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Sujet : 1ère Queer Palm de l'histoire...


De Torgnole, le 23 juin 2011 à 09:53
Note du film : 5/6

…Du festival de Cannes… Je suis souvent largué face à l'actualité cinématographique, de fait, j'ai appris l'existence de la Queer Palm il y a seulement quelques semaines alors que sa création remonte à 2010. Donc, il existe désormais un prix spécial pour les films entrant dans la catégorie "non-hétérosexuel", une bien étrange invention si l'on considère que les diverses communautés concernées (bi, homo, trans) en ont marre de subir une pression sociale due en grande partie à la stigmatisation abusive des orientations sexuelles de chacun.

Bref, sans aller plus avant dans cette introduction qui pourrait facilement dégénérer en débat stérile, revenons au cas Kaboom, première Queer Palm de l'histoire, un Teen-Movie dopé qui comme sa récompense l'indique, nous brosse des portraits de post-adolescents expérimentant leur sexualité dans un univers qui fleure bon l'hédonisme, le surnaturel, le complot et l'apocalypse ; les thèmes phares de Gregg Araki. Après son coup de maître Mysterious Skin et la comédie hallucinogène Smiley Face, le réalisateur renoue avec sa Teenage Apocalypse Trilogy comprenant Totally F***ed Up, The Doom Generation et Nowhere mais cette fois ci, le cocktail fantastico-romantique sous acide est beaucoup moins torturé.

Visuellement frappant, le film a été tourné en Haute Définition et donc peaufiné numériquement dans sa totalité, le travail sur les couleurs est soigné, de l'herbe verte éclatante du campus à la chambre bleu-rêve du héros. Une beauté d'image moins Pop Art que Nowhere mais tout aussi vivifiante. Évidemment, les acteurs et actrices sont tous plus canons les uns que les autres et ne cessent d'exprimer leur libido sans complexe ni tabou. Mais le point fort de Kaboom se situe au niveau de l'évolution de l'histoire dont les digressions mystérieuses, apparemment sans but précis, vont converger vers une certaine cohérence à la manière d'une masturbation qui fait monter la sauce pour littéralement exploser tel un bouquet final des plus jubilatoires.

Gregg Araki affirme sa volonté de créer un cinéma en roue libre, sans concession (le clin d'oeil au surréaliste Un Chien Andalou n'est pas anodin), une liberté de ton qui n'est pas sans nous rappeler le style de David Lynch, et même si ce réalisateur ne fait pas toujours dans la dentelle et reste souvent perché dans un délire sex, drugs & rock'n'roll, ses films ont le mérite d'être rigoureux, rythmés, surprenants et d'exploiter de nouvelles pistes, à suivre.


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