Le troisième épisode de X-Men ayant passablement gâché la sauce, on remonte aux sources avec ce prequel. Ce n'est pas mauvais, mais ce n'est pas le Pérou non plus. Certaines idées ingénieuses – la crise des missiles de Cuba en 1962 a été fomentée par le méchant, qui cherche à déclencher la Troisième Guerre mondiale – voisinent avec redites et clichés (le barbant blabla à message sur les différences). Les personnages intéressants et nuancés (Charles Xavier et le futur Magneto) voisinent avec des cruches unidimensionnelles (les ados recrutés par les précédents). Avec évidemment la débauche habituelle d'effets spéciaux.

Et puis comme pour certains Sherlock Holmes sera toujours Basil Rathbone, pour moi Mystic sera à jamais Rebecca Romijn ! La jeune usurpatrice qu'on tente de nous proposer à sa place ne fait tout simplement pas le poids. Et en plus, elle est prude et nous apparaît presque toujours habillée. Rebecca (violons sanglotants) ô Rebecca (saxophones déchirants) ne te reverrons-nous plus jamais dans ton splendide costume bleu ?

Si je ne me suis pas ennuyé malgré tout, c'est d'abord grâce au méchant­ de première bourre campé par l'ébouriffant Kevin Bacon, un nazi qui ne vieillit pas et qui veut devenir le MAÎTRE du MONDE ! Élégant et amoral, il domine aisément la distribution et chacune de ses apparitions donne du piquant à ce blockbuster d'été tout de même un peu fade.

"redites et clichés (le barbant blabla à message sur les différences)"

Tout à fait d'accord, même si je suis moins sévère quant à mon appréciation générale du film qui peut être le point de départ prometteur d'une nouvelle trilogie, les acteurs sont sympathiques même s'il est vrai que Jennifer Lawrence est beaucoup moins sexy que Rebecca Romijn. On relèvera également quelques incohérences avec la trilogie précédente ce qui est bien dommage car l'intérêt de ce X-Men repose quand même sur les divers raccords : la relation Mystic-Magneto, Xavier-Magnéto, la découverte de certains mutants, père ou frère de futurs mutants, bref, quelques clins d'oeil plaisants: Apparition de Hugh Jackman, mais aussi (consolez vous Arca) Rebecca Romijn aguichant le jeune Magnéto. Il reste à renouveler la trame de fond à savoir qu'un petit délire spatio-temporel serait le bienvenu, genre mutant qui voyage dans le temps, histoire de gommer les incohérences en créant de nouvelles dimensions, par exemple, que fait le vieux Xavier au début du troisième opus frais et pimpant sur ses guiboles, bras-dessus bras-dessous avec Magnéto ? L'avenir nous le dira…