On n'a pas de mal à savoir très vite que c'est du Boisset, cette curiosité. J'ai pris le truc très légèrement en retard mais je l'aurais parié. Pas mal de caméra à l'épaule, façon reportage, intrusion dans le milieu d'un pouvoir établi (en l'occurrence, ici, les instits) suivi de très près par la descente dans la nuit d'un médecin urgentiste. Malgré mon admiration pour Girardot, il faut bien admettre que c'est l'apparition de Dewaère qui donne du relief à ce film. Une grande première partie est assez indolente et nous rebat les oreilles avec les sempiternels discours et pseudos-relations de force profs/élèves, et notre Girardot nationale nous ressort ses vieilles mimiques tu comprendras plus tard petit con…

Puis Dewaère intervient. Et ça bouge, ça n'a pas de temps à perdre en périphrases, on taille dans le vif ! La fonctionnaire se frotte au trottoir. Et il est sale. Elle veut savoir, comprendre et va l'accompagner dans ce qu'elle ignore… Chacun prendra un peu de l'autre pour consolider sa propre raison de sa propre existence. C'est un film intelligent. La rencontre de deux mondes totalement différents qui se côtoient tous les jours sans jamais se voir. Et il faut que le seigneur hasard (pseudonyme que Dieu prend quand il ne désire pas être reconnu) fasse se télescoper deux êtres pour que ces mondes n'en fassent qu'un. Inimaginable pour l'une, tant évident pour l'autre, La mélodie du bonheur rejoint Les Bas-fonds dans une espèce d'explication de texte de la vie. Heureusement que l'Amour est souvent là pour ouvrir les livres… Le sexe viendra lier tout ça. Paquet cadeau. Dewaère, toujours électrique en médecin de nuit entrainera l'apathique prof dans une urgence de la vie qu'elle ignorait tant elle est obsédée par le besoin d'instruire dans une liberté tranquille, à l'abri de la nuit et de ses détresses. Entre les vagins capricieux de ses jeunes filles en fleur et les révoltes à deux balles de ses "hommes" en herbe.

Entre la "crasse" de l'imprévu que Dewaère passe son temps à nettoyer à grands coups de massages cardiaques ou autres Lexomil et le rose bonbon gaucho-bobo que Girardot inculque à des jeunes écervelés, place belle est faite à un humour que l'on n'attendait pas. Et je dois dire qu'il n'est peut être pas toujours le bienvenu. Boisset, le reporter, a-t-il voulu édulcorer une histoire dont le noir est en place aussi évidemment que celui de la fameuse mariée ? En tous cas, c'est un film remarquable, peut être pas par "la façon de faire" de l'auteur de Dupont Lajoie mais parce que l'essentiel nous est servi sur une belle ordonnance. Celle de l'Amour.

Salé, sucré, on n'a pas de difficultés majeures à apprécier ce film.

Où ont été tournées les scènes au lycée ? Celui ou enseigne Marie Arnault (Annie Girardot), je viens d'avoir la réponse sur un site internet, les scènes ont été tournées dans deux lycées: Buffon et Voltaire .Parmi les lieux de tournage, la gare de l’est, le Bus Paladium , l'hôpital hôtel dieu avec une vue de Notre Dame de Paris…