougres d'immigrants dans les mains des marchands d'esclaves qui les logent ensuite dans des hôtels borgnes et qui les font bosser sans qu'ils puissent barguigner ? Le patronat européen, avide de chair fraîche et mal payée joue parallèlement avec l'angélisme gauchiste qui considère que les frontières sont des scandales immondes et qu'il faut les abolir au plus vite et à tout jamais. Et Saint-Germain des Prés nous la joue avec la larme de collyre à l'œil avant d'aller vider des jéroboams de champagne dans les boîtes à la mode…


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