3,5 à 4/6. Esprit libertaire de la fin des années 1960, facéties burlesques, croisés avec un style polar musclé façon Robert Aldrich. C'est ce troisième point qui retient l'attention. Angles de prises de vue prononcés, rythme rapide, ambiance nocturne inquiétante… Les ingrédients du futur Klute
sont présents dans ce présent Peter Gunn, détective spécial
de Blake Edwards.
Excellente photographie de Philip H. Lathrop
(Seuls sont les indomptés,
le point de non-retour,
On achève bien les chevaux,
…).
Inégal au final, mais très intéressant pour le cinéphile ! Le grand public pourra, quant à lui, passer son chemin…
Nb : musique archi-connue de Henry Mancini. Rappel, selon Wikipédia, Peter Gunn est à l'origine une série télévisée américaine en 114 épisodes de 26 minutes, en noir et blanc, créée et produite par Blake Edwards et diffusée entre le 22 septembre 1958 et le 18 septembre 1961
Effectivement, ce Peter Gunn est un film pour happy fews, en raison notamment de son extrême rareté, qui fait d'autant plus apprécier sa récente projection à la cinémathèque.
Ce film est la suite logique d'une série créée par Blake Edwards
lui-même à la télé américaine, et dotée, comme le fait remarquer VincentP d'un thème principal archi-connu, repris par Les Blues Brothers
notamment.
A l'inverse de bien des adaptations sur grand écran de succès du petit écran, il s'agit d'une remarquable réussite où l'on retrouve la griffe de son réalisateur, ici au mieux de sa forme.
Cette griffe se ressent d'abord sur la forme: une réalisation élégante voire sophistiquée servie par une photographie assez superbe.
Dès les premières images, on est plongé dans une atmosphère unique, essentiellement nocturne. Et les décors sont remarquablement choisis, notamment celui du night-club.
On retrouve un classicisme fort plaisant, à l'image de la prestance très "CaryGrantienne" de l'acteur principal, Craig Stevens mais où perce déjà un psychédélisme assez sensible dans le générique ou dans les images de fin. Psychédélisme qui atteindra son apogée dans le mythique The Party
un an plus tard.
Cette griffe se ressent aussi sur le fond. On retrouve plein de thèmes chers à Blake Edwards comme l'alcool, le travestissment, les rapports complexes entre hommes et femmes, le goût pour un burlesque des origines.
Et s'il s'agit d'une comédie policière, certains instants de noirceur et d'absurdité portent la marque du metteur en scène: ainsi cette étonnante scène où le protagoniste est torturé à coup de balles de squash !!!
En somme un film pour connaisseurs mais une superbe découverte qui mériterait un DVD. D'où mon vote.
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