Curieux que ce western atypique et puissant des sixties ne soit pas encore sorti en DVD… Redford y est inhabituel en shérif opportuniste et peu sympathique et il laisse la vedette à Robert Blake, parfait en Indien rebelle broyé par l'arrivée des temps modernes. Polonsky fut un réalisateur des plus rares, raison de plus de diffuser ce très beau film.

4,5/6. Drame psychologique sur fond de western. Willie Boy (1969) prend le parti-pris des indiens Paiute parqués dans une réserve californienne en 1909. Le scénario -contestataire- est par moments assez curieux, la mise en scène de Polonsky très correcte. C'est la photographie extérieure et intérieure de Conrad L. Hall, d'une qualité exceptionnelle, qui constitue à mon avis le point le plus intéressant de ce film aujourd'hui. Mais les vingt dernières minutes, ou la collaboration Polonski-Hall semble parfaitement fonctionner, suivant Redford aux trousses de Robert Blake pas à pas sur le terrain, produit des merveilles. La musique crée un climat étrange, presque fantastique par moments. Et on retrouve sans surprise et avec plaisir des acteurs phares de cette époque comme Katharine Ross, John Vernon, et Robert Redford. Susan Clark et Robert Blake sont eux un peu oubliés aujourd'hui.

Ne pas manquer le supplément du dvd : la solitude des bannis, fort bien nommé (lequel documentaire produit des avis différents du mien, mais c'est la loi de la démocratie). J'ai bien aimé les commentaires de JC Missiaen. A la petite dame brune et pondérée, historienne du cinéma, qui s'exprime dans le documentaire, je réponds ceci : "oui, le western a bien un présent, car il aborde des sujets intemporels !".