« C'était un homme d'une grande énergie : personne n'arrivait à le suivre », dit l'acteur Michele Placido. Il est sûrement bien placé pour le savoir, puisqu'il était du tournage des Rose del deserto, que l'indestructible Toscan tourna à 91 ans dans le désert nord-africain.

C'est quelqu'un qui prenait les choses en main. Se sachant atteint du cancer, Mario Monicelli s'est donné la mort en se jetant par la fenêtre de l'hôpital où il venait de passer de nouveaux tests.

Le bon côté, si l'on peut dire, du décès courageux de ce grand cinéaste sera peut-être une sortie en salles de ses films à titre d'hommage. Je n'ai toujours pas vu par exemple Mes chers amis faute d'exposition en salle.

L'un des cinq mousquetaires de la comédie italienne avec Germi, Scola, Comencini et Risi. Ce que j'en retiens mois aussi hélàs , c'est sans doute le moins bien représenté en dvd et en salles.

Il est temps de revoir l'armata Brancaleone, Brancaleone aux croisades, Mortadella, Mes chers amis, Un bourgeois tout petit petit, Pourvu que ce soit une fille, La double vie de Mathias Pascal, j'en passe et des meilleurs..

Je partage tout à fait l'observation de Vincentp : que cette mort, et le bruit (trop bref) qui se fait autour de la disparition de Monicelli puisse enfin débloquer Mes chers amis et Mes chers amis n°2, dont il y a dans le monde tant d'admirateurs frustrés (il n'est pas de mois où je ne reçoive à mon adresse personnelle, une supplique pour prêter aux fins de reproduction la transposition en DVD de va vieille gélatineuse VHS)…

Et bien que je ne sois évidemment pas partisan du suicide, je trouve qu'il y a une grande élégance de Monicelli à se foutre par la fenêtre, et de ne pas charger un de ces immondes instituts suisses, si bien décrits par Houellebecq dans La carte et le territoire d'accomplir un acte qui ne peut être qu'individuel (à la rigueur familial, jamais institutionnel).